Vues aériennes du golf d’Omaha Beach – Normandie
VIDEO
Au-dessus de Port-en-Bessin et des plages du Débarquement, le golf d’Omaha Beach en vidéo aérienne.
Parcours du golf d’Omaha Beach
Au-dessus de Port-en-Bessin, sur les hauteurs de la plage sanglante où les GI américains débarquèrent le 6 juin 1944 pour libérer l’Europe, le parcours d’Omaha Beach est un lieu de quiétude en réponse aux terribles combats qui s’y déroulèrent.
Après neuf trous ouverts par Guy Dupont, le parcours devint vite un spectaculaire théâtre de championnat pour offrir dorénavant 36 trous qui, prochainement, seront clairement divisés en quatre pour permettre plusieurs combinaisons. Ainsi, il sera fort opportun de marier les différents caractères du site, entre les vents de La Mer et le bocage du Manoir .
Infos pratiques
Création : 1986
GPS
Green-fee (18 trous) : 60 €
36 trous
W 00°46’07’’
Voiturette : 40 €
5. 647 m, par 72 / 5.571 m par 71
N 49°20’22’’
Fermé les 25 décembre et 1er janvier
Adresse : BP 28, 14520 Port-en-Bessin
Mets et logis
Restaurants
La Marine
Rénovées depuis peu, les deux salles panoramiques sur la Manche permettent de déguster une belle cuisine basée sur les poissons et les crustacés depuis le deuxième port de Normandie.
Tarif : menu à partir de 25 €
Adresse : 5 quai Letourneur, 14520 Port-en-Bessin
Téléphone : 02.31.21.70.08
Site Internet : hoteldelamarine.fr
Le Botaniste
Le chef Didier Robin magnifie les produits fermiers locaux en les parant des fruits, légumes et herbes du potager du château. Une alchimie créative et exigeante.
Tarif : menu à partir de 57 €
Adresse : Château de la Chenevière, Escures-Commes, 14520 Port-en-Bessin
Téléphone : 02.31.51.25.25
Site Internet : le-botaniste.com
Hôtels
Château de Sully
Dans une belle bâtisse du XVIIIème siècle, les chambres de caractère, spacieuses et lumineuses, invitent à la rêverie et à la flânerie dans le parc. Restaurant gastronomique. Piscine et spa.
Tarif : chambre à partir de 179 €
Adresse : Route de Port-en-Bessin, 14400 Bayeux-Sully
Téléphone : 02.31.22.29.48
Site Internet : chateau-de-sully.com
Hôtel Eisenhower
Situation idéale dans le port de pêche de Port-en-Bessin pour des chambres simples et confortables dont certaines accueillent les familles. Une étape agréable entre le golf et les plages du débarquement.
Tarif : chambre à partir de 49 €
Adresse : 20 rue du Nord, 14520 Port-en-Bessin
Téléphone : 02.31.21.44.44
Site Internet : hoteleisenhower.com
Incontournables
Le Musée du Débarquement d’Arromanches
Des caissons du port artificiel, construit après le Débarquement du 6 juin 1944, sont encore visibles depuis le musée d’Arromanches. Un endroit de mémoire fort bien expliqué, retraçant toute la force et l’héroïsme des Alliés américains, britanniques, canadiens et français débarquant sur les plages toutes proches pour la plus grande opération militaire de tous les temps.
Tarif : 8,20 €
Adresse : Place du 6 juin, 14117 Arromanches
Téléphone : 02.31.22.34.31
Site Internet : musee-arromanches.fr
La Tapisserie de Bayeux
Certains aiment souligner que c’est la première bande dessinée de l’Histoire… La Tapisserie de la Reine Mathilde, broderie longue de 70 m, raconte la conquête normande de l’Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, vainqueur d’Harold en 1066 sur le sol anglais d’Hastings. Avec moultes détails, sont retracées la préparation de la guerre, la traversée de la Manche et la bataille du 14 octobre.
Tarif : 9,50 €
Adresse : 13 bis rue de Nesmond, 14400 Bayeux
Téléphone : 02.31.51.25.50
Site Internet : bayeuxmuseum.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Circuit golf d’Omaha-route des plages-Creuilly-Bayeux-Vouilly- golf d’Omaha. 88 km.
