Vues aériennes du golf de Moliets – Nouvelle Aquitaine
VIDEO Entre l’Atlantique et la forêt des Landes, les dunes du golf de Moliets en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Moliets – Des pins aux embruns
Entre Arcachon et le Pays basque, c’est une étape indispensable. A défaut d’espérer le dompter, le parcours de Moliets se savoure les yeux grands ouverts. Dans un environnement purement landais, entre vaste forêt de pins et dunes sauvages, l’architecte américain Robert Trent Jones a bénéficié d’un « terrain de jeu » unique.
Il fallait magnifier cet univers sauvage. L’œuvre est à la hauteur des espérances : les traversées dans les pins sont impressionnantes, les challenges le long de la plage de l’Atlantique sont captivants. Aussi les 27 trous (le parcours « Airial » de 9 trous est également signé Trent Jones) engagent le joueur vers de grands moments…
Infos pratiques
Création : 1989
GPS
Green-fee (18 trous) : 44 €
18 trous
W 01°21’33’’
Voiturette : 32 €
6.286 m, par 72
N 43°50’56’’
Fermé les 25 décembre et 1er janvier
Adresse : Rue Mathieu-Desbies Moliets, 40660 Moliets
Mets et logis
Restaurants
Auberge Batby
Tarif : menu à partir de 42 €Adresse : 63 avenue de Galleben, 40140 SoustonsTéléphone : 05.58.41.18.80Site Internet : aubergebatby.fr
Louvine
Tarif : plats à partir de 14 €Adresse : 45 avenue du Penon, 40510 SeignosseTéléphone : 09.71.57.16.10
Hôtels
Les Echasses
Tarif : chambre à partir de 225 €Adresse : 701 route des Bruyères, 40230 SaubionTéléphone : 06.51.96.55.54Site Internet : ecolodge-lesechasses.com
La Maison de la Prade
L’ancienne colonie de vacances des années 30 est devenue une demeure chic et calme dans un environnement naturel préservé. Piscine. Le propriétaire est aussi pro au golf de Moliets !
Tarif : chambre à partir de 105 €lamaisondelaprade.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Promenade dans Moliets-et-Maa. 4 km A/R du golf de Moliets
Dans les pas des pèlerins du XIIème siècle La chapelle Saint-Laurent de Maâ, restaurée dans les 1990. (D.R.)
Depuis 1152, le puissant duché d’Aquitaine est tombé dans l’escarcelle de la couronne d’Angleterre, la belle Aliénor ayant divorcé du dévot Louis VII pour épouser Henri II Plantagenêt, fringant duc d’Anjou. De l’estuaire de la Gironde aux cols des Pyrénées, c’est un véritable empire que se taille l’Angevin sur les terres de France. Or, en ce XIIème siècle, le pèlerinage de Saint-Jacques est en plein essor. Plusieurs routes, de France, mènent à Compostelle et celle dite « des Anglais », par les landes de Gascogne, de Soulac à Bayonne, s’ouvre à son tour, grâce aux quelques étapes sur ce rude itinéraire.
Pour les entreprenants moines de Cluny, il est temps de s’implanter davantage dans cette région littorale, à présent prisée des jacquets venus de Hollande et d’Angleterre par voie de mer, de Saintonge jusqu’au bourg fortifié de Royan. Fièrement campée sur le rocher de Focillon et dominant le large estuaire que traversent les barques chargées de pèlerins et de marchands, la petite citadelle nargue l’arrogante Blaye, où aboutit la via Turonensis, où sont vénérées les reliques de Roland, le héros de Roncevaux, et d’où l’on rejoint la grande et riche Bordeaux.
Au Pas-de-Grave, de l’autre côté du fleuve, il y a bien mieux : le corps de Véronique, qui fut amie intime de Notre Dame, à Jérusalem. La sainte femme, qui essuya le visage ensanglanté du Christ lors de son chemin de Croix, est venue jusqu’en ces lointains rivages : « les nautoniers, conduits par une brise favorable, poursuivent avec joie leur course et abordent enfin sur la côte occidentale de la Gascogne, en un port que les habitants appellent Solac, sans doute parce qu’il est en face du soleil couchant » , affirme une ancienne chronique.
Dans la basilique Notre-Dame de la fin des Terres, on vénère les reliques de cet apôtre du Médoc et ses menus souvenirs de la Sainte Vierge : un chausson, une mèche de cheveux, une goutte de lait, d’où le nom de Soulac, dit-on… Et jusqu’à Compostelle en passant à Roncevaux pour vénérer le rocher brisé par l’épée Durandal, c’est la route la plus rapide.
