Vues aériennes du golf de Clécy – Normandie
VIDEO
Entre Caen et Flers, le parcours de Clécy (Calvados) avec une vidéo aérienne.
Parcours du golf de Clécy – En Suisse normande…
Sur un versant d’une colline de Clécy, le manoir de Cantelou profite d’une vision à 360 degrés. Autour de ses dix-neuf chambres, un panorama magnifique sur la Suisse normande, son relief particulier et ses bocages délimités par des haies, parmi les derniers de Normandie.
La création du parcours « naturel » de Clécy représente l’aventure d’une famille locale fort dynamique, confiant ses terres à l’architecte anglais Bill Baker pour un dessin épousant parfaitement la topographie originelle. Au bout du petit chemin qui monte vers le site, l’harmonie entre golf et richesse paysanne est parfaitement respectée.
Infos pratiques
Création : 1986
Slopes
Green-fee (18 trous) : à partir de 30 €
18 trous
124 / 122
Voiturette : 30 €
6 108. m, par 73
121 / 120
Ouvert toute l’année
Adresse : Manoir de Cantelou 14570 Clécy
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Mets et logis
Restaurant
Au Site Normand
Dans un hôtel pittoresque du XVIIIème siècle, le chef revisite la tradition au rythme de ses marchés, en mitonnant notamment ses « menus surprises ». Terrasse.
Tarif : menu à partir de 36 €
Adresse : 2 rue des Châtelets, 14570 Clécy
Téléphone : 02.31.69.71.05
Site Internet : hotel-clecy.com
Hôtel
Le Domaine de La Pommeraye
Brut et paisible, cet ancien haras du XVIIIème siècle, avec ses poutres massives et ses pierres blondes, est devenue une très agréable étape détente dans un environnement zen. Spa, piscine, hammam, sauna. Table d’hôte.
Tarif : chambre à partir de 110 €
Adresse : La Couture, 14690 La Pommeraye
Téléphone : 02.31.69.02.67
Site Internet : pommeraye.fr
Incontournable
La Roche d’Oëtre
Dans cette région de collines et de bocage, significative de la Suisse normande, le contraste est saisissant avec ce précipice abrupt de 118 mètres. Le belvédère naturel domine les gorges boisées de la Rouvre, réserve préservée et « espace naturel sensible » du département de l’Orne. Depuis « Le Pavillon de La Roche », nouveau bâtiment en bois (librairie, bar-restaurant) et la table d’orientation, un sentier descend vers les gorges.
Adresse : 61420 Rouvrou
Site Internet : flerstourisme.fr
Denis Lebouvier
Hors limites
Visites autour du golf de Clécy
Le tribut de la Suisse normande à la préservation du bocage
Le bocage de la Suisse normande est parfaitement respecté sur le golf de Clécy.
Dentelle mystérieuse ? Fantasque kaléisdoscope ? Une pelote en tout cas, de bois, de prés, de fermes, de hameaux, de vergers : le bocage normand. Thury-Harcourt, Condé-sur-Normandie au nord-ouest de cet étonnant lacis, se pelotonnent, paisibles et retirés aux dernières boucles du Noireau et de l’Orne. Entre la carte de Cassini des années 1750, et celle de l’Etat-Major de 1820-1864, presqu’aucune différence. Deux grand-routes, bien nettes, celle de Falaise qui aboutit sur celle de Caen. Et partout, des chemins bordés de haies. Très loin, le cheval de fer caracole vers Rennes au sud, vers Rouen au nord.
Voilà une étrange affaire ! Le Calvados, département bien peuplé, riche de son littoral, de ses rivières, de ses foires, de ses mines, qui, le premier a osé une machine à vapeur à Littry, avait tout pour briller, bon premier, en ce siècle de la Révolution industrielle. Or, se désolent les Enquêtes industrielles de la Restauration, le voilà à la traine. Caen, Honfleur, Bayeux se distinguent quelque peu, certes, mais moins que Le Havre ou Rouen, les grandes rivales.
Au vingtième siècle, les historiens n’ont pas manqué de se pencher sur ce cas étonnant. La Basse-Normandie condamnée à la stagnation dès le Premier Empire, qui empêche tout commerce avec la perfide Angleterre ? Les paysans du bocage par trop attachés à leurs modes de vie ? Les bourgeois trop frileux face aux technologies nouvelles de la machine à vapeur ? Les Normands auraient-ils « la main plus large pour recevoir que pour donner » comme l’assure le dicton ? Sans doute un peu de tout, jusqu’à l’ouverture, en 1857, de la ligne ferroviaire Caen-Paris. Au terme d’une « querelle des tracés », un événement.
Le bocage de la « Suisse normande », comme l’appellera en 1828 le normand voyageur Frédéric Galeron, reste encore à l’écart. Sur ses versants pentus, percés de grottes, – des Chouans y trouvèrent refuge, assure-t-on – de l’avoine et du seigle. Aux mois d’hiver, les femmes et les enfants filent et tissent le coton ou la laine, les hommes façonnent des clous, des fourchettes dans des petits ateliers, payés à la tâche. Aux mois d’été, on moissonne. Ainsi, s’ajoute un sou à un sou ; on ne dit rien des flacons de calvados qui se vendent sous le manteau. Le cheval-vapeur, on s’en méfie.
