Vidéo aérienne du golf d’Apremont – Hauts-de-France
VIDEO
Au nord de Chantilly (Oise), le golf d’Apremont en vidéo aérienne.
Parcours du golf d’Apremont – Dans les sous-bois de l’Oise
Né de l’attrait des investisseurs japonais, au début des années 1990, pour la création de parcours non loin de l’aéroport de Roissy / Charles-de-Gaulle, le golf d’Apremont est depuis géré par la chaîne UGolf sur un dessin signé John Jacobs et Olivier Dongradi.
Les premiers trous nous emmènent dans les sous-bois dans un circuit de doglegs apportant notamment ombre et fraîcheur. Puis, la clairière s’ouvre sur un vaste plan d’eau où s’articulent des trous plus rectilignes. Avant de rejoindre le très vaste clubhouse, l’un des mieux équipés de France avec, particulièrement, ses vestiaires dotés de jacuzzi.
Infos pratiques
Création : 1992
Slopes
Green-fee : à partir de 61 €
18 trous
134 / 124
Voiturette : 40 €
6.395 m, par 72
122 / 120
Ouvert toute l’année
Adresse : CD 606E, 60300 Apremont
Mets et logis
Restaurants
Auberge La Grange aux Loups
Un nouveau décor contemporain pour une cuisine qui revisite les classiques avec, sur la carte de Julie et Dorian Wicart, tartare de bar ou ris de veau croustillant. Terrasse.
Tarif : menu à partir de 53 €
Adresse : 8 rue de 11-novembre, 60300 Apremont
Téléphone : 03.44.25.33.79
Site Internet : lagrangeauxloups.com
Auberge de la Vieille Ferme
Cuisine traditionnelle et raffinée avec des spécialités à la base de produits frais du marché. Cette table réputée vous invite à venir goûter de nouvelles saveurs. Terrasse.
Tarif : menu à partir de 32,90 €
Adresse : 58 rue de la République, 60880 Le Meux
Téléphone : 03.44.41.58.54
Site Internet : hotel-restaurant-oise.com
Hôtels
Auberge du Jeu de Paume
Une adresse exceptionnelle avec ses 92 chambres sur le Domaine de Chantilly, dotée de services haut de gamme. Spa. Table étoilée.
Tarif : chambre à partir de 288 €
Adresse : 4 rue du Connétable, 60500 Chantilly
Téléphone : 03.44.65.50.00
Site Internet : aubergedujeudepaumechantilly.fr
Les cabanes du Château de Raray
Soyez coupé du monde ! Les cabanes des Grands Chênes offrent un confort maximum en haut des arbres. Sur la terrasse des « cabanes spa », vous pourrez également profiter d’un bain nordique chauffé. Perché à 8 mètres…
Tarif : cabane « duo » à partir de 165 €
Adresse : 1 rue Jean-Cocteau, 60810 Raray
Téléphone : 03.44.58.39.08
Site Internet : cabanesdesgrandschenes.com
Incontournables
Le Château de Chantilly
C’est l’un des joyaux du patrimoine français. Il est aussi l’œuvre d’un homme au destin exceptionnel : Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du dernier roi des Français, Louis-Philippe. Ce prince, considéré comme le plus grand collectionneur de son temps, a fait de Chantilly l’écrin de ses innombrables chefs-d’œuvre et manuscrits précieux. Le château a traversé les siècles tel que le duc d’Aumale l’a légué en 1886 à l’Institut de France. Par ailleurs, Chantilly (et ses Grandes Ecuries) était prédestiné à recevoir un musée en hommage aux chevaux et à l’art équestre. En fonction des saisons et des jours, le musée vivant propose plusieurs démonstrations de dressage et spectacles mis en scène par des écuyers renommés.
Tarif : à partir de 12,50 €
Adresse : 17 rue du Connétable, 60500 Chantilly
Téléphone : 03.44.57.40.40
Site Internet : domainedechantilly.com
Abbaye royale du Moncel
Fondée en 1309 sur les terres confisquées par Philippe Le Bel, l’Abbaye Royale du Moncel vit à l’abri de son mur d’enceinte. Aujourd’hui, les jeunes du Club du Vieux Manoir restaurent et font vivre ce très riche site.
