Vues aériennes du golf d’Epherra-Souraïde – Nouvelle Aquitaine
VIDEO
Au coeur du Pays basque intérieur, le parcours d’Epherra en vidéo aérienne.
Parcours du golf d’Epherra – Aux racines du Pays basque
A une heure des plages de Biarritz, le parcours de Souraïde est né de l’abnégation d’une famille d’agriculteurs fort connue dans la région. Les anciens éleveurs ont totalement respecté le très riche environnement, juste aux pieds des premières montagnes pyrénéennes.
Sans artifice, des six premiers trous d’origine, Epherra est devenu un solide golf de dix-huit greens où la majesté du site impose un jeu paisible et modeste.
Infos pratiques
Création : 1987
Slopes
Green-fee (18 trous) : 45 €
18 trous
124 / 118
Voiturette : à partir de 30 €
4.674 m, par 67
118 / 118
Fermé le mercredi pendant les vacances scolaires
Adresse : Urloko Bidea, 64250 Souraïde
Mets et logis
Restaurant
Aintzina
Plats typiquement basques garantis dont, notamment, de délicieux chipirons ou un axoa de veau mijoté dans la pure tradition. Une grande salle peut accueillir les groupes conséquents.
Tarif : menu à partir de 20 €
Adresse : 440 Karrika Nagusia, 64250 Espelette
Téléphone : 05.59.93.91.62
Hôtel
Bergara
Au centre de Souraïde, un hôtel familial tenu par la famille Massonde depuis cinq générations. Entièrement rénové, l’établissement propose dorénavant un espace « bien-être » avec une piscine intérieure à jets massants et un sauna.
Chambre à partir de 55 €. Location semaine à partir de 355 € (studette).
Adresse : 17 rue Principale, 64250 Souraïde
Téléphone : 05.59.93.90.58
Mail : hotel.bergara@wanadoo.fr
Site Internet : hotel-bergara.com
Incontournable
Espelette, un village pimenté
Depuis que les autos ne traversent plus sa route principale, le petit bourg d’Espelette a retrouvé un cachet qui fait le bonheur des amateurs de beaux clichés. Les maisons à pans de bois rouges se parent en permanence du fameux piment, doux et raffiné, qui remplace le poivre à toutes les sauces, du foie gras au carré de chocolat posé sur la soucoupe à café.
L’AOP piment d’Espelette utilise exclusivement des semences fermières de variété Gorria. La zone de production s’étend sur dix communes dont Souraïde, Larressore ou Aïnhoa, l’un des plus beaux villages basques à la limite de la frontière espagnole.
La Fête du Piment se déroule à Espelette fin octobre avec danses, chants basques et parties de pelote.
Office de Tourisme d’Espelette
Téléphone : 05.59.93.95.02
Site Internet :espelette.fr
Denis Lebouvier
Hors limites
Visite des jardins et villa Arnaga, 64250 Cambo-les-Bains – 20 km A/R du golf d’Epherra
L’exil doré d’Edmond Rostand
Les spectateurs, éblouis, confondus sortent du théâtre de la Porte-Saint-Martin. Les plus enthousiastes congratulent leurs amis, les plus bouleversés se sourient, étreignant un bras. Il est très tard, deux heures du matin, il fait froid sur le boulevard en ce 28 décembre 1897, mais qui s’en soucie ? Cyrano de Bergerac est entré dans les cœurs, Cyrano fait partie de la famille : il est ce héros français dont on avait rêvé et qui est là, pour toujours. Comme Rodrigue, comme Figaro, comme Hernani.
