Vidéo aérienne du Golf de Touraine – Centre Val de Loire
VIDEO
Sur le domaine de Ballan-Miré et son château de La Touche, le Golf de Touraine en vidéo aérienne.
Parcours du Golf de Touraine – Noblesse de jeu
A l’origine (en 1911), il y eut 9 trous, sur la « Grande Ile Aucard », au cœur de Tours. Qui n’ont pas survécu à l’expansion urbaine et au désir de développement des membres du Golf Club de Tours. Avec le soutien de la ville et des membres fondateurs, le club émigra donc en 1971 sur le domaine de La Touche, à Ballan-Miré, devenant le Golf de Touraine.
Autour du petit château – symbole d’une région si riche en demeures Renaissance -, le parcours s’intègre parfaitement à l’ancien parc grâce à l’architecte Michaël Fenn, assisté de Gérard Crouzat-Reynes (qui fut un membre éminent de la FFGolf). Visuellement fort attrayant, le Golf de Touraine n’en demeure pas moins un challenge golfique qui a permis de former d’excellents joueuses et joueurs, dès les premiers swings à la remarquable école de golf.
Infos pratiques
Création : 1973
GPS
Green-fee (18 trous) : à partir de 52 €
18 trous
E 00°35’21’’
Voiturette : 35 €
5.596 m, par 71
N 47°20’03’’
Fermé les 25 décembre et 1er janvier
Adresse : Château de la Touche, 37510 Ballan-Miré
Mets et logis
Restaurants
L’Evidence
« Une cuisine d’instinct et de sensations » . Une définition signée par le jeune chef Gaëtan Evrard qui joue également la carte de la générosité, à son image. La cave compte pas moins de 300 références des crus du Val-de-Loire. Table étoilée.
Tarif : menu à 87 €
Adresse : 1 Place des Marronniers, 37250 Montbazon
Téléphone : 02.47.26.00.67
Site Internet : restaurant-levidence.com
Au Carrousel des Saveurs
Choix assumé d’une très belle carte restreinte pour soigner des produits frais, de saison et du terroir, des entrées aux desserts. Une belle étape sur les bords de l’Indre.
Tarif : menu à partir de 18,50 €
Adresse : 2 rue Jean-Colin, 37260 Monts
Téléphone : 02.47.26.76.86
Site Internet : aucarrouseldessaveurs.fr
Hôtels
Les Hautes-Roches
Créé en 1989, le Relais & Châteaux , à flanc de falaise avec vues sur la Loire, proposent 14 chambres dont 12 troglodytes pour un dépaysement total. Le manoir du XVIIIème siècle est à quelques minutes du centre de Tours. Table gastronomique.
Tarif : chambre à partir de 235 €
Adresse : 86 quai de la Loire, 37210 Rochecorbon
Téléphone : 02.47.52.88.88
Site Internet : leshautesroches.com
La Maison Tourangelle
Surplombant le cours du Cher, la jolie chartreuse aux angles de tuffeau s’est transformée en auberge de charme. L’ancien prieuré proposera prochainement des chambres au décor cossu et raffiné. Terrasse. Table gastronomique.
Tarif : ouverture prochaine
Adresse : 9 route des Grottes Pétrifiantes, 37510 Savonnières
Téléphone : 02.47.50.30.05
Site Internet : lamaisontourangelle.com
Incontournables
Le centre historique de Tours
Bien que particulièrement bombardée durant la Seconde guerre mondiale, la ville de Tours préserve un cœur historique remarquable. En quittant les bords de la Loire, il est fort agréable de se promener vers la place Plumereau (photo) et ses maisons médiévales à pans de bois. De cet espace festif, le flâneur pourra prendre la direction de la rue Briçonnet, de la basilique Saint-Martin et, plus loin, de la cathédrale Saint-Gatien, de la rue Colbert, ancienne Grand-Rue du Moyen-Age avec ses vieux commerces et son étroit passage du Cœur-Navré…
Office de Tourisme de Tours
Adresse : 78-82 rue Bernard-Palissy, 37000 Tours
Téléphone : 02.47.70.37.37
Site Internet : tours-tourisme.fr
Le Musée du Compagnonnage
Ré-aménagé dans l’ancienne abbaye Saint-Julien, sur les bords de la Loire, ce musée municipal présente des collections exceptionnelles. Après une riche présentation de l’histoire du Compagnonnage à travers les siècles, on découvre de merveilleux « chefs d’œuvre » des différents corps de métier traditionnels. La vie des Compagnons, avec leur précieux « Tour de France » est également relaté. Depuis l’incendie de la charpente de Notre-Dame de Paris, la visite prend un relief tout particulier.
