Vues aériennes du golf de Champ de Bataille – Normandie
VIDEO
Dans le parc du château, le golf de Champ de Bataille en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Champ de Bataille – Noble domaine forestier
La tentation était grande : swinguer depuis les jardins du majestueux château de Champ de Bataille vers sa vaste forêt domaniale. L’architecte américain Robin Nelson et le paysagiste français Thierry Huau se sont attelés au projet.
Depuis le rachat du domaine par le décorateur Jacques Garcia, le golf s’est embelli d’une nouvelle patine avec le dessin de Manuel Rossi donnant sa pleine indépendance au parcours. Qui préserve, bien évidemment, cet esprit totalement sylvestre avec une multitude d’essences d’arbres.
Outre leur rôle sur un jeu demandant une certaine précision, plusieurs individus feuillus ont la noblesse de l’âge. Ce qui confère au Champ de Bataille le gage d’un parcours raffiné.
Infos pratiques
Création : 1990
Slopes
Green-fee : à partir de 40 €
18 trous
139 / 135
Voiturette : 35 €
5 987 m, par 72
141 / 128
Ouvert toute l’année
Adresse : Allée du Champ-de-Bataille, 27110 Le Neubourg
Mets et logis
Restaurants
La Longère
Au Neubourg, Alice et Gérald proposent une carte élaborée avec des produits frais, le plus souvent livrés par des producteurs locaux. Régulièrement, des cours de cuisine sont organisés.
Tarif : menu à partir de 19,50 €
Adresse : 1C rue du Docteur-Couderc, 27110 Le Neubourg
Téléphone : 02.32.60.29.83
Site Internet : www.restaurant-la-longere.fr/
L’Auberge de l’Abbaye
Au cœur d’un des plus beaux villages de France, dans ses murs du XVIIIe siècle, la vénérable auberge sert une cuisine traditionnelle agrémentée de touches d’originalité.
Tarifs : menu à partir de 22 €. Chambre à partir de 95 €
1 place Guillaume-le-Conquérant, 27800 Le Bec-Hellouin
Téléphone : 02.32.44.86.02
Site Internet : www.hotelbechellouin.com
Hôtel
Le Manoir des Saules
Ancienne auberge, « charcuterie de campagne » puis restaurant étoilé, ce charmant manoir propose désormais de coquettes chambres d’hôte dans l’esprit d’un service d’hôtellerie de qualité.
Tarif : chambre à partir de 115 €
Adresse : 2 rue Saint-Martin-la-Corneille, 27370 La Saussaye
Téléphone : 02.35.87.25.65
Site Internet : www.manoirdessaules.com
Incontournables
Le château de Champ de Bataille
Construit au XVIIe siècle par le comte Alexandre de Créqui (forcé à l’exil), longtemps fief de la famille d’Harcourt (qui possédait déjà un château médiéval non loin de là et toujours visible), Champ de Bataille a été superbement rénové par Jacques Garcia. Le célèbre décorateur, propriétaire des lieux (dont le golf) depuis 1992, a redonné tout leur lustre aux gracieux bâtiments tout en apportant évidemment sa touche personnelle.
Adresse : 8 Château de Champ de Bataille, 27110 Sainte-Opportune-du-Bosc
Téléphone : 02.32.34.84.34
Site internet : www.chateauduchampdebataille.com
Ouvert les week-ends et jours fériés de 13h à 17h du 01/04 au 30/06 et du 01/09 au 31/10 ; tous les jours de 13h à 17H du 01/07 au 31/08. Les jardins, ses fabriques et les cuisines du château sont ouverts tous les jours de 10h à 18h du 01/03 au 31/12.
L’abbaye du Bec-Hellouin
Abbaye bénédictine fondée en 1034, liée un temps à la cathédrale de Canterbury (Angleterre) à qui elle donna trois archevêques, Notre-Dame du Bec participa activement à l’histoire de la Normandie, de Guillaume-le-Conquérant à la seconde guerre mondiale. Le monastère vit au rythme de ses Bénédictins, toujours présents, qui gèrent une petite hôtellerie, le temps d’une retraite œcuménique.
Téléphon e : 02.32.43.72.60
Adresse : 3 place de l’Abbé Herluin, 27800 Le Bec-Hellouin
Site Internet : www.abbaye.com/
Denis Lebouvier
Hors limites
Visite du musée de l’Ecorché d’Anatomie du docteur Auzoux, 27110 Le Neubourg – 10 km A/R du golf de Champ de Bataille
Louis Auzoux, le créateur de l’imagerie médicale
Le jeune Louis Auzoux n’est pas comme tout le monde. Solitaire, il aime à observer son père modeler le métal, rompre et soumettre le bois, et s’essaie lui aussi à ce travail des matériaux. Lorsqu’en 1819 il quitte son village natal de Saint-Aubin-d’Ecrosville pour des études de médecine à Paris, sait-il où le mènera cette étrange dextérité ? A l’Hôtel-Dieu, sous la houlette du chirurgien Dupuytren, le jeune homme étudie l’anatomie mais sans se mêler beaucoup à ses condisciples. C’est le moins qu’on puisse dire ! Louis s’esquive le plus rapidement qu’il peut après le cours de dissection sur un malodorant cadavre pour s’en aller glaner dans les rues de la capitale bouts de ficelle et vieux papiers qui abondent et font le bonheur des crocheteurs. On dirait bien un chiffonnier, un lunatique, un fou peut-être. Le soir, à la lueur de sa chandelle, il s’évertue, paraît-il, à pétrir des papiers, les amalgamer, les peindre même pour ensuite espérer les fixer sur des squelettes, en étranges pantins. Louis s’enthousiasme davantage : il vient de voir quelque chose dans les greniers de l’Ecole de Médecine. Il dort sous la poussière l’Ecorché de Fontana : deux mille pièces sculptées dans du bois de peuplier, acheté 60 000 francs par Napoléon, objet que l’on peut voir aujourd’hui au Musée de l’Ecole de Médecine. L’étudiant semble obnubilé. Décidément ce Louis Auzoux n’a aucun avenir.
