Vues aériennes du golf de Bordeaux Lac – Nouvelle Aquitaine
VIDEO
A l’ouest de Bordeaux et proche du centre-ville, le golf du Lac en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Bordeaux Lac – Cœ ur girondin
Sur les terres marécageuses bordant la Gironde, Jacques Chaban-Delmas – maire emblématique de Bordeaux et grand sportif – souhaita un golf digne de l’influence de sa ville et aux portes de la cité. Depuis cette création (il y aura 45 ans en 2022), le site du Lac s’est magnifiquement épanoui.
Désormais géré par Bluegreen, Bordeaux-Lac profite pleinement de ses grands arbres et de ses plans d’eau, proposant deux parcours et un pitch-and-putt sur les 120 hectares du complexe golfique. Qui dispose également du plus grand practice couvert Nouvelle-Aquitaine avec ses 76 boxes sur deux niveaux.
Infos pratiques
Création : 1977
Slopes
Green-fee (18 trous) : à partir de 40 €
36 trous
123 / 121
Voiturette : 30 €
6.156 m, par 72
129 / 115
Fermé les 25 décembre et 1er janvier
Adresse : Avenue du Pernon, 33000 Bordeaux
Mets et logis
Restaurants
Le Pressoir d’Argent
La table de la star britannique Gordon Ramsay, gérée par le chef Romain Lorenzon, qui propose des mets de haute volée, évidemment magnifiés par les grands vins conseillés par 3 sommeliers .
Tarif : menu à partir de 160 €
Adresse : 2 place de la Comédie, 33000 Bordeaux
Téléphone : 05.57.30.43.04
Site Internet : bordeaux.intercontinental.com
Pastel
En bord du fleuve, une nouvelle adresse fort sympathique, proposant de beaux produits frais à prix raisonnables, accompagnés de vins naturels.
Tarif : menu à partir de 21 €
Adresse : 2 quai des Chartrons, 33000 Bordeaux
Téléphone : 09.70.98.62.20
Site Internet : restaurant-pastel.com
Hôtels
Le Grand Hôtel
Une institution à Bordeaux, avec une architecture classée au patrimoine de l’UNESCO. Idéalement situé au coeur de Bordeaux, l’établissement propose des services de grand standing. Restaurant étoilé. Piscine intérieure. Spa.
Tarif : chambre à partir de 194 €
Adresse : 2 place de la Comédie, 33000 Bordeaux
Téléphone : 05.57.30.44.44
Site Internet : intercontinental.com
Les Criquets
Aux portes de la cité girondine et des vignobles du Médoc, un havre de paix avec 21 chambres et suites familiales spacieuses. Restaurant gastronomique. Spa.
Tarif : chambre à partir de 90 €
Adresse : 130 avenue du 11 novembre, 33290 Blanquefort
Téléphone : 05.56.35.09.24
Site Internet : lescriquets.com
Incontournable
Bordeaux
Bordeaux, forte de son histoire et de son dynamisme, est une ville au riche patrimoine, aux nombreux sites et monuments, historiques ou modernes, à l’art de vivre traditionnel et typique. Les visites incontournables sont nombreuses avec, en premier lieu, les flâneries dans le « périmètre » UNESCO, pour notamment admirer la Place de la Bourse et son miroir d’eau (photo) . La cité girondine est évidemment marqué par ses vignobles et sa grande histoire, racontée dans La Cité du Vin. Le Bassin des Lumières – plus grand centre d’art numérique au monde – s’ajoute aux uniques richesses bordelaises comme son Grand Théâtre, ses musées « Mer Marine » et « Aquitaine, sa maison de l’économie créative,… et ses quais magnifiquement transformés.
Adresse : Office de Tourisme, 12 Cr du 30 juillet, 33000 Bordeaux
Téléphone : 05.56.00.66.00
Site Internet : bordeaux-tourisme.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Le consul général Mendes, juin 1940. Visite de Bordeaux.
30.000 vies sauvées par le « visa Mendes »
Difficile de concevoir cette « semaine d’agonie » de la mi-juin 1940. Le gouvernement, qui a quitté Paris le lundi 10, abandonne Tours le 14, jour même de l’entrée allemande dans la capitale. Par la route encombrée, le cortège de voitures s’achemine lentement vers Bordeaux. Le préfet Marcel Bodeman organise comme il peut l’exode des ministres et de leurs cabinets, des ambassadeurs, des gouvernements en exil…
Les trois cent mille Bordelais voient à présent avec crainte et anxiété s’étendre dans leurs rues, leur port, leurs places, leurs parcs, leurs écoles le flot ininterrompu des réfugiés, belges, néerlandais, français, juifs de toutes nationalités déjà échappés du piège hitlérien. Les représentations étrangères sont prises d’assaut.