Tarif : 5,80 €
Adresse : 8 rue Nationale, 37000 Tours
Téléphone : 02.47.21.62.20
Site Internet : museecompagnonnage.fr
Denis Lebouvier
Hors limites
Visite du prieuré Saint-Cosme à La Riche (37520). 20 km A/R des golfs de Ballan-Miré
Ronsard, le poète des rois
Pierre de Ronsard, le « poète des princes et le prince des poètes » , comme on l’appelait à la cour des Valois, est mort : « Son trépas qui fut sur les deux heures de la nuict, le vendredi 27 décembre 1585, ayant vécu 61 ans, trois mois et 16 jours. Et fut mis en sépulture ainsi qu’il l’avoit désiré et ordonné, au chœur de l’église de Sainct Cosme » écrit avec la précision d’une épitaphe romaine Binet, son premier biographe. « C’est fait, j’ai dévidé le cours de mes destins » : la Muse immortelle sauvera son œuvre de l’oubli à présent qu’elle s’adonne à l’imprimerie.
Depuis 1560, Ronsard n’a cessé de veiller à la publication de ses poésies. En cet ultime hiver de 1584, il s’est acharné à préparer la sixième édition complète, s’échinant, une fois de plus, aux corrections de La Franciade, malheureuse épopée parue en 1573, aux lendemains de la Saint-Barthélemy. Un véritable serpent de mer, cette Franciade, la véritable obsession de l’auteur des Amours.
Du roi Henri II, l’ambitieux jeune homme, souffrant de surdité, espérait alors une pension : quoi de mieux qu’une belle histoire de Francus, fondateur mythique de la lignée monarchique, poétique effigie du Prince ? Mais le roi ne se laisse pas convaincre. En 1555, le voici prévenu : la Renommée, sculptée au fronton du nouveau palais de Pierre Lescot, représente la muse ronsardine, toute prête à inspirer de son souffle le prince des poètes. Henri II passe commande, Ronsard s’y met… Or de bénéfice, prébende et pension, pas le moindre vermisseau… Un an plus tard, quelques vers, dans les Odes, les Hymnes, insistent : des sous, des sous ! Les très catholiques Guise auront une place d’honneur auprès du roi Francus. Rien à faire !
1564 : le roi est mort, vive le roi ! Hélas, Ronsard renonce au tombeau poétique d’Henri II : il courbe sous le poids de la plus profonde affliction. Que ses amis de la Pléiade fassent sans lui. Le fils d’Henri II serait-il partant, telle est la vraie question ? Ronsard suggère une commande, en vers s’il vous plaît, à Charles IX. Banco pour la Franciade ! En décasyllabe cependant, et non en alexandrin : au bon plaisir du roi. De toute façon, déclare Ronsard, grand ambassadeur de ce vers de douze pieds, « il sent la prose » .
La régente Catherine de Médicis et son royal fils de quinze ans visitent Ronsard à Saint-Cosme. Au jeune Charles, le poète offre des melons de son jardin. L’adolescent est charmé. Ronsard frémit d’aise : son épopée glorifiera tous les rois de France depuis Pépin le Bref. Prébendes, bénéfices, pensions, commandes de divertissements, rien n’est de trop pour le favori du Valois. Une décennie glorieuse s’ouvre au poète des princes.
