Vues aériennes du golf de Crécy-la-Chapelle – Ile-de-France
VIDEO
A l’est de Paris, le parcours Vignoly de Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne) en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Crécy-la-Chapelle – Signé Palmer, l’unique !
Le légendaire champion américain Arnold Palmer n’a travaillé qu’à une seule reprise sur un paysage français. Et c’est du coté de la Brie, sur les terres d’une ancienne ferme, qu’est né un parcours « floridien » sophistiqué, exigeant, envoutant…
Pensé pour recevoir les plus grandes compétitions, le Vignoly est très solidement armé de 14 obstacles d’eau et de 63 bunkers. Et il cohabite aisément avec le Montpichet, devenu un 9 trous, au parfum boisé plus accessible aux joueurs prudents. Pour un superbe domaine faisant corps avec la nature.
Infos pratiques
Création : 1995
Slopes
Green-fee : à partir de 55 €
18 trous (+ 9 trous)
131 / 120
Voiturette : 35 €
6.058 m, par 72
127 / 115
Ouvert toute l’année
Adresse : Route de Guérard, 77580 Crécy-la-Chapelle
Mets et logis
Restaurants
Auberge de la Brie
Au cœur du village de Couilly-Pont-aux-Dames, le chef cuisinier et chef pâtissier Alain Pavard propose une cuisine d’exception qui lui vaut d’obtenir la plus connue des récompenses depuis 1995. Table étoilée.
Tarif : menu à partir de 77 €
Adresse : 14 avenue Alphonse-Boulingre, 77860 Couilly-Pont-aux-Dames
Téléphone : 01.64.63.51.80
Site Internet : aubergedelabrie.net
La Grignotière
Autour d’une grande cheminée, une cuisine généreuse qui rend hommage aux traditions avec des produits nobles de saison.
Tarif : menu à partir de 29 €
Adresse : 36 rue de la Sablonnière, 77100 Meaux
Téléphone : 01.64.34.21.48
Hôtel
Les Suites du Domaine de Crécy
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Sur le golf de Crécy-la-Chapelle, 28 suites (disposant d’un coin salle à manger et d’un espace salon) bénéficiant d’une vue sur le parcours ou sur la cour intérieure avec sa piscine et son pigeonnier. Restaurant brasserie française.
Tarif : suite à partir de 80 €
Adresse : Route de Guérard, 77580 Crécy-la-Chapelle
Téléphone : 01.64.75.34.44
Site Internet : domainedecrecy.com
Incontournable
Le Château de Champs
Le château de Champs-sur-Marne est caractéristique des maisons de plaisance du XVIIIème siècle, bâties à la campagne, permettant un nouvel art de vivre tout en demeurant assez proche de Paris. Construit de 1703 à 1708 par les architectes Pierre Bullet et Jean-Baptiste Bullet de Chamblain, à la demande du financier de Louis XIV, Champs est remarquable pour son mobilier et ses 900 pièces de collection, ses somptueux décors rocaille et ses « chinoiseries » peintes par Christophe Huet. La marquise de Pompadour, Voltaire, Diderot, Chateaubriand ou Proust ont séjourné dans cette « résidence présidentielle » (depuis 1935) qui accueille des chefs d’Etat étrangers.
Tarif : 8 € (gratuit pour les moins de 18 ans)
Adresse : 31 rue de Paris, 77420 Champs-sur-Marne
Téléphone : 01.64.62.74.42
Site Internet : chateau-champs-sur-marne.fr
Parrot World
Un refuge pour les perroquets du monde et la faune d’Amérique du Sud, tel est le grand projet de Eric Vignot, président-fondateur de la fondation Parrot World (et par ailleurs propriétaire du Domaine de Crécy). Il se concrétisera fin août avec l’ouverture de cette immense volière au cœur de ce parc animalier « nouvelle génération » dans un décor exotique rappelant la beauté et la diversité des paysages d’Amazonie ou de Patagonie. L’immersion sera totale en profitant d’une nuit dans l’un des cinq lodges, face aux jaguars ou à la rivière des loutres…
Tarif : 18 € (moins de 12 ans, 14 €). Nuit en lodge à partir de 125 €/personne
Adresse : Route de Guérard, 77580 Crécy-la-Chapelle
Téléphone : 01.64.75.34.44
Site Internet : parrotworld.fr
Denis Lebouvier
Hors limites
Visite de la vallée du Grand-Morin et de 77580 Villiers-sur-Morin . A 7 km A/R du golf de Crécy-la-Chapelle.
