Vues aériennes du golf de L’Esterel – PACA
VIDEO
Entre le massif volcanique et la mer, sur Saint-Raphaël, le golf de l’Esterel en vidéo aérienne.
Parcours du golf de L’Esterel – La marque Trent Jones Sr
Au pied du massif de l’Esterel, qui change de couleurs en fonction des lumières, le fort réputé architecte américain Robert Trent Jones Senior a signé l’une de ses 500 réalisations entre la Méditerranée et les montagnes volcaniques.
Au cœur d’un des quartiers résidentiels de Saint-Raphaël, le parcours géré par Bluegreen s’adapte au relief prononcé en serpentant à l’ombre de la vaste forêt de pins parasols. Les critères techniques de L’Esterel, avec ses doglegs et ses greens exigeants, ne contrarient pas forcément le plaisir des joueurs les plus modestes. Qui peuvent trouver sur place une Académie performante.
Infos pratiques
Création : 1989
GPS
Green-fee (18 trous) : à partir de 71 €
18 trous
E 06°47′ 21’’
Voiturette : 35 €
5.585 m, par 70
N 43°27′ 13’’
Fermé le 25 décembre
Adresse : 745 boulevard Darby, 83700 Saint-Raphaël
Mets et logis
Restaurants
La Terrasse
Au sein de l’hôtel des Roches Rouges, face à l’Ile d’Or qui inspira Hergé pour « Tintin et l’Ile Noire », une succulente cuisine provençale de « tradition populaire ».
Tarif : menu à partir de 92 €
Adresse : 90 boulevard de la 36e Division du Texas, 83530 Saint-Raphaël
Téléphone : 04.89.81.40.60
Site Internet : hotellesrochesrouges.com
Les Flots Bleus
Au-dessus de la calanque d’Anthéor, l’établissement propose une très belle carte de poissons, rôtis ou en soupe, magnifiant des saveurs régionales ou plus originales.
Tarif : menu à partir de 24 €
Adresse : 83 route de Saint-Barthélémy, 83530 Saint-Raphaël
Téléphone : 04.94.44.80.21
Site Internet : logishotels.com
Hôtels
La Villa Mauresque
Réalisée en 1881 par l’architecte Pierre Chapoulart, célèbre pour ses œuvres orientalistes, la Villa Mauresque propose des chambres haut de gamme, les pieds dans l’eau. 2 piscines, jacuzzis, sauna. Restaurant gastronomique.
Tarif : chambre à partir de 178 €
Adresse : 1792 route de la Corniche, 83700 Saint-Raphaël
Téléphone : 04.94.83.02.42
Site Internet : villa-mauresque.com
Auberge Provençale
L’ancien relais de poste de plus de deux siècles a conservé toute son âme avec ses murs épais et son carrelage typique en terre cuite. Parking privé.
Tarif : chambre à partir de 52 €
Adresse : 73 impasse des Sangliers, 83530 Saint-Raphaël
Téléphone : 04.94.82.02.29
Site Internet : aubergeprovencale.net
Incontournables
Fréjus et ses monuments
Ville romaine fondée en 49 avant J.-C., Fréjus est fort riche de témoins de l’Antiquité avec son théâtre, son amphithéâtre et son aqueduc romains, son groupe épiscopal comprenant quatre monuments d’exception (dont la cathédrale et le cloître), sa Villa Aurélienne d’inspiration Renaissance italienne ou ses différents musées retraçant la très importante histoire de cette cité stratégique.
Office de Tourisme de Fréjus
Adresse : 249 rue Jean-Jaurès, 83618 Fréjus
Téléphone : 04.94.51.83.83
Site Internet : frejus.fr
Ravin du Mal Infernet
Après une belle partie, il faut encore un peu de courage pour découvrir ce magnifique chemin. Mais les randonneurs seront très vite récompensés, depuis le col de Belle-Barbe, en longeant le ruisseau du Grenouillet. Au final, un ravin boisé, encaissé dont le nom rappelle l’époque où l’on jetait les malades de la peste (le « mal infernal »). Jusqu’au Lac de l’Ecureuil, c’est l’une des plus belles balades de la Côte d’Azur.