Ce prieuré de La Riche est exquis, un délicieux souvenir depuis le voyage à Tours de 1560 :
Nous vîmes en un bois s’ élever le clocher / De Saint Cosme prés Tours, où la noce gentille / Dans un pré se faisait au beau milieu de l’ile.
Il en est à présent l’heureux commendataire, ainsi que du petit prieuré de Croix-Val à quelques lieues de là. Ronsard partage son temps entre cours des princes, académies des humanistes et champs du Vendômois. A Saint-Cosme, il participe aux offices des moines, s’adonne au jardinage, écrit dans son cabinet de travail du premier étage, se promène en lisant « L’Art d’aimer » de l’ingénieux Ovide ». Son secrétaire Jamyn, qui lui céda Croix-Val, l’accompagne. Malgré la surdité, « la fièvre quarte », les progrès de la « religion prétendue réformée » des protestants, c’est le bon temps, pétillant, léger, frais comme une salade :
Lave ta main, blanche, gaillarde et nette / Trace mes pas, apporte une serviette / Allons cueillir la salade, et faisons / Part à nos ans des fruits de la saison. / D’un vague pied, d’une vue écartée / Deçà delà jetée et rejetée / Or sur la rive, ores sur un fossé, / Or sur un champ en paresse laissé / Du laboureur, qui de lui-même apporte / Sans cultiver herbes de toute sorte, / Je m’en irai solitaire à l’écart.
Tu t’en iras, Jamyn, d’une autre part / Chercher soigneux la boursette touffue, /La pâquerette à la feuille menue, / La pimprenelle heureuse pour le sang, / Et pour la rate et pour le mal de flanc, / Je cueillerai, compagne de la mousse, / La réponsette à la racine douce / Et le bouton des nouveaux groseliers, / Qui le printemps annoncent les premiers.
Le logis regagné « pas à pas »,
Nous laverons nos herbes à main pleine / Au cours sacré de ma belle fontaine, /La blanchirons de sel en mainte part, / L’arrouserons de vinaigre rosart, / L’engraisserons de l’huile de Provence (…)
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, La Franciade est enfin publiée. Or nul ne songe à Ronsard en lisant Virgile. En 1574, le roi meurt. Place au dernier Valois, Henri III, peu soucieux du poète officiel de son frère. Ronsard fuit la cour. Vient la dernière décennie, amère, pénible, celle du souvenir du temps de Charles IX, des amours terminées. Hélène, la belle dédaigneuse des Sonnets, y a-t-elle d’ailleurs bien réfléchi :
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, / Assise auprès du feu, dévidant et filant, / Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : / Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Tandis qu’immortel poète, certes « sous la terre et fantôme sans os » , il gambadera tout de même sous les « ombres myrteux » la tendre aimée, rhumatisante et moche, « sera au foyer une vieille accroupie » . Mais est-ce bien sérieux tout cela ? « Jà grison à la cour » s’éprendre, encore, d’une Tourangelle ? Il est temps d’y voir clair :
Amour, je prends congé de ta menteuse école / Où j’ai perdu l’esprit, la raison et le sens / Où je me suis trompé, où j’ai gâté mes ans / Où j’ai mal employé ma jeunesse trop folle.
Seules « la salade et la muse » le guérissent de son « soucy » . Retour de l’alexandrin, chéri, lyrique, qui le console. La solitude et le silence de Croix-Val lui sont particulièrement chers, mais l’isolement de la maison, en ces temps de guerres de religion, pourrait menacer l’auteur catholique des Hymnes. De Saint-Cosme, il pourrait se réfugier à Tours, la grande ville voisine. Aussi Ronsard fait-il des aller-retour entre ses deux prieurés. En 1578, il s’attelle à la cinquième édition de ses œuvres, de plus en plus affecté de « fièvre quarte » , « trop paresseux, trop maladif et sourd » , toujours assisté du fidèle Jamyn. En 1584, nouvelle correction. Les libraires ne le paient pas, il se plaint de n’avoir pas assez de bois pour se chauffer.