Un drame, parmi tant d’autres, le 12, au 14 quai Louis-XVIII, siège du consulat du Portugal, déjà connu cependant pour les nombreuses « désobéissances » de son responsable. Le rabbin polonais Haïm Kruger – avec sa famille et sa communauté il a fui Bruxelles bombardée voilà un mois – supplie le consul général Aristides de Sousa Mendes : des visas pour tous ! Il en faut trente-cinq. Le Portugal de Salazar se dit neutre, certes, mais la Circulaire 14 du 11 septembre 1939, compte tenu « des circonstances anormales actuelles » en interdit la délivrance aux « étrangers de nationalités mal définies », aux « détenteurs de passeports Nansen » (certifiés par la Ligue des Nations en faveur des apatrides), « aux Juifs expulsés ». La famille Kruger, accueillie par les Sousa, ne saurait donc y prétendre. Mais Aristides, catholique indigné, promet de passer outre, une fois de plus, au veto de Lisbonne. « Ce n’est pas seulement nous qu’il faut sauver, mais également tous ces réfugiés qui risquent la mort » plaide le rabbin.
Saisi, le consul se retire, épouvanté, dans sa chambre. Il y restera trois jours et deux nuits. Le 14, l’arrivée des premiers soldats de l’armée française en déroute décuple l’affolement. Fuir au plus vite, à tout prix. Il n’y a plus que la mer, ou la route vers l’Espagne. L’Italie vient de déclarer la guerre à la France. Le ciel est allemand. L’ennemi, assure la rumeur, est aux portes de la ville. Un million deux cent mille personnes s’entassent, terrifiées, épuisées dans Bordeaux, « cul –de- sac de l’Europe », comme le dit si bien l’historien Manuel Dias Vaz. Son maire, Adrien Marquet, favorable à un ordre nouveau, et habilement soutenu par Pierre Laval, se multiplie en réunions pour exhorter à l’acceptation de la défaite. Le maréchal Pétain a pris la tête de la présidence du Conseil.
Ce 17, au matin, un certain général de Gaulle s’envole pour Londres. Quai Louis-XVIII, trois jours qu’on n’a pas vu Aristides de Sousa Mendès. Le voici, soudain, les cheveux blanchis : ces trois jours lui ont montré son devoir de chrétien et donné la force nécessaire. En capacité de ne pas laisser « périr ces réfugiés dont une grande partie sont des Juifs » , il a décidé d’obéir « à sa conscience », aux commandements évangéliques plutôt qu’aux décrets ignominieux des hommes, d’accepter aussi un avenir plus sombre, sans doute : » Aussi je déclare qu’à partir de cet instant, je donnerai gratuitement un visa à quiconque me le demandera, contre les ordres injustes et iniques de mon gouvernement. »
Il est huit heures : qu’on ouvre les portes, à tous ; qu’on ramasse les passeports : pour tous, tous, des visas ! « Plein d’une immense énergie », témoignera son fils Pedro Nuno, Aristides se lance dans la bataille, aidé de sa femme Angelina, de ses enfants Pedro et José, du méticuleux secrétaire José Seabra, de la famille Kruger, et de toutes les bonnes volontés. La petite équipe prépare les documents, aussitôt les glisse, estampillés, sous la main du consul.
« Il faut cesser le combat » lance sur les ondes le maréchal Pétain, qui a demandé les conditions de l’armistice. Bordeaux, comme tout le littoral atlantique, sera placée en zone d’occupation. Quai Louis-XVIII, Aristides signe à tour de bras, sur tout, même sur un bout de papier, pourvu que cela donne un visa. La nouvelle, place des Quinconces, se répand comme une trainée de poudre. Dès le 18, José Seabra renonce à la tenue de son registre administratif pour amplifier la cadence. La tâche, exténuante, se poursuit jusqu’à l’aube, reprend à huit heures, se prolonge au-delà de vingt-deux heures. Le précieux document, retrouvé en 1998, atteste de l’œuvre extraordinaire du consul Mendes : de toutes nationalités, illustres et anonymes se succèdent sur la liste.