Ça vaut vraiment le coup, et ces pèlerins de la côte, bien trop pauvres pour passer par la route de Bordeaux et ses nombreux hôpitaux et autres sauvetés, embarquent, tout réconfortés, à Royan : « De là, après avoir traversé un bras de mer et la Garonne, on arrive dans le Bordelais où le vin est excellent, le poisson abondant, mais le langage rude » , promet le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle, écrit en 1140.
La rade du Verdon, bien abritée des vents et des sables, est animée : on commerce ce vin réputé jusqu’au nord de l’Europe, quant aux manants qui se sont installés, vers 1080, ils travaillent aux salines et pêcheries des moines du prieuré Saint-Nicolas, dans la baie du Gros-Terrier (au musée d’Art et archéologie de Soulac, on peut en voir quelques chapiteaux, uniques vestiges). On peut ici trouver à se nourrir et même à se requinquer aux commanderies Saint-Laurent, à Benon – la première fondation des Hospitaliers dans le Médoc- ou La Grayanès, à Grayan. Mais c’est bien à dix lieues : un gros jour de marche au travers de landes venteuses et stériles où errent quelques moutons.
Autant dire que c’est la dernière halte avant le grand départ…entre mer, dunes et marais. Il faut prévoir du ravitaillement pour bien trois jours car « ni pain, ni vin, ni viande, ni poisson, ni eau, ni sources » dans ces parages désolés, prévient le Guide. Quant au chemin – d’ailleurs, où est-il ce chemin ? – : « Si tu ne regardes pas tes pieds avec précaution, tu t’enfonceras rapidement jusqu’au genou dans le sable marin qui est là-bas envahissant. » Bigre. En été, on est harcelé par « des mouches énormes » . Mais peut-on passer en hiver les Pyrénées…La voie des Anglais est certes la plus courte, mais la plus terrible.
Les pèlerins se lancent dans un pays hostile où tout manque : des brigands dévaliseront-ils les pauvres jaquets ? Les seigneurs de Gascogne délaissent ces lieux déserts, tolèrent des coutumes locales. Le Guide ne s’étend guère sur ces contrées : l’auteur, sans doute rebuté, ne s’y est pas aventuré… Les sauvetés de Marestanh, Mimizan, Vieille- Saint-Girons, de Bougues, plus à l’est, assureront certes un peu de répit aux voyageurs : croisé, bandit, nul n’oserait franchir les colonnes sacrées de ces enclos d’églises et prieurés, dédiés à la paix de Dieu et veillés par les moines.
Des hameaux se forment à l’abri de ces lieux saints et les paysans parviennent à vivre de leurs maigres ressources. Sera-t-il possible de profiter d’un peu d’ombre, d’oublier l’insupportable touffeur, les vents chargés de sable, les miasmes des eaux fétides dans le creux des dunes, les jambes lourdes, la gorge sèche, les yeux douloureux et surtout, de boire un peu d’eau fraîche ? Ces moines-soldats chargés de veiller à la sécurité des jaquets et de leur faire bon accueil dans leurs maisons, les Templiers venus de leur commanderie de Maa, arpenteront peut-être les dernières lieues de ces landes redoutables.
Mais une fois parvenus au terme de la route des landes, « on trouve la Gascogne, riche en pain blanc et en excellent vin rouge, elle est couverte de bois et de prés, de rivières et de sources pures » promet le Guide…Avant la Galice, un peu de la terre promise…
Anne Thoraval
Sources
Louis Papy, Le désert landais, Revue de géographie des Pyrénées et du Sud-Ouest, 1973
Charles Higounet, Chemins de Saint-Jacques et sauvetés de Gascogne, Annales du Midi, 1951
http://www.compostelle-landes.org La voie littorale du pèlerinage de Saint-Jacques dans les Landes
http://www.assrag.org Templiers et Hospitaliers en Gironde
A noter
Circuit de la sauveté ou des Tucs (boucle de 9 km) Adresse : 40560 Vielle-Saint-GironsSite Internet : https://www.cirkwi.com
Chapelle de Maa Adresse : rue des Templiers, 40660 Moliets-Et -MaaTéléphone : 05.58.48.56.58Site Internet : http://tourismelandes.com
Galerie photos du golf de Moliets