Denis Lebouvier
Hors limites
Visite de Fréjus et découverte du site de Malpasset. 30 km A/R de Fréjus au golf de L’Estérel. Boucle pédestre de 9 km du pont de l’A8 aux vestiges du barrage de Malpasset.
2 décembre 1959 : la catastrophe du barrage de Malpasset
Pour certains, ce fut un bruit d’ouragan, pour d’autres un vrombissement sourd de bombardier, ou un grondement d’orage. Soudain, l’obscurité, la nuit elle-même plongée dans les ténèbres. Plus d’électricité. Vers 21h15, les postes de télévision – beaucoup regardaient La piste aux étoiles-, les maigres éclairages publics s’éteignent. Un fracas grandit dans le silence, puis des cris, des hurlements contre l’engloutissement. La base militaire disparaît. Seul l’éclat lointain du phare troue la noirceur. « Le barrage a cédé ! Le barrage a cédé ! » hurle un passant dans la rue froide et déserte du mercredi 2 décembre 1959. La vague, haute encore de deux mètres, se précipite dans la mer à 21h40.
Le Reyran, toujours à sec en été mais en cru dès l’automne, serpente dans son étroite gorge au nord de la plaine de Fréjus, finit sa course dans la Méditerranée, au sortir de la ville, dans la baie de Saint-Raphaël. La vallée, particulièrement encaissée, se prête à la construction d’un barrage. Les inondations du torrent en seraient aussi maîtrisées. Dévasté lors du débarquement de Provence, toujours soumis aux sécheresses, menacé par les incendies, le Var s’inquiète en effet pour l’économie de sa plaine agricole comme pour l’approvisionnement en eau potable des villages de la côte, de plus en plus prisés. Sans règlement de cette antique question de l’eau, le département ne peut prétendre à aucun avenir. Fréjus, petite ville de 14 000 habitants, pourrait se développer. L’autoroute 8, en construction dans le Var, en est un gage.
De 1946 à 1951, Le Conseil général du Var, maître d’ouvrage, charge l’éminent professeur Corroy des études géologiques. Le secteur de Malpasset a l’avantage d’un resserrement très étroit de la gorge ; la roche rive droite est homogène et solide, celle de la rive gauche étanche également mais plus fracturée. Une culée de 10 mètres de haut, étayée par un mur en aile, doit garantir cet ancrage. André Coyne, spécialiste incontesté, opte pour un barrage dit voûte, particulièrement solide puisque la pression des millions de mètres cube renforce la résistance d’ensemble en se distribuant par les jonctions rocheuses latérales. Le chantier dure deux ans, et l’ouvrage est inauguré en octobre 1954.
Jusque fin 1958, la retenue d’eau est maintenue à 45 mètres de hauteur, soit le point 87 de la voûte. Au printemps 1959, la côte 95 est atteinte, qui ménage une large sécurité de 3,50 mètres. L’automne est très humide : les « chavanos » disent les anciens. Le 20 octobre, 200 mm de précipitation. A partir du 27 novembre, les pluies sont diluviennes. André Ferro le gardien observe une fuite, rive droite, à vingt mètres en aval, signale plusieurs suintements. Au bout de six jours, pour la première fois depuis son inauguration, le barrage s’est rempli. Aucune observation préalable de cette phase très délicate n’ a donc pu être faite. Les explosions de mine, sur le chantier du pont de l’autoroute, semblent perturber le plan d’eau. Le 1er décembre, il tombe 128 mm de pluie, la côte de crue, 98.5, est atteinte. Mais un lâcher d’eau menacerait le chantier de construction du pont, 1 kilomètre plus bas. André Ferro, inquiet, avertit le Génie rural de Toulon. Le 2, il pleut toujours : en 24 heures, le niveau a monté de quatre mètres, le point 100 est dépassé, il ne reste plus que 28 centimètres sous l’évacuateur de crue.