Ce n’est pas ce que pense sa famille. De ce bourg perdu de Normandie, chacun envoie au fils prodige ressources et encouragement ; sa sœur décide même de ne pas se marier, offrant sa dot pour ses travaux, car il réussira, c’est sûr. Au début des années 1820, le jeune interne commence d’être soutenu par ses pairs, qui devinent tout l’intérêt de telles recherches. Louis Auzoux présente en 1822 ses deux premières pièces anatomiques d’homme « clastique » à l’Académie royale de médecine. Dès 1824, les trouvailles du médecin normand sont recommandées au comte de Corbière, ministre de l’Intérieur ; un an plus tard Auzoux présente son grand œuvre, un écorché d’homme grandeur nature, aux deux Académies des Sciences et de Médecine qui préconisent dès lors, au nom de l’utilité publique, sa duplication.
Ainsi, au milieu des années 1820, Louis Auzoux entame une seconde carrière, tour à tour d’ingénieur, d’enseignant et bientôt de directeur d’usine. Le procédé connu, les commandes affluent. L’anatomie clastique s’appuie sur le principe de pièces démontables, renseignées, manipulables à loisir. Auzoux reprend certes le procédé de Fontana, celui de Jean-François Ameline, anatomiste à Caen qui devient son grand rival. L’anatomie elle-même, grâce aux écorchés de cadavres d’Honoré Fragonard, a trouvé, à la fin du Siècle des Lumières, toute sa place, définitivement émancipée des interdits religieux. Les guerres napoléoniennes ont cruellement démontré l’impératif de connaissances anatomiques fiables. Faute de supports pédagogiques aussi pratiques que précis, cette science tant humaine et qu’animale, dépend de la quantité de cadavres, devenus rares en temps de paix. Or la très mauvaise conservation des corps oblige étudiants et vétérinaires à travailler dans des conditions éprouvantes, insalubres, les principes d’asepsie restant ignorés jusqu’à la révolution pastorienne. Des planches anatomiques, des moulages pallient difficilement à ces multiples inconvénients. La précision anatomique des écorchés de Louis Auzoux propose douze couches d’observation, superposées, toutes en trois dimensions, grâce à l’invention d’une pâte à papier mêlée de liège, coulée dans des moules et cuite, et non modelée à la main comme le préconisait Ameline. Le procédé de fabrication garantit la solidité des éléments, l’aisance de leur manipulation : dès 1828 la fiabilité du processus débouche sur une aventure industrielle.
Louis Auzoux fonde ses ateliers à Saint-Aubin- d’Ecrosville, à huit kilomètres du Neubourg. Le buste du génial inventeur est aujourd’hui scellé dans le mur du bâtiment historique. L’épopée commence avec une poignée d’ouvriers, villageois normands de tous âges, souvent illettrés, sans aucune connaissance en anatomie. Quarante ans plus tard ils sont 80, fédérés par un règlement établi par leur soin, attachés à des principes d’entraide et de solidarité. Louis Auzoux dispense à ses équipes un enseignement scientifique de qualité, que complète bien sûr la fabrication des pièces. « Ce sont des savants en blouse ! », extrêmement consciencieux, au savoir-faire remarquable, s’enthousiasme un journaliste de L’Illustration venu visiter les lieux en octobre 1897. Les Ateliers Auzoux sont un modèle social, répondant aux aspirations philanthropiques du siècle.
L’Ecole de cavalerie, l’Ecole vétérinaire, la police londonienne, les sociétés savantes, les universités de médecine, les hôpitaux, des particuliers même, tous veulent les écorchés clastiques, humains ou animaux, du docteur Louis Auzoux. Dès 1833, il faut organiser la commercialisation nationale et internationales, l’expédition, favorisée par la navigation à vapeur et le chemin de fer naissant. Certaines pièces ne présentent qu’un organe particulier, de dimensions augmentées. Aux envois des commandes sont joints un catalogue et une notice explicative. L’aventure industrielle se poursuivra jusqu’au début des années 2000, les technologies numériques supplantant l’anatomie clastique de ce formidable médecin, inventeur, enseignant et chevalier d’industrie.
Chez votre médecin ou votre dentiste, une secrète inquiétude vous gagne peut-être face au gros œil rond – celui du cyclope- ou la belle dent bien plantée dans une gencive rose et géante, rassurez-vous, c’est un tendre souvenir, au fond, du docteur Auzoux. Tout ira bien.
Anne Thoraval
Source
Guillaume Ruiz, Les modèles en papier mâché du docteur Auzoux au musée de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, thèse de doctorat, 2010
www.ina.fr/video/CPC92003470 Présentation des écorchés d’Honoré Fragonard.
www.vet-alfort.fr Musée Fragonard d’Alfort
www.univ-paris5.fr Musée d’Histoire de la médecine, Paris
A noter
Le Musée de l’Ecorché d’Anatomie
54 avenue de la Libération, 27110 Le Neubourg
Téléphone : 02.32.35.92.93
Site Internet : www .musee-anatomie.fr
Galerie photos du golf de Champ de Bataille