Tarifs : 21 € (Grandes Ecuries, musée et spectacles)
Adresse : 17 rue du Connétable, 60500 Chantilly
Téléphone : 03.44.57.40.40
Site Internet : domainedechantilly.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Circuit 60 300 Apremont – 60 340 Saint-Leu-d’Esserent – 60 160 Montataire – 60 100 Creil (28 kms)
La Grande Jacquerie de 1358
En 1899, les écoliers du Cours Supérieur s’appliquent. Dictée « La Jacquerie », extrait de l’Histoire de France d’Ernest Lavisse :
« Dans l’été de 1358, les paysans exaspérés par les maux que la guerre leur faisait endurer, commencèrent à se soulever dans le pays de Beauvaisis. Ils prirent pour chef un des leurs, nommé Guillaume Calle, et coururent sus à tous les nobles, pillant et rasant tous les châteaux, et faisant périr même les femmes et les enfants. La révolte s’étendit jusque dans les environs de Paris et en Champagne mais les seigneurs reprirent bientôt le dessus. Le roi de Navarre s’unit au Dauphin pour combattre les Jacques, qu’Etienne Marcel secourut faiblement. Les paysans, mal armés et indisciplinés, ne surent résister à leurs ennemis irrités. A Meaux on en massacra, dit-on, sept mille. Les nobles furent sans pitié, et les Jacques furent traités avec autant de cruauté qu’ils en avaient montré. Guillaume Calle fut livré à Charles le Mauvais qui le fit décapiter après l’avoir fait couronner d’un trépied de fer rougi au feu. »
Tout est dit en peu de mots. La Grande Jacquerie, sanglante, brève – dix mille morts en trois semaines- a divisé aussi deux chroniqueurs du quatorzième siècle : le courtisan Jehan Froissart et le carme Jean de Venette. Les temps sont troubles, anarchiques, ceux de la Grande peste et de la guerre de Cent ans. Les caisses du royaume sont vides ; le roi Jean II le Bon tenu prisonnier à Londres. La chevalerie écrasée à Poitiers, les Anglais tiennent de nombreuses villes et places fortes en Picardie. La garnison de Creil nargue les troupes du Régent Charles, replié à Compiègne. En effet Paris, aux mains du prévôt des marchands Etienne Marcel, s’oppose au pouvoir royal autant qu’à l’occupant. Charles II dit le Mauvais, roi de Navarre, joue des nécessités de l’heure et oscille au gré de ses intérêts.
En mai 1358, l’Edit de Compiègne ordonne le siège de Paris, le renforcement des abbayes fortifiées, la réparation, par les carriers et paysans, des forteresses abandonnées, véritables repaires de brigands, et impuissantes à défendre l’Oise, la Marne, la Seine. Rien, en effet, ne doit entrer dans la capitale rebelle ; les garnisons doivent s’établir au plus vite le long des fleuves. Ce sera sans salaire aucun : les petits féodaux, désargentés, ne peuvent soutenir pareille dépense. Quant aux grands, si souvent issus de dynasties féodales picardes, ils sont morts à Poitiers, sans honneur, d’autres prisonniers des Anglais, d’autres encore on fuit la bataille, comme le jeune Régent d’ailleurs. La rançon des vivants coûte cher et ruine davantage le pays. Les impôts écrasent les plus riches des paysans. Où sont les seigneurs d’antan ? La complainte de la bataille de Poitiers court dans les campagnes : ces nobles ne valent rien, que le roi s’appuie sur Jacques Bonhomme, loyal et courageux, qui « guère ne s’enfuira pour ne perdre la vie »… Un incendie couve.