En février, Ronsard se décide à rejoindre le collège de Boncourt à Paris (rue Descartes, dans le cinquième arrondissement) et désigne alors ses amis Binet et Galland comme exécuteurs testamentaires. Mais souffrant de plus en plus d’arthrite, il retourne à Croix-Val, accompagné de Galland. Il voyage dans une voiture d’osier afin d’atténuer les chocs des mauvais chemins. Au bout d’un mois, toujours veillé par Galland, il part pour La Riche, y reste une semaine, revient à Croix-Val. Où aller, où cesser de souffrir, où trouver le repos ? Alerté fin octobre, son ami quitte Paris en toute hâte. Ronsard lui dicte A mon âme.
Souffrant au moindre mouvement, son seul désir est de mourir à Saint-Cosme. Il veut partir, on l’habille. Mais le temps est mauvais, les chemins boueux. Il faut sans cesse différer ce périlleux voyage. Ronsard, épuisé, redoutant la douleur, a refusé qu’on lui ôte ses vêtements. Enfin, à l’aube du quatrième jour, il est installé dans son coche « comme un tronc et comme une statue » . Le vent, la pluie se liguent contre le malheureux équipage. Six jours – à peine une lieue par jour – seront nécessaires à Ronsard pour parvenir à Saint-Cosme.
C’est un dimanche, il est bientôt dix-sept heures. On a fait du feu, allumé les bougies dans la chambre du premier étage. Mais Ronsard ne cesse de se refroidir, de s’affaiblir. Dans sa torpeur, il ne sent plus la douleur. Le jeudi, sortant de son assoupissement, il dicte deux sonnets : « Quoi mon âme, dors-tu engourdie en ta masse ? » et « Il faut laisser maisons et vergers et jardins » . Le 27 décembre, comme le vieil aumônier Deguez, qui vient l’assister, lui demande en quel état il compte mourir, Ronsard, se méprenant, proteste de sa foi catholique. Il meurt à deux heures du matin.
Le 24 février 1586, au collège de Boncourt, le cardinal du Perron, prononçant l’éloge funèbre de Ronsard, évoque ainsi Saint-Cosme : « Ce prieuré est un lieu fort plaisant, assis sur la rivière de Loire, accompagné de fontaines, de bocages et de ruisseaux et de tous les autres plaisirs et aménités qu’y font ordinairement en la Touraine, de laquelle il est comme l’œil et les délices. » Galland et Binet ont publié les « derniers vers » du fondateur de la Pléiade, du grand poète de la Renaissance en un opuscule s’adressant aux illustres participants de la cérémonie. Puis c’est l’oubli.
Des protestants, parmi les rares lecteurs de la Franciade, se souviennent du catholique qui chanta les louanges des Guise et détruisent son mausolée à Saint-Cosme. En 1609, Henri IV le fait reconstruire. L’immortalité boude, elle, très longtemps…jusqu’au dix-neuvième siècle, où Ronsard, redécouvert et salué avec enthousiasme par les romantiques, peut de nouveau gambader par « les ombres myrteux » de la Renommée.
Anne Thoraval
www.youtube.com/watch Ravel, Ronsard, à mon âme, Palais de la musique, Valence, vidéo 2015
https://gallica.bnf.fr Les derniers vers de Pierre de Ronsard, publication de Claude Binet, février 1586
www.poesie-francaise.fr/ poemes-pierre-de-ronsard Poèmes de Pierre de Ronsard
Source
Raymond Lebègue, « Ronsard en Touraine et en Vendômois (1560-1575) », Bulletin de l’association Guillaume Budé, 1957
Raymond Lebègue, « Ronsard au travail », Bulletin de l’association Guillaume Budé, 195
A noter
Prieuré Saint-Cosme
Adresse : rue Ronsard, 37520 La Riche
Téléphone : 02.47.37.32.70
Site Internet : prieure-ronsard.fr/
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