« From somewhere in France »… Les correspondants de guerre en juin 1944
Au soir du mardi 6 juin 1944, 156 115 hommes ont débarqué, par air et par mer, dans le Calvados. 10 500 alliés et 10 000 allemands sont morts, portés disparus ou prisonniers. Les correspondants de guerre accrédités par le Commandement suprême du corps expéditionnaire allié, le SHAEF, les reporters militaires du Signal Corps se jettent aussi dans « la bataille suprême ». L’australien Collin Wills, de la BBC, commencera, ainsi, solennel, son premier article : « C’est le jour et c’est l’heure. Le ciel s’éclaircit au-dessus de la côte européenne, au moment même où ils passent à l’attaque. »
Pendant tout l’été 1944, quelque 558 journalistes et cinéastes, dont 27 Britanniques, couvriront la bataille de Normandie. Tous sont obligatoirement vêtus d’un uniforme orné de divers insignes de presse. Une attestation glissée dans une poche assure de leur mission avec grade d’officier : prisonniers, ils relèvent de la Convention de Genève. Un chargé des relations publiques transmet aux autorités de censure militaire du pays engagé articles et images. Le Regulations for War Correspondents Accompanying Allied Expeditionary Force in the Field, livret récemment réédité par le War Office Information, rappelle les consignes : sont interdites toutes mentions des méthodes de camouflage, mouvements de troupes, effectifs des formations, ordres opérationnels, et bien sûr noms de lieux…
Au matin de ce mardi entre tous mémorable, les radios alliées se taisent. A 7 heures, un communiqué venu de Lausanne, informée par Berlin, mentionne une attaque sur le Pas-de-Calais. A la même heure, dans le Calvados, les GI s’embourbent à Omaha. Robert Capa et Walter Rosenblum, reporter de la 162ème compagnie des reporters photographiques, y font des clichés uniques : ceux du premier subiront les dommages que l’on sait, et ceux du second, abrités dans un sac marin, disparaissent à tout jamais dans la Manche. Dick Taylor, de la fameuse Big Red One, filme pour l’histoire ces fantassins qui succombent, qui se relèvent, qui courent encore sous la mitraille…
Mais à 9h30, le général Eisenhower, au micro de la BBC, annonce aux peuples d’Europe : « Les troupes des Forces Expéditionnaires Alliées ont débarqué sur les côtes de France ». Au Berghof, Hitler, enfin réveillé à 10 heures, exulte : la victoire est là. Lutter partout, jusqu’à la mort, tels sont ses ordres, définitifs et désastreux pour le Troisième Reich. Nul ne sait encore cependant que la prise de Caen, objectif du Jour J pour les alliés, ne se fera qu’au terme d’une résistance allemande acharnée, fanatique de 80 jours. Les correspondants de guerre, sillonneront en jeep les routes normandes, bientôt familiers des fermes, des chemins creux, des ruines, des hôpitaux de campagne…
Le général Bradley s’inquiète à présent pour Omaha : passeront-ils ? De loin, sur une barge de la septième vague, Ernest Hemingway observe la scène et fait demi-tour, faute d’accréditation. La hiérarchie militaire se méfie de son caractère. Il reviendra en juillet. Du côté des plages anglaises et canadiennes, les choses se passent mieux : à Juno, Charles Lynch et Marcel Ouimet transportent comme ils peuvent leurs machines à écrire et leurs casiers remplis de pigeons-voyageurs, tandis que Saint-Laurent-sur-Mer est libérée. La 50ème division britannique progresse vers Bayeux. Collin Wills débarque à Utah. Enfin, à midi vingt, alors que Churchill achève son discours à la Chambre des Communes, les GI d’Omaha atteignent Colleville, les parachutistes américains tiennent les quatre routes d’évacuation de la grève. « From somewhere in France » , les alliés ont fait une percée de huit kilomètres. La bataille des plages est gagnée.
On improvise : à Courseulles, on monte en hâte un « pool » presse ; l’Hôtel de la Belle-Plage, à Bernières-sur-Mer, réchappé des bombardements, se transforme en quartier général pour tout le monde, militaires comme correspondants de guerre. Les villageois qui n’ont pas fui brandissent comme des étendards les bouteilles de cidre et de calva sorties des caves : ils sont là, enfin.