Dans l’après-midi, une inspection du site convainc les responsables du barrage : le mistral a chassé la pluie, mais l’eau risque de s’évacuer par le déversoir. L’ordre de « lâchure », donné à 16 heures est reporté à 18 heures : les ouvriers du chantier de l’autoroute doivent abriter leurs matériels. André Ferro ouvre, au pied des 60 mètres de l’ouvrage, la vanne de vidange. Le débit est de 60 mètres cube seconde. A 19h30, il fait encore une ronde. Vers 21h, le niveau d’eau n’aura baissé que de trois petits centimètres. Le gardien regagne sa maison, située à 2.5 kilomètres en aval : il reviendra vérifier à ce moment-là. Soudain, à 21h13, comme un « grognement d’animal », une vibration profonde du sol, un souffle formidable. Il comprend aussitôt, hurle à sa femme « Le barrage ! Vite ! Tout va s’écrouler », attrape son fils endormi. Dans la nuit, épouvantée, la famille fuit en haut de la colline, réchappant aux premiers flots. La voûte a cédé.
50 millions de mètres cube d’eau, hauts de 40 mètres, se ruent dans la Vallée rose à une vitesse de 70 km/heure. Charriant des blocs énormes de béton soulevés du sol, arrachés aux structures, le flot furieux arase la terre, arrache les fermes des pentes, fauche les vignes et vergers, noie les cultures, pulvérise les ponts, broie les routes, souffle la voie ferrée Paris-Vintimille. Au bout de 7 kilomètres, à 21h34, la vague de sept mètres atteint l’ouest de Fréjus, les quartiers bas, l’avenue de Verdun, les Arènes. Nombreux sont ceux à être emportés dans leur sommeil. De très rares rescapés, hébétés, s’accrochent aux arbres, aux toits, pour une longue nuit d’épouvante.
Le haut de Fréjus est épargné, préservant ainsi la Préfecture et la Mairie qui, dès 22 heures s’efforcent d’apporter les premiers secours. Le plan Orsec est déclenché, le 7ème régiment d’Avignon mobilisé. Mais l’antique cité est coupée du monde ; c’est la nuit, on glisse dans la boue, on avance, incertains, à la lueur d’une lampe-torche ou d’une fragile bougie. Les premiers informés sont les routiers, alertés par la radio de nuit, qui offrent spontanément leur aide.
L’aube d’hiver, à 6 heures, dévoile un paysage de désolation. Le tronçon varois de l’autoroute, la gare, l’usine hydro-électrique, la base aéronavale n’existent plus. Des maisons éventrées bordent la Nationale 7, impraticable et jonchée de débris. On erre à la recherche de blessés, de survivants. Nombreux sont les enfants en tenue de nuit, tétanisés, glacés par le vent. La pluie affole davantage des personnes traumatisées. On trouve, dans la boue, des corps pétrifiés dans leur dernière posture, et dont on lave le visage avec de l’eau minérale en bouteille : toutes les canalisations sont coupées. Les radios transmettent les premiers messages personnels à l’intention des familles, égrenant des noms pour annoncer une fatale nouvelle, ou au contraire rassurer. Nombreux sont les appelés d’Algérie à s’inquiéter des leurs, varois.
Malgré les difficultés extrêmes de transport et de communication, les secours s’organisent. La presse joue un rôle majeur. La télévision française, RTF, relaie en direct, dès les premiers jours, les demandes du maire. Michel Droit, envoyé spécial, encourage André Léotard : 5 à 6 millions de téléspectateurs l’écoutent, tout prêts à l’aider. Inutile de proposer des hébergements pour les enfants, leurs parents ne veulent pas s’en séparer. Le ravitaillement est assuré : les boulangers de la région, les militaires de l’US Navy, à Toulon, assurent un approvisionnement en pain, en lait concentré, en ration de survie. Le déblaiement des routes est la première priorité : il faut dégager les axes de circulation, envahis par la vase, retrouver les corps, les identifier, les enterrer au plus vite pour éviter toute épidémie. Que les entreprises de voirie se manifestent ! Surtout, il faut de l’argent, nécessaire au versement d’indispensables indemnités. La petite ville a déjà distribué près de trois millions pour « remédier aux misères les plus criantes ».