Le Silence de la Mer ou la résistance muette
En 1942, la revue clandestine Fontaine fait connaître les exactes circonstances de la mort, le 18 octobre 1940, du vieux poète symboliste Saint-Pol-Roux : un soldat de la Wehrmacht l’a violemment agressé dans son manoir du bout du monde à Camaret, sur la presqu’ile de Crozon ; le « Magnifique », comme l’appelait Robert Desnos, n’a pas survécu. Ses archives et papiers personnels ont disparu dans l’incendie de sa maison. Un certain Vercors qui met alors la dernière main à son roman, Le Silence de la mer , le dédie « au poète assassiné » . Dans une maison réquisitionnée par l’occupant, un oncle et sa fille ignorent la présence dans leurs murs de Werner von Ebrennac, officier allemand, fort éloigné de l’image du brutal et imbécile gradé prussien, mais raffiné, mélomane, amoureux de la culture française, convaincu de la mission civilisatrice du Troisième Reich. Ses yeux s’ouvriront. Le ton est donné : le mystérieux roman rappelle les crimes de l’ennemi qui, jamais, ne mérite aucun regard, aucune parole.
Au début de 1942, Les Editions de Minuit préparent la publication de ce premier ouvrage, véritable acte fondateur de leur maison. Le Silence de la mer appelle à la résistance muette, opiniâtre, secrète du peuple Français. Publier est un bien grand mot. Deux mois seront nécessaires pour aboutir. Au péril de leur vie, des patriotes s’organisent : les imprimeurs Ernest Aulard et Claude Oudeville, la brocheuse et « cheville ouvrière » des Editions de minuit, Yvonne Paraf, les « entreposeurs » madame Zaclade, monsieur Bachelet… La distribution, prévue fin février, est retardée : un radio vient d’être arrêté, Pierre de Lescure, responsable de la maison clandestine, menacé, doit se mettre au vert. Vercors lui-même assure alors « l’intérim ». En septembre, au passage de la ligne de démarcation, plusieurs centaines d’exemplaires ont par ailleurs été saisis. Groupes d’étudiants, résistants diffusent cependant l’ouvrage magnifiquement édité.
Parvenu à Londres, il est traduit en anglais. Un certain Jean-Pierre Grumbach, que l’on connaitra dans cinq ans sous le nom de Melville, le dévore, fasciné et rêve aussitôt d’en faire un film. Le général de Gaulle ordonne une réédition. Outre Atlantique comme outre Méditerranée, au Sénégal comme en Australie, la nouvelle de cet inconnu bouleverse : le lecteur plonge dans le quotidien de ces Français confrontés aux Allemands, admire ce courage des simples, farouche et héroïque. L’auteur n’a-t-il pas la très agréable surprise de voir, un jour, échoué dans son jardin de Villiers, un des exemplaires largués depuis un avion de la RAF ?
Mais Le Silence de la mer trouble aussi : il faut faire bien plus que se taire, se scandalise Arthur Koestler dans les colonnes de la Tribune ; ce Werner von Ebrennac est bien trop policé pour un nazi, seul un collaborateur peut avoir écrit une telle insanité, tonne le communiste Ilya Ehrenburg. Eloignés de la controverse, les milieux littéraires, eux, supputent, vaguement inquiets ou jaloux : l’intelligentsia est compromise ! Serait-ce un coup de la maison Gallimard ? de Roger Martin du Gard, François Mauriac, André Gide ? D’aucuns se flatteront d’être la plume mystérieuse, au grand amusement – dissimulé – de Vercors. Même Claude Oudeville, l’héroïque imprimeur, ignore l’identité véritable : il s’émeut face à son camarade, espérant serrer un jour la main de l’auteur.
Qui est-il ce Vercors ? Jean Bruller, graveur et dessinateur de revues engagées « à gauche », séduit depuis bientôt dix ans par cette si jolie vallée du Grand-Morin que hantent encore les fantômes de Corot ou Toulouse-Lautrec. En 1933, le voici convaincu par un ami : « Peu après, un dimanche, il me conduit par des sentiers champêtres à Villiers-sur-Morin, que Dunoyer de Segonzac et ses amis ont illustré par leurs gravures. Las ! je cherche une bicoque et la maison est bien trop vaste : elle est faite pour y vivre et non pour y camper. Mais d’un loyer si raisonnable ! Pas même le quart de ce que je paye à Paris. Et l’idée s’insinue. Y vivre… Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas quitter une bonne fois la ville ? Falké m’y encourage : «Vous n’avez pas idée combien on travaille mieux». De retour à Paris, c’est fait : j’ai décidé de sauter le pas. »
A l’été 1940, la puissance occupante, au lieu de s’installer au château de Villiers-sur-Morin, « un peu plus haut sur le coteau » précisera Vercors dans ses souvenirs, a réquisitionné sa vaste demeure. Mais la famille Bruller, de retour d’exode, vient s’y établir ; l’officier allemand consent à se retirer. Commence une vie modeste et solitaire. La cohabitation, contrairement aux héros futurs du récit, n’aura pas eu à durer six mois. On bêche le potager. Au moins, on mangera.