A Saint-Leu-d’Esserent, Raoul et Jean, comtes de Clermont, campés dans leur maison forte de la Guesdière, exigent au nom de la puissante abbaye Saint-Corneille de Compiègne, vivres et bois. Le 28 mai, un convoi de blé, destiné aux assiégés, est arrêté au pont, rare point de passage vers Paris. Les deux comtes et leurs gens s’approchent, interdisent tout franchissement. Le ton monte. On s’attroupe. L’affaire se complique d’une autre, vieille de dix ans : rien ne va plus entre le curé de Saint-Leu et l’abbé de Compiègne. Ce dernier prétendant régler la vie et la mort des paroissiens, exige leur obéissance de par la justice royale, piétine leurs droits. Soutenir ces ennemis ! C’en est trop. Les bourgeois, loin de se ranger derrière leur détesté seigneur s’indignent : l’édit du Régent viole leurs antiques exemptions de corvées ! Et soutiennent les convoyeurs, favorables à Etienne Marcel. Et tuent Raoul, son escorte, ses ses écuyers. Jean s’échappe. Neuf morts, tous gentilhommes, neufs cadavres laissés sur la route de Paris, au pont de Saint-Leu-d’Esserent. Le tocsin sonne, d’église en église et, de bourg en bourg, on s’alarme.
A Montataire, les rues La -Grande-Jacquerie, Guillaume-Calle rappellent les terribles événements de 1358. C’est que des paysans, des « Jacques », s’y sont précipités en cette mi- mai, rageurs, furieux, affolés. Perdus. Il leur faut un chef : ce sera Guillaume Calle, ou Charles, le laboureur « capitaine des Jacques ». Froissart, historiographe de la cour, s’indigne : « Et avaient fait un roi entre eux qui était, si comme on disait adonc, De Clermont-en-Beauvoisis, et l’élurent le pire des mauvais ; et ce roi on l’appelait Jacques Bonhomme. Ces méchants gens brûlèrent au pays de Beauvoisis et environ Corbie et Amiens et Montdidier plus de soixante bonnes maisons et forts châteaux. »
Le chroniqueur Jean, dit de Venette, village proche de Compiègne, renchérit sans détour : « Puis, armés et portant leurs étendards, ils parcoururent en bandes le pays : tous les nobles qu’ils pouvaient trouver, même leurs propres seigneurs, ils les tuaient, décapitaient et traitaient sans aucune miséricorde. Ils ne se contentèrent pas d’agir ainsi : ils détruisirent et ruinèrent les demeures et forteresses des nobles et, pire encore, ils tuèrent atrocement des dames nobles et leurs petits enfants. » L’historiographe de la chevalerie, lui, poursuit : « Alors les gentilshommes vinrent chercher refuge auprès du roi de Navarre et lui demandèrent d’apporter remède à leurs peines et que ces Jacques soient attaqués, déconfits et mis à mort. Ils lui dirent : » Sire vous êtes le plus gentilhomme du monde : ne souffrez pas que noblesse ne soit mise à néant. Si cette espèce qui se dit Jacques dure longtemps et que les bonnes villes viennent leur porter aide, ils mettront la noblesse à néant, et détruiront tout. »
Charles le Mauvais dès lors sillonne tout le Beauvaisis, pourchassant sans pitié les rebelles. Mais début juin, bravant et féodaux et troupes du Régent, les Jacques, renforcés de rares milices parisiennes, détruisent la forteresse d’Ermenonville. A Meaux, refuge du Régent et de sa cour, le désordre tourne au massacre : nobles, fiers de leurs droits, et bourgeois, assurés du secours des Parisiens, s’entretuent sur le pont. Mais les chevaliers, plus aguerris, l’emportent aisément. Les représailles sont terribles. Senlis, à son tour, tombe aux mains des féodaux que renforcent même des mercenaires anglais. A l’est de Compiègne, entre Nointel et Catenoy, sur le plateau étendu au-dessus de Mello, deux jours durant les armées se font face. Jacques contre chevaliers… a-t-on jamais vu chose pareille ? Et Charles le mauvais ne l’emporte toujours pas. Il faut vaincre pourtant cette piétaille.