Marcel Ouimet croise quelques Parisiens abasourdis venus là en villégiature, s’émeut de l’accueil des Normands enchantés d’entendre ce français d’outre atlantique, et câble pour Radio-Canada : « La Normandie, cette Normandie, que l’on veut toujours revoir, comme le dit la chanson, après tout c’est un peu chez nous. D’autant plus chez nous aujourd’hui que certains de nos soldats y dorment leur dernier sommeil, sous ce sol riche que leurs ancêtres ont quitté pour aller fonder la Nouvelle-France » . Charles Lynch, trahi par ses pigeons-voyageurs qui s’envolent vers l’ennemi, ne pourra transmettre aucun de ses articles. Collin Wills, installé dans sa chambre avec ses capricieux volatiles, tape sur sa Smith-Corona son premier article. Dans la soirée, CBS, NBC et le service américain de la BBC diffusent le premier reportage de Georges Ricks : en mer, la canonnade, l’attaque d’un -rare- avion allemand, les coups saccadés…
Mercredi 7, Ernie Pyle arrive à son tour sur Omaha la Sanglante où trois mille GI ont péri la veille. Poignants, les menus objets dispersés sur la berge témoignent du carnage : « Il y avait des sacs, des chaussettes, du cirage, des trousses de couture, des carnets de notes, des lettres. Il y avait des brosses à dents, des rasoirs, des instantanés de la famille dont le regard fixe montait du sable vers nous. Il y avait des portefeuilles, des miroirs de métal, des pantalons, des souliers abandonnés et sanglants. Il y avait des pelles au manche brisé, des radios portatives en bouillie et des détecteurs de mines tordus et inutilisables. Il y avait des ceintures à revolver déchirées, des seaux de toile, des paquets individuels de pansements, des tas de ceintures de sauvetage, pêle-mêle. »
Ce même jour, Bayeux est libérée. Au Lion d’Or, Robert Capa retrouve son collègue Georges Rodger attablé devant une éblouissante entrecôte. La ville, intacte, replète, charmante est un El Dorado : viandes, fromages, alcools, draps parfumés, oreillers moelleux, baignoires, rien ne manque, sauf, parfois, l’électricité. On s’y précipite. L’hôtel du 71 rue Saint-Jean devient dès lors le quartier général officieux de la presse alliée. Jacques Kayser, journaliste de la France Combattante, se souvient : « Je dîne au Lion d’Or, à la recherche de war correspondents. Je rencontre Cooper du Times, Moorenhead de l’Express. Tout de suite meilleur accueil. Ils m’invitent à leur table (…). Je me mets à leur totale disposition. Pendant le dîner, la ville est survolée par des centaines d’avions de bombardement entourés d’une chasse virevoltante. Le ciel est entièrement couvert d’un dessin géométrique animé, régulier… »
Le vendredi 8, à quinze kilomètres de Bayeux, le maréchal britannique Montgomery organise son état-major au château de Creullet, s’inquiétant de la bataille de Caen – la ville n’est toujours pas prise- tandis qu’au château de Creully (notre photo) , voisin, s’installe la presse britannique. La BBC établit son studio dans la tour carrée. Jusqu’au 21 juillet, Chester Wilmot informera le monde du cours de la bataille de Normandie. On plante des tentes militaires dans les parcs. Les Américains réquisitionnent, eux, le charmant château de Vouilly, à l’abri des bombardements, pour leur « press camp », installent même un cinéma dans une grange. La route, « bordée d’arbres dissemblables, de haies imprévues » est parallèle au front ouvert sur le Cotentin. Il faudra prendre Cherbourg, ce port en eau profonde. Les français gaullistes peinent à se faire entendre : leurs reporters n’ont toujours pas reçu l’accréditation du SHAEF et Jacques Kayser s’agace de ces tracasseries administratives.
En deux jours, chacun a vieilli de dix ans. Les visages jeunes et blêmes, les corps déchiquetés, les cris, les plaies béantes ont ouvert un monde, que décrit Samuel Fuller. L’horreur pousse cependant à une autocensure des journalistes, conscients de l’attention extrême des familles, leur premier public. Combinée aux injonctions officielles, cette double interdiction interroge certains : qu’est-ce qu’une information de guerre ?
Le récit, précis, s’attachant au quotidien du soldat, contourne en partie la difficulté. Knickerbocker, d’Associated Press, cherche aussi des « stories » de civils, de réfugiés, de résistants. Mais Jacques Kayser s’étonne d’une excessive attention au détail : « Je saisis sur le vif la méthode de travail des correspondants américains. Ils exigent les plus minutieuses précisions. Il leur faut des noms, les deux prénoms de tous les acteurs de l’histoire (…) Cet asservissement aux détails donne une impression artificielle de réalisme, de vérité ; il ne saurait être la règle du reportage. »
A Vouilly, à 9 heures, le général Bradley fait le point de la situation du jour. Les Etats-Unis tiennent à ce que l’engagement de l’US Army soit connue, nombreux sont donc leurs war correspondents accrédités et leurs reporters du Signal Corps. Quatre jours sont nécessaires pour l’acheminement et la publication des reportages.