Les dons en nature comme en espèces affluent dès les premières heures. Partout en France, on organise des collectes, des spectacles au profit des « sinistrés de Fréjus ». Jean Giono, figure de la Provence, le très populaire Fernandel, lancent un appel. La solidarité nationale, puis internationale est absolument considérable. L’équipe du Real de Madrid verse les recettes d’un match de football, à l’approche de Noël, l’Allemagne envoie un avion rempli de jouets. Des baraques préfabriquées accueillent les sinistrés qui n’ont trouvé où s’héberger. Sur la nationale 7, de Puget-sur-Argens à Fréjus, une noria incessante de véhicules de secours et d’engins de déblaiement s’activent.
Ce désastre civil est sans précédent en France. On comptera 423 morts dont 27 non identifiés, 7 000 sinistrés. L’économie du département est ruinée. Les dégâts sont évalués à 30 milliards du franc d’alors. Pour le général de Gaulle, récent et premier président de la Vème république, « que Fréjus renaisse ! » est un impératif auquel se rallie toute la nation.
Deux mois après, Cinq colonnes à la Une , pionnière émission d’information de la RTF, revient sur les lieux du drame. Le téléspectateur y apprend quelles sommes de la solidarité nationale ont été versées à tel ou tel sinistré. Il faudra bien dix ans, selon des agriculteurs qui ont tout perdu, avant que la région ne redevienne source de prospérité. Cependant, les terres de la Vallée rose, si réputée pour ses pêches, raclées par la force du flot, ont définitivement disparu. Un monde a bel et bien été englouti. Le chantier de l’autoroute reprend. De grands ensembles d’habitation sont construits.
De longues années de procédure chercheront à établir des responsabilités dans la catastrophe, finalement considérée comme strictement naturelle. L’origine principale est la rupture du point d’ancrage de la rive gauche. Mais cet accident d’un barrage voûte, réputé indestructible, est analysé partout dans le monde. La découverte de la mécanique des roches, au début des années 2000, souligne l’extrême importance de sondages des sols selon des techniques nouvelles, inconnues en 1950.
Cinquante ans après, un Mémorial est inauguré rue Henri-Vadon, à l’endroit même où la vague fit le plus de victimes. La couverture végétale et le paysage des gorges du Reyran témoignent toujours des effets du gigantesque déferlement. Des méga-blocs de béton et de socle rocheux, projetés lors de la rupture de la voute jusqu’à 1 700 mètres en aval ont modifié le cours du torrent. Le parcours de visite de ces vestiges comme de ceux du barrage de Malpasset révèle la puissance du désastre. En 2018, le concours général en Science de la vie et de la terre soumet aux lycéens un sujet relatif à la tragédie, témoignant ainsi du souci de la prévention des risques naturels dans les sociétés contemporaines.
Anne Thoraval
https://www.youtube.com/watch?v=j7W3JPD2DZU Barrage voûte et barrage poids, You Tube 2019
https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=6.464994,43.53773000000001&z=13&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l1=GEOGRAPHICALGRID Carte du Var avant 1959. Le barrage de Malpasset est indiqué.
https://fresques.ina.fr/reperes-mediterraneens/fiche-media/Repmed00002/malpasset-la-tragedie-de-frejus.html La catastrophe de Malpasset, Fresques INA
Sources :
La catastrophe de Malpasset, archives INA
Comité français des barrages et des réservoirs, Barrage de Malpasset (Var), l’accident du 2 décembre 1959
Anne-Julia Rollet, Simon Dufour et Christophe Morhange, La rupture du barrage de Malpasset 50 ans après : un observatoire privilégié pour l’étude des événements extrêmes ?, Méditerranée, 2012
A noter
Mémorial du Malpasset
Adresse : rue Henri-Vadon, Fréjus
Découverte des vestiges du barrage de Malpasset
https://circuits.esterel-cotedazur.com/itineraire/randonnee-boucle-du-barrage-de-malpasset-5044345/
Galerie photos du golf de L’Estérel