La veille encore Edmond Rostand implorait à genoux le pardon de Coquelin, créateur du rôle : cette comédie héroïque de cinq actes, en vers, est trop longue, elle ne vaut rien, c’est effrayant. Pour la générale, l’auteur s’est préparé à vivre un calvaire. Trois ans plus tard, le triomphe récidive avec L’Aiglon qu’interprète la célébrissime Sarah Bernhardt. Aussi, lorsqu’ Edmond Rostand prononce son discours de réception à l’Académie française, faisant, selon la tradition, l’éloge de son prédécesseur, à la renommée pourtant bien obscure, affiche-t-on le panégyrique dans toutes les mairies de France. Le seul nom du héros fait l’unanimité et on rêve, on espère, on attend de Rostand un nouvel Hugo, tutélaire patriarche mort depuis douze ans. Dans cette France déchirée par l’affaire Dreyfus, amputée de l’Alsace et de la Lorraine depuis la défaite de 1870, minée par les oppositions à la République, quelque chose comme un grand souffle, un rêve d’unité…
Edmond Rostand, très malade, a rejoint la petite station thermale de Cambo. Il s’éprend de la Nive, du silence, des Pyrénées. Du soleil surtout. Il rêve, lui, de retrait, presque de disparition. Il a trente- trois ans et la gloire, soudaine, éclatante, universelle l’a pour toujours meurtri. Il n’est pas Victor Hugo, ni Cervantès, ni Shakespeare, ni Dante, il n’est pas de ces géants qu’il admire et il le sait. Cyrano est incompréhensible, il l’a écrit très vite, sans y croire vraiment. Sa femme, la poétesse Rosemonde Gérard, a fait les recherches historiques nécessaires, surtout elle a récupéré les brouillons jetés, lui imposant presque d’en reprendre les textes. C’est tout. Un coup pareil ne se fait pas deux fois. L’Aiglon a marché, c’est vrai, mais moins déjà.
Son œuvre, ce sera peut-être de vivre là, à Cambo, dans une maison avec un jardin, mais comme L’Aiglon : « Roi inconsolable de contes de fée qui erre dans un palais ». A l’architecte Tournaire le poète commande cette villa d’Arnaga. Dès 1905, la famille s’y installe tandis que les travaux s’achèvent. Les deux garçonnets, Maurice et Jean, n’iront pas en pensionnat à Bayonne : des instituteurs viendront les instruire à demeure. Cambo s’honore d’accueillir le grand homme. Jean, qui deviendra le célèbre biologiste, se souvient que la municipalité de Bayonne avait affrété un train spécial pour conduire les Rostand à une représentation de Cyrano de Bergerac : vingt kilomètres à toute vapeur ! Formidable ! Rosemonde dirige le personnel de maison, les jardiniers. La vie s’organise, enfin loin de Paris, où l’académicien, consciencieux, se rend cependant chaque année lors des votes de l’illustre assemblée.
Les deux frères grandissent solitaires. Leur père a fait venir des coqs et des faisanes, observe leurs courses et leurs ébats dans la basse-cour ; d’étranges oiseaux empaillés nichent sur les murs. Que fait-il ? Le soir, après le dîner, il sort de sa chambre et lit des vers de Chantecler , une pièce insolite à volaille : un coq se croit maître de l’aurore et ennuie tout le monde avec cette histoire ; une insolente faisane lui dit qu’il n’y est pour rien. Une poésie immense emplit la pièce ombreuse. Dehors le jardin se tait. Edmond Rostand arpente les allées odoriférantes ; silencieux, inquiet, il se tortille la moustache, et revient. Rosemonde recopie des passages, puis avec l’arrivée de la machine à écrire, tape. Quel événement, et papa qui ne veut pas un bruit ! songent, inquiets, les garçons. Auront-ils un jour le courage d’aller jusqu’à cette chambre paternelle, la plus petite de la vaste maison, la plus retirée ? Car Edmond Rostand écrit dans son lit, en butte aux doutes, au désespoir, à l’œuvre impossible. Il mange à peine. Rosemonde endure les affres de son époux, soutient son œuvre. Jean, émerveillé, part à la rencontre des crapauds du jardin ; Maurice se rêve en poète. D’illustres visiteurs rompent l’austérité enchantée d’Arnaga : Sarah Bernhardt, Lucien Guitry, Jean Coquelin. Où en est donc Chantecler ? s’enquièrent les comédiens anxieux. La fin traîne, deux actes, deux scènes encore : un supplice. Edmond Rostand, charmant, taciturne, sourit, dit des vers, sanglote, s’épuise. Le monde tournera sans un nouveau Cyrano, le soleil, pour se lever n’a pas besoin de Chantecler . La littérature, change le monde, mais l’écrire cette littérature…Dix ans à s’échiner sur cette pièce. Dix ans que la France attend Chantecler ! Ca y est, c’est fini !