A l’automne 1941, Jean Bruller entame la rédaction de cette nouvelle appelée à une si grande fortune. Pour l’heure, tout semble vaincu. Les Français, soulagés, se félicitent trop souvent de « la correction » des Allemands, toujours capables de secourir d’une main virile la grand-mère ployant sous le poids du fardeau, de tenir une lourde porte, le dos droit, la botte impeccable, l’œil lointain, à la mère chargée d’enfants… « Je m’obligeais chaque jour à rédiger deux pages pour le moins, en manière d’exercice, afin de garder la cervelle en état. […] Tous les jeudis, je venais à Paris, afin d’y retrouver mon ami Lescure. […] Lescure venait d’entrer dans un réseau de l’Intelligence Service. À son avis, c’était l’unique façon, en France, de contribuer encore au seul combat possible. […] Au village, le reste de la semaine, je continuais de mener ma vie bien ordonnée de menuisier de jour et d’écrivain de nuit » se souvient Vercors dans La Bataille du silence.
En 1942, lorsque le public découvre Le Silence de la mer, les temps ont bien changé. Plus personne ne peut être dupe d’un Werner von Ebrennac. Selon Jean-Paul Sartre, le récit reste « vivant, virulent, efficace » , révélant sa clairvoyance. Peu l’ont lu dans les territoires soumis au Reich. On parle de ce livre devenu presque légendaire. Ces quelques pages signent dès lors le ralliement universel au courage lucide et digne, mystérieux, exemplaire. Elles ne quitteront plus Jean-Pierre Melville, Français libre de 26 ans.
La Libération, enfin ! Vercors, à présent reconnu comme Jean Bruller, reçoit des lettres du monde entier. Madame Bruller n’en revient toujours pas : c’était donc son mari ! Le Comité de Libération le sollicite « pour en faire une pièce, un film – et même un ballet… » Le grand Louis Jouvet insiste à son tour. Las ! Vercors refuse toute adaptation de son œuvre : des amis déportés lui ont dit avoir survécu grâce à ce récit… Impossible de le « commercialiser » !
Pour Jean-Pierre Melville, pas question de lâcher prise. Certes, il n’a pas un sou, n’appartient pas au sérail des libérateurs ni à un quelconque comité intellectuel. Il n’a même pas de carte de réalisateur. Bref, Melville n’a aucune existence dans le monde du cinéma français. Forçant presque la porte de l’écrivain convoité, il lui propose de soumettre son adaptation à un jury de résistants, ses pairs. En cas de refus, il détruirait ses négatifs. Difficile de mieux faire.
« Ce film, je l’ai dans la peau, je le tournerai quand même » assène le jeune metteur en scène. En juin 1947, Vercors, bien convaincu que l’audacieux passera outre son accord, et favorable au fond à sa farouche ténacité, donne son accord. Et lui offre de tourner ses scènes d’intérieur là même où la nouvelle fut écrite, au 31bis de la montueuse rue du Touarte. Mais le prévient : « Pas de malentendu, n’est-ce pas ? Je ne vous promets rien, je ne vous autorise à rien […] Je ne vous céderai les droits du Silence de la mer pour l’écran que si, lors de la représentation privée, l’approbation est unanime » . Vercors exige-t-il des conditions impossibles ? Le tournage s’annonce plus que difficile. Madame Bruller bientôt s’agace du désordre qui gagne sa maison.
