Vues aériennes du golf de Palmola – Occitanie
VIDEO
Au nord de Toulouse, le parcours de Buzet-sur-Tarn en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Palmola – La tradition toulousaine
Quand, au début des années 1970, deux amis (René Prada et Philippe de Boussac) planchent sur l’ouverture d’un grand parcours de 18 trous dans la proche région toulousaine, ils mutualisent leurs forces de rassemblement et de négociations pour planter le premier drapeau au nord de la capitale occitane. Des terres sont achetées à Buzet-sur-Tarn, village martyr de la barbarie nazie en juillet-août 1944.
Dans la forêt de Buzet, traversée par le petit ruisseau Palmoula, l’architecte anglais Michaël Fenn a dessiné un golf exigeant, sportif, à l’image de l’association qui a multiplié les récompenses sur les terrains français et internationaux. La vie de club est d’ailleurs préservée à Palmola où, après avoir défié ce beau parcours, il est fort agréable de profiter du clubhouse et de sa piscine.
Infos pratiques
Création : 1973
GPS
Green-fee (18 trous) : à partir de 40 €
18 trous
E 01°35’50’’
Voiturette : 30 €
6.185 m, par 72
N 43°44’47’’
Fermé le mardi
Adresse : Route d’Albi, 31660 Buzet-sur-Tarn
Mets et logis
Restaurants
Le Virgil
Avec une nouvelle direction depuis février dernier, l’établissement propose une carte moderne et raffinée. La salle a été rénovée dans un esprit moderne et sobre. Parking.
Tarif : menu à partir de 25 €
Adresse : 40 rue Jean-Jaurès, 31150 Fenouillet
Téléphone : 05.61.09.14.72
Site Internet : levirgil.fr
La Villa des Chimères
Au cœur du village de Castelginest, entre les murs de brique rose, la jolie adresse est tenue par un « maître restaurateur » qui propose une carte traditionnelle goûteuse et copieuse. Belle terrasse.
Tarif : menu à partir de 35 €
Adresse : 12 rue du pont Fauré, 31780 Castelginest
Téléphone : 05.61.70.96.44
Site Internet : lavilladeschimeres.com
Hôtels
La Cour des Consuls
Une demeure historique au cœur du vieux Toulouse avec de magnifiques chambres. Le romantisme se niche dans cet espace luxueux. Restaurant gastronomique. Spa.
Tarif : chambre à partir de 195 €
Adresse : 46 rue des Couteliers, 31000 Toulouse
Téléphone : 05.67.16.19.99
Site Internet : la-cour-des-consuls-hotel
Villa Léopoldine
Hôtel particulier de la bastide médiévale de Grenade, au nord de Toulouse, la Villa Léopoldine est une maison d’hôtes de cinq chambres d’exception offrant des prestations hôtelières haut de gamme.
Tarif : chambre à partir de 89 €
Adresse : 29 rue Gambetta, 31330 Grenade
Téléphone : 05.62.79.45.13
Site Internet : villaleopoldine.com
Prendre un verre
Chez Tonton
Au bord de la Garonne, le rendez-vous incontournable après un match (de rugby, s’il faut préciser) du Stade Toulousain. Grosse ambiance garantie. Une place fréquentée aussi par les étudiants chaque midi de la semaine pour le menu unique à petit prix.
Adresse : 16 place Saint-Pierre, 31000 Toulouse
Téléphone : 05.61.21.89.54
Incontournables
Le canal du Midi
Reliant Toulouse à la Méditerranée, le canal du Midi puise son eau dans la Garonne depuis les Ponts-Jumeaux pour traverser la Ville rose. Imaginé par Colbert, supervisé par Pierre-Paul Riquet, le très vaste chantier débuta en 1666 pour se terminer en 1681, sous le règne de Louis XIV. Sa construction bouleversa considérablement l’économie et la vie de la population occitane. Fréquenté dorénavant par les embarcations touristiques, le canal du Midi (avec ses 63 écluses) est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1996.