Le 19, Bordeaux est bombardée. L’angoisse, le désespoir augmente pour les réfugiés. Emile Gissot, vice-consul de la légation à Toulouse, submergé de demandes, téléphone à son supérieur : Mendes l’autorise à délivrer tous les documents nécessaires à la fuite. Il poursuivra ses secours jusqu’à son éviction par Salazar, en 1942. Mais à Bayonne, la situation est catastrophique. Au 8, rue du Pilori (plaque commémorative) le petit escalier en colimaçon menace de s’effondrer sous le poids des requérants agglutinés. Pour gagner son bureau, le vice-consul Braga doit passer par le toit de l’immeuble voisin. Une foule de vingt-cinq mille personnes assiège littéralement la légation portugaise.
Mendes quitte alors Bordeaux – les demandes ont à présent décru- pour Bayonne. Il y reste les 20 et 21 juin. Ordonnant à ses subordonnés la délivrance tout azimut des inespérés sésames, le consul se met à la tâche dans la rue même du Pilori. Reconnu, poursuivi lorsqu’il circule dans la ville asphyxiée par la foule, il transforme sa voiture en guichet consulaire.
Le 22, le voici à Hendaye. L’armistice remplit de terreur les nombreux Juifs qui connaissent depuis bientôt dix ans l’horreur du régime nazi. Quant aux autorités portugaises, alliées du régime franquiste, elles s’inquiètent à présent de l’action de leur consul et dépêche auprès de lui un émissaire : il a visiblement perdu la raison. L’agence de presse allemande s’indigne d’ailleurs que le pont d’Irun (aujourd’hui Pont de la Liberté) qui enjambe la Bidassoa, soit sans cesse traversé de « Juifs tchèques et polonais ». Le 23, on ferme le pont jusqu’à dix-sept heures. Les douaniers espagnols ont ordre de ne laisser passer aucun « visa Mendes ». Dix-mille proscrits sont pris au piège.
Les 24 et 25, Aristides se démène, signe encore tout ce qu’il peut. Il avise Biriatou, un point de passage, très retiré, de la frontière, et prend la tête du cortège des désespérés. Ceux-là passent, les derniers. Le 1er juillet, Bordeaux tombe aux mains allemandes. Tout le littoral atlantique est à présent en zone occupée. Nombreux sont les fugitifs dont le fameux visa Mendes ne leur est plus d’aucun secours.
Dès lors la vie du consul général de Bordeaux et des siens est une longue descente aux enfers dans le Portugal de Salazar. Jugé, accusé d’« une situation déshonorante pour le Portugal face aux autorités espagnoles et allemandes » , condamné, acculé à une disparition sociale, ruiné, diffamé, Aristides meurt, oublié, le 3 avril 1954 . Pire : en ces temps nouveaux – en 1945, se tient le procès Pétain- Salazar s’est approprié le secours de celui qu’il a persécuté. Or la vérité n’est pas connue de ceux-là même qui furent sauvés par Mendes…et participent à la louange du dictateur.
Mais ses quatre fils, réfugiés aux Etats-Unis, soutenus par des Juifs sauvés par leur père, s’activent dès 1951 pour restaurer la vérité et publient un premier récit : La fuite à travers l’enfer . En 1967, Israël est le premier à reconnaître ce « Juste parmi les nations ». A partir de la fin des années 1980, sous l’impulsion du Père Bernard Rivière et de son association, justice est rendue : le Canada, les Etats-Unis, le Portugal surtout, Bordeaux et la France, l’Union européenne… Le 11 mai 2005, au palais de l’Unesco, des représentants du monde diplomatique venus du monde entier, rendent un éclatant hommage à leur pair, mort dans la misère mais en paix, et sans regret aucun.
Du 17 au 25 juin, soit neuf jours, on estime à 30.000 le nombre de personnes sauvées grâce aux « visa Mendes », dont 10 000 Juifs. « La plus grande action de sauvetage menée par une seule personne pendant l’Holocauste », selon l’historien de la Shoah Yehuda Bauer.
Anne Thoraval
youtube.com La campagne de France. Mai-juin 1940, Musée de l’Armée, 2020
youtube.com Le consul portugais Aristides de Sousa Mendes, le Juste de Bordeaux, Réalisons L’Europe, 2019
Sources :
• Aristides de Sousa Mendes, Bordeaux, Bayonne, Hendaye, juin 1940, Le pouvoir de dire non, Sous la direction de Manuel Dias Vaz, Editions Quatorze, 2010.
• Rui Alfonso, Le « Wallenberg portugais » : Aristides de Sousa Mendes, Revue d’histoire de la Shoah, 2016.
• Fondation Aristides de Sousa Mendes, site.
A noter
14 quai Louis XVIII : ancien consulat général du Portugal à Bordeaux, plaque commémorative
Galerie photos du golf de Bordeaux Lac