Epouvantable situation, vouée à l’échec. Fait rare, la Chronique de Jean de Venette se montre compréhensive à l’endroit des Jacques : « Les paysans agissaient de leur propre chef, Dieu n’en était pas la cause. Ils ne s’étaient pas mis en branle à la demande de l’autorité reconnue d’un supérieur, mais d’eux-mêmes. C’est pourquoi tout leur projet prit fin brutalement. Eux qui, dans un premier temps, avaient – pensaient-ils – commencé à agir mus par un zèle de justice, puisque leurs seigneurs, au lieu de les défendre, les opprimaient, s’étaient livrés ensuite à des actes vils et néfastes. »
En phrases laconiques, Jehan Froissart raconte la fin de ce que l’Histoire nommera la Grande Jacquerie : « Le roi de Navarre demanda une trêve au chef des Jacques parce qu’il voulait lui parler. Guillaume Charles y alla simplement, car il ne demanda ni otage ni quoi que ce soit et vint au roi de Navarre. Ainsi les Jacques furent sans chef. Robert Sercot et toute sa bataille mit les Jacques en travers et leur rompit un de leurs corps à force de glaive… Ainsi les Jacques furent tout éperdus du fait de leur capitaine qui n’était point avec eux et ils furent par eux-mêmes tout déconfits et les Anglais en mirent beaucoup à mort. Après que les Jacques furent déconfits le roi de Navarre alla à Clermont en Beauvaisis et là il fit décapiter le capitaine des Jacques. »
Convient-il vraiment de s’étendre sur le véritable guet-apens tendu, le 13 juin, à Guillaume Carle, ce vil et rebelle laboureur ? Jean de Venette tient à éclairer son lecteur sur les exactes conditions de cette reddition, une trahison, ni plus ni moins : « Les nobles se rassemblèrent peu à peu, dont des hommes expérimentés à la guerre, en particulier le roi de Navarre. Il fixa une entrevue à leurs capitaines par des paroles flatteuses et fausses : leur naïveté leur coûta la vie. »
Le lendemain 14 juin, Guillaume Carle est cruellement exécuté à Clermont-en-Beauvaisis. Le même jour, Charles de Navarre entre dans Paris, escomptant s’emparer du trône de France. Tandis que la riche Picardie, occupée par l’Anglais et livrée aux représailles vengeresses, peine à panser ses multiples plaies, à Paris, une terrible partie s’engage. Etienne Marcel est assassiné. Force reviendra à la loi monarchique : le 5 août, le Régent, futur Charles V, rentre dans Paris et se rend maître du pouvoir. Le 10, paraît un édit d’amnistie générale dont le prologue reconnaît les causes du soulèvement paysan : chacun de son côté s’est armé et assemblé « pour mieux résister aux Anglais et autres ennemis du royaume qui grâce aux châteaux pillaient nos sujets ».
Mais la lutte entre Charles et le roi de Navarre, à présent rallié aux Anglais, la guerre se poursuivent… Jean de Venette le Picard se désole : « Le coq ne chantait plus pour annoncer les heures dans les profondeurs de la nuit et la poule ne regroupait plus ses petits. » Si simplement évoquée, toute la détresse des campagnes du terrible quatorzième siècle…
Anne Thoraval
chroniques-sire-jehan-froissart Le massacre des Jacques à Meaux en 1358, enluminure des « Chroniques Sire Jehan Froissart », manuscrits BNF
youtube.com Les châteaux disparus, INRAP, 2016
youtube.com Le Château de Creil, Ville de Creil, 2019
Sources
• Colette Beaune, Le Grand Ferré, Premier héros paysan, Perrin, 2013
• Chronique dite de Jean de Venette, Lettres Gothiques, 2011
A noter
Abbatiale de Saint-Leu-d’Esserent
Adresse : rue de l’Eglise 60340 Saint-Leu-d’Esserent
Téléphone : 03.75.19.01.70
Château de la Guesdière, Musée d’Histoire lupovicien
Adresse : 14 place de la Mairie 60340 Saint-Leu-d’Esserent
Téléphone : 03.44.56.05.34
Site Internet : oisetourisme.com
Galerie photos du golf d’Apremont