Site Internet : canal-du-midi.org
Le couvent des Jacobins
Débutée en 1229, la construction du couvent des Jacobins s’achèvera plus d’un siècle après, en 1341. Modeste à ses débuts, le projet se transforma en un édifice d’une ampleur considérable, l’un des plus imposants des bâtisseurs de la chrétienté. Traversant l’Histoire avec de multitudes vicissitudes, le bâtiment entama sa longue restauration entre les deux guerres mondiales pour être rendu au culte en 1974, les reliques de Saint Thomas d’Aquin réinstallées sous l’autel. Son clocher octogonal est un exemple typique du gothique « méridional ».
Tarif : 5 €
Adresse : Place des Jacobins, 31000 Toulouse
Téléphone : 05.61.22.23.82
Site Internet : jacobins.toulouse.fr
Denis Lebouvier
Hors limites
Visite du souterrain de Castela, 81370 Saint-Sulpice. 20 km A/R du golf de Palmola
« Des sous, des sous ! » ou les mystères de la fausse monnaie…
Les ruines du château du Castela, au-dessus du mystérieux souterrain. (D.R.)
Le terrible XIVème siècle n’est que guerre et ravages de ces routiers avides de gain. Mais avec quoi les paie-t-on et de qui se moque-t-on ? Car les marchands peuvent bien favoriser une monnaie aux dépens du Prince, mais ce Prince peut-il en fixer à lui seul la valeur ? Moyen d’échange du peuple, instrument de pouvoir du tyran ? Nicolas Oresme dans son Traité de la monnaie , s’interroge. Depuis Charles V, on ne cesse de vouloir clarifier la situation monétaire du pauvre royaume, ruiné par la peste et par la violence. En 1440, à Londres, on lance une enquête en Normandie, Pays-Bas et Bretagne « afin de la preuve de la valeur d’icelles monnaies les unes contre les autres pour le cours d’icelles ». C’est un immense bazar en ces temps de guerres mais aussi d’essor prodigieux du commerce.
Seuls les changeurs et marchands, convoqués aux ateliers de fabrication, sont informés du prix du marc d’argent et du titre du billon, obligatoire pour garantir la production de l’atelier. « Le cri des monnaies » annonce officiellement, aux carrefours de tous les bourgs, les nom et cours des pièces poinçonnées de coins royaux.
Il existe bien des listes officielles décrivant ces marques secrètes propres à chaque atelier, mais elles restent rares, et d’un usage incommode. L’incertitude sur la valeur du titre, l’aloi frauduleux, les dévaluations, comme l’impossibilité effective d’informations communes et précises ouvrent la voie aux abus de toutes sortes, entrainant ruine et misère.
Battre fausse monnaie, malgré son redoutable châtiment – les faux-monnayeurs, jetés dans une chaudière, sont « suffoqués et bouillis en eau et huile » puis pendus – peut dès lors devenir un moyen d’échapper aux malheurs du temps. Des routiers, en 1443, détruisent tous les biens d’un certain Pierre Chommeliz, paysan du Velay et père de famille : « l fut tout détruist » mentionne la procédure. Un certain Jean Baratier, coutumier de ces désastres, recrute des miséreux pour leur faire écouler de faux écus sur les marchés, leur ayant bien recommandé de s’adresser uniquement aux « gens de villages qui ne si connaissent pas si avant » et d’éviter ceux « congnaissans en or ».
Baratier demande bientôt à Chommeliz de mouler des pièces, tandis qu’un autre comparse se charge de les graver. La mauvaise facture des pièces les dénonce auprès d’un marchand. L’ancien paysan ne doit son salut qu’à la fuite. Finalement arrêté, il est convaincu de faux-monnayage. Toutefois, aucune contrefaçon de pièce frappée d’une marque royale ne lui est reprochée. Le roi Charles VII, alors en pleine réorganisation de ses armées, saisi d’une demande de grâce, accorde son pardon : la violence des routiers est de toute évidence la cause du désastre.
La fausse monnaie peut aussi subvenir aux besoins d’une femme délaissée ou ruinée par son époux. Telle est la situation, en ce début du XVème siècle, de Jeanne II, duchesse d’Auvergne et de Berry. Veuve du richissime duc de Berry, parente du futur Charles VII, elle a épousé, en 1416, Georges Ier de la Trémoille, alors attaché à la cour de Bourgogne, favorable à la cause anglaise.