Fin 1946, Jean-Pierre Melville, qui a monté sa société, tourne en douce, sans autorisation ni visa, avec trois acteurs, le chef opérateur Decaé (Melville en a déjà épuisé deux), un électricien, deux assistants ; un ingénieur du son, Jacques Carrère, est crédité au générique. Les 27 jours nécessaires au tournage s’étalent sur de longs mois, faute de moyens. La petite équipe est payée quand c’est possible, quand ne manque pas la pellicule, achetée au marché noir. En extérieur, à Paris, tôt le matin, dans les rues vides, sur le pont de Villiers (aujourd’hui Vercors) , dans un café du village, sur un chemin enneigé, on filme rapidement Howard Vernon affublé d’un uniforme allemand – encore ! semblent se dire les villageois songeurs. Taciturnes, luttant dans l’ombre contre la lumière de l’âtre, renfoncés dans leurs fauteuils, l’oncle (Jean-Marie Robin, vieil ami de la famille) et la nièce (Nicole Stéphane, une lointaine relation) tendent l’oreille au pas de l’officier qui marche dans sa chambre, descend l’escalier. Il arrive. Il regarde. Il sonde les deux Français, le vieux qui fume sa pipe, la jeune qui s’applique à des travaux d’aiguille… Leur bibliothèque, leurs objets, leurs meubles. Rien encore. Pas un mot. Il sort.
Seul soutien, mais décisif : Colling, ancien résistant et directeur du laboratoire GTC avance les frais de travail sur le film. Melville s’attelle au montage : « Pendant un an – le plus heureux de ma vie, je dois le dire – nous avons été plongés dans la misère la plus totale. Mais la sensation de réaliser quelque chose d’important, tout en étant démuni était merveilleuse. C’est tellement idiot mais tellement vrai que je crois qu’il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. J’ai toujours eu cette devise : ne sachant pas que c’était impossible, je l’ai fait. J’ai certes connu des moments de découragement mais il fallait du courage, il faut bien l’admettre pour tenir bon jusqu’au bout sans se laisser intimider par chaque sorte de menace et de critique ».
Le 29 novembre 1948, Le Silence de la Mer est projeté devant un jury de vingt-quatre résistants et de nombreux journalistes, sollicités par Melville. Leur campagne, en effet, soutiendrait la sortie en salle du film improbable. Si Vercors s’accommode mal de l’entorse au « pacte de discrétion », le jury est enthousiasmé. A l’unanimité… moins une voix, celle de Pierre Brisson, vexé d’avoir été convié au dernier moment. Il s’empresse cependant de rentrer dans le rang.
Mais la profession s’oppose à ce franc-tireur. Là encore, Melville reçoit une aide décisive : Pierre Braunberger, président de la société Cinéma du Panthéon, qui s’acharne à obtenir un visa d’exploitation. Qui demande l’intervention du Ministre de l’Information afin que le Centre National de Cinématographie visionne le film et autorise son exploitation. Enfin, le 22 avril 1949, Le Silence de la Mer sort au Grand Rex et Gaumont-Palace, les deux plus grandes salles parisiennes.
Silence, tic-tac de l’horloge, musique, monologues de Werner von Ebrennac, gros plans, contre-plongées, noir, blanc, ombres et lumières, extérieurs, rares images d’archives, visages, bois, murs, foyer, flammes, bibliothèque de l’oppressant et poignant huis-clos… 1.400.000 spectateurs se pressent aux séances, curieux de découvrir ainsi ce légendaire récit des années d’Occupation, si proches encore.
Loin d’être une fiction d’un moment, Le Silence de la Mer est devenu le symbole de la résistance morale et intellectuelle. Seul l’esprit ne saurait rester démuni. Jean-Pierre Melville, grâce à l’indigence de ses moyens de tournage, est parvenu à filmer le silence lui-même, entrainant le spectateur dans les abysses inconnus du silence de la mer selon Vercors : « sous la tranquillité trompeuse de la surface des eaux (…), la mêlée incessante et cruelle des bêtes dans les profondeurs » .
Anne Thoraval
http://museedelaresistanceenligne.org/media7075-Jean-Bruller-dit-Vercors Jean Bruller dit Vercors, Musée de la Résistance ligne
http://www.leseditionsdeminuit.fr/unepage-historique-historique-1-1-0-1.html Site des Editions de Minuit
https://www.youtube.com/watch?v=xVsunKIunss Présentation du Silence de la mer, 1949
Vercors, Le silence de la mer et autres récits , Livre de poche, 2018
Jean-Pierre Melville, Le Silence de la mer , Gaumont, DVD
Sources
Vercors écrivain, site de Nathalie Gibert
La presse et l’édition clandestine sous l’Occupation, débat des Dossiers de l’écran, 24 septembre 1974, INA
Zoom sur le scénario du Silence de la mer de Jean-Pierre Melville 1947, Editions en ligne, Cinémathèque
Galerie photos du golf de Crécy