Aussitôt, du monde entier les demandes de réservation affluent au Théâtre de la Porte-Saint-Martin. C’est un échec. Et pourtant quelle virtuosité…
La guerre éclate. Le poète est révulsé mais veut rejoindre l’armée, on refuse. L’engagement patriotique de Rostand soulage sa mélancolie profonde. « C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière » : le fameux vers de Chantecler sonne aux cœurs des soldats, des familles. L’auteur de Cyrano et de l’Aiglon écrit des poèmes, tient des conférences malgré une santé de plus en plus délabrée. Pour René Doumic, critique littéraire à la Revue des deux mondes en 1919, Edmond Rostand fut « éveilleur d’aurore « .
En novembre 1918, Edmond Rostand, quittant Arnaga pour Paris, semble vouloir dire adieu à son jardin. Face à la grande volière, il reste saisi : tous les pigeons gisent, morts, en amas blancs. Il ignore qu’il vient de contracter la grippe espagnole, grippe aviaire qui fera en Europe des dizaines de millions de morts.
Le 11, à 11 heures, la guerre est finie. Farandoles, chants, liesse. Clémenceau salue la foule au balcon du Grand Hôtel, la cantatrice Marthe Chenal chante une Marseillaise inoubliable. Edmond Rostand se mêle à l’événement immense. Dans La Rampe du 15 décembre 1918, le critique de La Grille raconte les derniers moments du dramaturge :
« Edmond Rostand le plus populaire de nos auteurs dramatiques, le plus illustre de nos poètes n’est plus. La grippe stupide l’a enlevé brusquement à l’affection et à la tendresse de sa femme, de ses enfants, de sa famille et de ses amis et admirateurs si nombreux. (…)
Depuis Victor Hugo, nous n’eûmes jamais un poète aussi superbement national. La critique et le peuple l’avaient placé, dès sa prime jeunesse, au tout premier rang, et ce ne fut que justice. (…)
Le jour de l’armistice, malgré l’opposition des siens, il voulut sortir pour se mêler au peuple de Paris qu’il chérissait tout particulièrement, peut-être pour trouver, en poète, l’occasion nouvelle de créer un immortel et définitif chef-d’œuvre. Hélas ! quelques jours plus tard il dut s’aliter et le 2 décembre 1918, à 1 h. 48, il rendit le dernier soupir.
La semaine suivante, le Théâtre Sarah Bernhardt affichait L’Aiglon, – Mme Simone prenait avec succès la lourde succession de l’inoubliable créatrice – et le soir de cette première, chacun portait une fidèle pensée à celui qui, quelques jours auparavant, était encore parmi nous… Rostand ! Rostand ! sublime et délicat artisan de la Muse poétique, nous tous, les spectateurs de ce soir, pleurions l’illustre Poète, l’ami exquis que vous étiez, et nous sentîmes tout à coup dans cette salle émue, passer un grand souffle où bruissait votre, nom avec un bruit de gloire ».
Anne Thoraval
A noter
Villa Arnaga et musée Edmond Rostand à Cambo-les-Bains
Adresse : Route du Docteur Camino, 64250 Cambo-Les Bains
Téléphone : 05.59.29.83.92
Site Internet : arnaga.com/
Réouverture en mars 2020.
Galerie photos du golf d’Epherra (Souraïde)