Tandis que Georges de la Trémoille vaque à ses obscures affaires, Jeanne découvre sa nouvelle demeure, le château de Sully-sur-Loire, se réjouit de sa nouvelle vie, s’enchante du pittoresque de la cité marchande sise entre Loire et Sange. Le procureur général l’a informée que son maître lui a confié la gestion de tous ses biens et qu’aucun droit de regard sur les revenus de Sully ne lui revient. Bientôt, pour la moindre dépense, Jeanne doit quémander : tout doit revenir aux armées du roi, tonne Georges, à présent fervent soutien du futur Charles VII.
Il fait en réalité main-basse sur toute la fortune de la duchesse de Berry. Elle n’a plus un sou pour vivre. Il lui faut fuir, elle en avertit le roi Charles VI. La situation de la duchesse émeut l’entourage du roi. En octobre 1418, son droit d’usufruit sur ses possessions est réaffirmé. Une escorte de fidèles l’accompagne dans son périple jusqu’à la forteresse de Pontgibaud, en Auvergne. Mais Georges de la Trémoille, furieux, lance ses sbires sur les terres de sa femme.
La fuite, de nouveau, s’impose, pour se réfugier cette fois-ci au château de Saint-Sulpice, une possession de sa mère, en Albigeois. L’hiver achevé, le lent cortège entame sa traversée de l’Auvergne : Saint-Flour, Nasbinals, Marvejols, les redoutés monts de Lacaune… Puis Castres, et Saint-Sulpice, enfin, bastide rattachée depuis 1240 au comté de Toulouse. La duchesse se réfugie alors dans son petit château du Castela.
Mais peut-on payer les fournisseurs en bijoux et biens précieux ? Car si Jeanne a pu sauver quelques biens, elle reste sans numéraire, et ne veut se dépouiller davantage. Le Dauphin Charles a bien reconnu que Georges de la Trémoille « depuis la consommation dudit mariage a mené très dure vie à notre cousine et a prins et occupé ses terres, chasteaux et forteresses et à l’occasion dessus dicte est en voie de choir en mendicité ». Mais en mai 1420, le terrible traité de Troyes le dépossède des droits à la couronne de France. Jeanne n’ira pas lui soumettre ses suppliques : peut-on se fier à celui a fait assassiner, le duc de Bourgogne, Jean sans Peur ? Et George de la Trémoille ne fait-il pas partie de la suite royale ?
Son voisin, au château de Roquecourbe, Jacques de Bourbon, comte de La Marche et de Castres, roi de Naples même, pourrait-il la conseiller, la secourir ? Il a décidé de s’établir ici, et de méditer aux réalités d’en-haut, instruit par une sainte recluse de Corbie, Colette. La situation de Jeanne est sans issue.
Sur les routes du royaume d’Aragon, sur les rives de la Garonne, sur les marchés de la grande Toulouse, en matière d’argent, les hommes de l’art sont assurément les changeurs. Sur leurs tables, ils alignent les pièces de monnaie en circulation : celles du roi de France, du roi d’Angleterre, du roi de Majorque, du roi de Navarre…, soupèsent florins, ducats, francs, et d’innombrables pièces anciennes, parfois même datant de l’empire romain, dont on se demande ce qu’elles valent.
La contrefaçon de pièces semble bien être une tradition en ce pays d’oc, ravagé par les croisades contre les Albigeois, incendié par les routiers de la Guerre de Cent ans. Des ateliers clandestins de moulage et de gravure, installés dans des grottes à Moux, Roquefort-des-Corbières, Tarascon-sur-Ariège existent dès la fin du XIIème siècle. A Rivel, à Auriac, l’activité perdure tout au long du XVème siècle. Des ouvriers spécialisés en faux-monnayage peuvent aisément se trouver dans la région, contactés aussi par des émissaires de royaumes peu scrupuleux. Jeanne aurait-elle été réduite à cet expédient ? Les souterrains de son château de Castela ont-ils bel et bien été transformés en « chambre de faussaire » ? La bonne foi de la duchesse a-t-elle été abusée ?