Chacun d’eux reçoit mission d’information sur un lieu précis du front, saute dans sa jeep –surnommée Peep- et part sur les routes. Leur vie ne doit pas être menacée : seuls trois journalistes trouveront la mort en Normandie. A la lisière du Cotentin ou de la plaine de Caen, la bataille des haies est désormais engagée : guerre d’embuscade, guerre de tranchées, favorable à l’occupant familier du terrain. Puanteur des bêtes mortes. Vrombissement des mouches. Silence des oiseaux. Bombardements de hameaux et de villages réduits à un chaos de maisons béantes où vole encore un rideau, où trône encore une horloge, ruines investies avec précaution par les groupes d’infanterie. Sainte-Mère-Eglise, haut-lieu du martyr des paras dans la nuit du 5 au 6 juin, Isigny, Valognes, Villers-Bocage, Saint-Lô, Avranches, Falaise…Fin juin, La Renaissance du Bessin devient le premier journal libre de la France libérée tandis que Radio-Cherbourg émet fièrement ses premières émissions au manoir de la Fauconnière.
On filme des routes désertes après le passage des convois, des ruines toujours recommencées, des places, des rues rapidement dégagées où errent quelques villageois, des horizons, des champs paisibles, des carcasses de véhicules militaires, des morts dans des fossés, des mares aux canards veillées par une femme en noir, des charrettes, des cours de ferme au seuil rempli d’enfants. On troque un poulet contre des cigarettes, on s’agglutine autour de Peep pour des chewing-gum, des conserves, du chocolat… Ici, des Normands hissent des cadavres allemands dans un camion, là des prisonniers enterrent des soldats alliés. Des femmes fleurissent des tombes un jour de grand vent. On boit goulûment à une fontaine, on sourit à la caméra. Un char tangue dans les remblais. On continue.
Ernie Pyle, du groupe Scripps-Howard, crée le GI Joe, symbole de tous les « gars », ces soldats en qui ils se reconnaissent. En 1944, le prix Pulitzer distingue cette approche soucieuse d’humanité et de vérité. Pour l’auteur de Big Red One, Samuel Fuller, le film Story of GI Joe (Les forçats de la gloire) de William Wellman, s’inspirant des articles de Pyle, rend fidèlement la réalité vécue. Venu de la plaine de Caen, le personnage de Jean-Baptiste, alter égo canadien de Joe le GI, s’invite dans les foyers chaque mercredi soir lors de l’émission Jean-Baptiste s’en va en guerre, enregistrée à Londres.
Qui sera vivant ce soir ? blessé ? prisonnier ? Le jeune novice, ce fantassin venu de lointaines provinces, a soudain grandi, lui aussi. De quoi est-il le héros ? de la grande histoire, de lui-même ? « Guerriers sans armes » titre Lee Miller, de Vogue, pour son reportage sur un hôpital de campagne. Walter Cronkite, contrairement à l’usage des rédactions, écrit au « je » sa chronique de guerre, comme une lettre universelle.
En août, l’opération Totalize anéantit enfin les forces allemandes retranchées dans la poche de Falaise. Le 25 Paris est libérée mais la guerre se poursuit. Les correspondants de guerre progressant au rythme des armées alliées, révèlent au monde, tel Collin Wills à Bergen-Belsen, l’horreur concentrationnaire.
Depuis le cinquantième anniversaire du Débarquement, en 1994, le prix international Bayeux-Calvados-Normandie honore chaque année les meilleurs reporters de guerre. Le Mémorial des reporters morts en mission tient à perpétuer leur mémoire.
Anne Thoraval
www.youtube.com Reportage radio de Georges Hicks, 7 juin 1944
www.youtube.com Libération de Creully, vidéo de Synergie Production, 2018
www.enregistrements-radio-seconde-guerre.html Extraits de 35 reportages des correspondants de guerre
Source
Chroniques d’une libération, INA, montage de 66 vidéo, 2004
Jacques Kayser, Un journaliste sur le front de Normandie, Arléa, 1991
Aimé-Jules Bizimana, Les correspondants de guerre canadiens-français de 1939-1945, Bulletin d’histoire politique
Histoirenormande, site
A noter
Hôtel du Lion d’Or
Adresse : 71 rue Saint-Jean, 14400 Bayeux
Château de Vouilly, propriété privée
Adresse : Le Château, 14230 Vouilly
Téléphone : 02.31.80.18.65
Site Internet : www.normandie-tourisme.fr
Musée de la radio, Château de Creuilly
Adresse : 30 place Paillaud, 14480 Creuilly-sur-Seulles
Mémorial des reporters de guerre
Adresse : 1939 boulevard Fabian-Ware, 14400 Bayeux
Site Internet : www.prixbayeux.org
Galerie photos du golf d’Omaha Beach