On se méfie aussi de ces chaudières, ces « pompes à feu », de ces cheminées qui surgissent des bois et dont les fumées menacent potagers et jardins. Les mesures de sécurité de ces nouveaux ateliers, placées sous la responsabilité du préfet, ordonnées par l’ingénieur des Mines, restent peu appliquées. En 1847, l’explosion d’une de ces machines au chantier de construction navale Voisard, à Honfleur, traumatise toute la Normandie. Les règlements se font dès lors drastiques. Des notables passent en justice. Il en va de l’intérêt général, du progrès pour tous. De fait, les archives ne signalent plus aucun accident jusqu’en 1866.
Tous ces « ouvriers disséminés dans les campagnes », comme les désignent les Enquêtes industrielles trouveraient pourtant à s’embaucher : les filatures Trolley à Condé, Leprince à Aunay-sur-Odon, Samson à Clécy, Roger à Saint-Marc-d’Ouilly, l’usine de tissage Michel Marie à Condé-sur-Noireau, des draps Lenormand à Vire (en 2017, un incendie, hélas, a détruit l’ancien bâtiment).
Mais les salaires sont bas : enfants et vieillards doivent compléter le maigre revenu. Le chômage effraie : que vienne la sécheresse, c’en est fini du travail. Chacun se souvient de la grave crise de la fin des années 1840. A Condé, les logements sont insalubres. Mieux vaut rester « tisserand » et économiser pour devenir propriétaire, un jour, d’un coin de bocage, pour vivre sans patron, comme on a toujours vécu. Mais la vie est devenue plus rude : les commandes ont baissé et même en été, on trouve moins à s’embaucher.
La révolution de 1848, les terribles journées de juin ont épouvanté la Normandie. En juillet, l’arrondissement de Vire, de Falaise tremble d’ »une grande peur » : les ouvriers des villes, voilà l’ennemi. Ils vont piller les récoltes, s’alarment les paysans : « Notre pays est couvert de fabriques ; est-ce qu’on voudrait tenter de les remuer ? » . Les autorités distribuent des armes ; on ferme les ateliers municipaux.
Le gouvernement dépêche des enquêteurs à Vire, Falaise, Condé. On répond que l’augmentation salariale favorise l’alcoolisme, que seuls le vice, la maladie ou la vieillesse sont causes de chômage. Il faut moraliser les basses classes, leur faire aimer l’ordonnancement divin et « la tombe comme symbole d’égalité ». Les ouvriers protestent, ils ont été écartés de l’enquête : « (…) des placards ont-ils été apposés ? Les soussignés l’ignorent, occupés tout le jour dans les fabriques en-dehors de la ville, ils n’ont rien vu, rien entendu, rien su et pourtant ils avaient l’œil ouvert. » A l’automne, cependant le calme revient, l’activité reprend. Deux ans plus tard, on s’alarme de bandes de mendiants errant sur les routes. Il faut un sauveur : Louis-Napoléon Bonaparte parcourt la Basse-Normandie : le sauveur, le parti de l’ordre, ce sera lui.
De fait, le coup d’état contre la Seconde république sonne l’heure des affaires sérieuses et rémunératrices. On arrête quelques agitateurs républicains. Les banques prêtent, les ateliers réouvrent. Le bocage se plonge dans l’oubli. Ce qui compte maintenant, c’est le train. En 1868 se produit l’inespéré : le chemin de fer relie Flers à Condé-sur-Noireau ! Six ans plus tard à Caen et Falaise. Bien vite, chaque maire veut sa station : Clécy, Berjou, Coligny… Viaduc… Tunnels…
Enfin, le progrès ! A la veille de la Grande Guerre, le réseau ferré secondaire normand est devenu le plus important de France. Dans les bourgs industrieux du bocage, le tissage se mécanise, les fabriques s’accroissent tandis que son économie très « ancienne France », à la singulière longévité, disparaît définitivement. Cheminée, tunnel, viaduc, gare, moulin autant de vestiges d’un passé étrange, à la fois timoré et audacieux, avare et généreux, le long des routes charmantes.
https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/carte-de-letat-major-1820-1866 Carte de l’Etat-Major 1820-1866
https://www.youtube.com/watch?v=MK8bXj5oGGM Paysage d’ici et d’ailleurs : le bocage normand, Arte, mis en ligne par le Conseil général de l’Orne
https://www.creation-personnalisation-web.fr/suisse-normande/l-industrie/la-filature.html Les filatures en Suisse normande
Sources
Gabriel Désert, Réflexions sur les industries rurales de Basse-Normandie du Premier au Second Empire, Annales de Normandie, 1994
Michelle Perrot, Les régions textiles du Calvados, Revue d’Histoire du XIXème siècle.1848, 1956
A noter
Bureau d’informations touristiques de Clécy
Adresse : Place du Tripot, 14570 Clécy
Téléphone : 02.31.79.70.45
Site Internet : suisse-normande-tourisme-bureau-de-clecy
Balades dans le bocage normand à partir de Clécy
Site Internet : www.visorando.com/randonnee-clecy.html
Dépôt-musée de Pont-Erambourg
Adresse : Saint-Pierre-du-Regard
Carreau de la mine de fer et chevalement
Adresse : 61490 Saint-Clair-de-Halouze
Cité ouvrière
Adresse : 61450 La-Ferrière-aux-Etangs
Galerie photos du golf de Clécy-Cantelou