Bertrand de Nogaret, juge de Toulouse, l’avertit : elle est dénoncée ; les coins de ses pièces portent des marques réservées aux ateliers normands, soumis au roi d’Angleterre. Serait-elle de connivence avec l’ennemi ? Le sénéchal de Toulouse va bientôt la livrer à la main du bourreau. Sous ses pieds, le sol se dérobe. Où partir ? Où vivre ? Et si le cher comte de Castres, perdu dans ses oraisons, était aussi capable de charité ? Jeanne lui envoie des messagers, attend, rongée d’angoisses, la réponse de cet ultime recours.
Il l’attend. Il lui a envoyé une escorte. Qu’elle vienne aussitôt, il s’inquiète. Ils méditeront ensemble L’Imitation de Jésus-Christ , ce livre de piété qu’on s’arrache et pour lequel il a appris à lire. Jeanne fait rassembler en hâte ses derniers bijoux, meubles, tapisseries. Les restes de son existence s’ébranlent sur la route de Castres. A l’aube, allongée, fiévreuse dans son chariot bâché de cuir, elle quitte à son tour le château de sa mère. Jacques de Bourbon, venu à sa rencontre, guide le convoi par des chemins déserts, jusqu’à Roquecourbe. La voici, enfin, déposée sur un lit moelleux dans une chambre parfumée de foin et de fleurs jetées.
Elle dépérit, mais en paix. Jacques espère la rejoindre au plus vite. Elle lui recommande de se méfier des consuls, des juges, du sénéchal. Il la rassure : il est maître chez lui, en sénéchaussée de Carcassonne. Les gens de Toulouse ne peuvent rien ici. Jeanne meurt par un jour froid de janvier 1423. Elle est inhumée dans la cathédrale de Bourges, aux côtés de son premier mari, Jean de Berry.
Peu de temps après la mort de la duchesse, un acte l’accuse durement de faux-monnayage. On est bien loin de la mansuétude dont Charles VII fera preuve envers le paysan Chommeliz. Mais le « roi de Bourges », ruiné, dépend en tout de ses riches barons et seigneurs, pour sauver le royaume de France des Anglais comme des Bourguignons.
Georges de la Trémoille n’obtient pas finalement les terres de sa défunte épouse. Furieux, il veut trainer en justice Jacques de Bourbon, récupérer son château et les biens déposés par sa femme. Mais toujours plus préoccupé de son salut, indifférent aux vanités de ce monde, le comte de Castres confie à son gendre la gestion de ses états. Il se retire au monastère Saint-François de Besançon pour y faire pénitence, pénitence un peu encombrante pour l’agenda des frères chargés de célébrer dix mille messes. Il y meurt en 1438, sans voir exaucé son vœu le plus cher : être enterré auprès de sa chère amie Colette de Corbie. Quant à Georges de Trémoille, en 1427, il ourdit une intrigue contre Pierre II de Giac, chef du conseil de Charles VII, et le fait noyer sous ses yeux. Il épouse alors Catherine de l’Isle Bouchard, très riche veuve de son ennemi…
Anne Thoraval
https://journals.openedition.org/criminocorpus Lettre de rémission de Charles VII en faveur de Pierre Chommeliz, 27 janvier 1448
http://www.chateaudauphin.com/ Site internet du château de Pontgibaud
www.jardin-et-chateau-de-roquecourbe.html Site internet du château de Roquecourbe
Sources :
Pierre Prétou, Pierre Chommeliz, faux-monnayeur de désastre, au milieu du XVème siècle, Criminocorpus, mis en ligne le 20 novembre 2011
Marc Bompaire, Evaluer les monnaies à la fin du Moyen Age. Une évaluation imparfaite et inégale, Revue européenne des sciences sociales, 2007
Bernard Mahoux, La faussaire de Saint-Sulpice, Jeanne de Boulogne et d’Auvergne, duchesse de Berry, Le Sémaphore, 2000
A noter
Château du Castela et souterrain médiéval
Adresse : rue du 3 Mars 1930, 81370 Saint-Sulpice-la-Pointe
Téléphone : 05.63.4189.50
Site Internet : www.tourisme-tarnagout.com
Galerie photos du golf de Palmola