Vidéo aérienne du golf de Raray – Hauts-de-France
VIDEO
Au nord-ouest de Chantilly, le golf du Château de Raray (Oise) en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Raray – Sous les yeux de la Belle et la Bête
On pénètre dans le décor naturel d’un des films mythiques du cinéma français. Derrière ces murs des XVIIème et XVIIIème siècle, devant la galerie à arcades surmontée d’une chasse à courre, dans ces jardins, Jean Cocteau a mis en scène la Belle et la Bête personnifiée par Jean Marais.
Les 165 hectares du domaine, de plaines et forêts, ont été confiés à Patrice Léglise (ancien head pro de Chantilly) qui a réalisé un parcours aux défis variés, offrant 18 trous (« La Licorne ») et 9 trous (« Le Daguet ») pour une fort belle offre golfique gérée par UGolf.
Infos pratiques
Création : 1990
Slopes
Green-fee (18 trous) : à partir de 79 €
18 trous
133 / 129
Voiturette : 35 €
6.145 m, par 72
125 / 124
Ouvert toute l’année
Adresse : 4 r ue Nicolas de Nancy, 60180 Raray
Mets et logis
Restaurants
A la Bonne Idée
Le chef Yves Giustiniani propose une cuisine gastronomique inventive. Sa passion et son élan de création s’affirment avec une carte renouvelée régulièrement. Table étoilée. Terrasse.
Tarif : menu à partir de 53 €
Adresse : 3 rue des Meuniers, 60350 Saint-Jean-des-Bois
Téléphone : 03.44.42.84.09
Site Internet : a-la-bonne-idee.fr
Auberge de la Vieille Ferme
Cuisine traditionnelle et raffinée avec des spécialités à la base de produits frais du marché. Cette table réputée vous invite à venir goûter de nouvelles saveurs. Terrasse.
Tarif : menu à partir de 32,90 €
Adresse : 58 rue de la République, 60880 Le Meux
Téléphone : 03.44.41.58.54
Site Internet : hotel-restaurant-oise.com
Hôtels
Manoir des Cavaliers
Des luxueuses chambres d’hôtes dans une demeure unique au sein d’une magnifique propriété du XIXème siècle. Le grand domaine, avec ses magnifiques jardins, est proche du Château de Chantilly. Piscine, tennis.
Tarif : chambre à partir de 156 €
Adresse : 4 place Charolais, Vineuil-Saint-Firmin, 60500 Chantilly
Téléphone : 06.78.44.24.75
Site Internet : manoirdescavaliers.com
Les cabanes du Château de Raray
Soyez coupé du monde ! Les cabanes des Grands Chênes offrent un confort maximum en haut des arbres. Sur la terrasse des « cabanes spa », vous pourrez également profiter d’un bain nordique chauffé. Perché à 8 mètres…
Tarif : cabane « duo » à partir de 165 €
Adresse : 1 rue Jean-Cocteau, 60810 Raray
Téléphone : 03.44.58.39.08
Site Internet : cabanesdesgrandschenes.com
Incontournables
Le Château de Chantilly
C’est l’un des joyaux du patrimoine français. Il est aussi l’œuvre d’un homme au destin exceptionnel : Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du dernier roi des Français, Louis-Philippe. Ce prince, considéré comme le plus grand collectionneur de son temps, a fait de Chantilly l’écrin de ses innombrables chefs-d’œuvre et manuscrits précieux. Le château a traversé les siècles tel que le duc d’Aumale l’a légué en 1886 à l’Institut de France. Par ailleurs, Chantilly (et ses Grandes Ecuries) était prédestiné à recevoir un musée en hommage aux chevaux et à l’art équestre. En fonction des saisons et des jours, le musée vivant propose plusieurs démonstrations de dressage et spectacles mis en scène par des écuyers renommés.
Tarif : à partir de 12,50 €
Adresse : 17 rue du Connétable, 60500 Chantilly
Téléphone : 03.44.57.40.40
Site Internet : domainedechantilly.com
Abbaye royale du Moncel
Fondée en 1309 sur les terres confisquées par Philippe Le Bel, l’Abbaye Royale du Moncel vit à l’abri de son mur d’enceinte. Aujourd’hui, les jeunes du Club du Vieux Manoir restaurent et font vivre ce très riche site.
Tarifs : 21 € (Grandes Ecuries, musée et spectacles)
Adresse : 17 rue du Connétable, 60500 Chantilly
Téléphone : 03.44.57.40.40
Site Internet : domainedechantilly.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Maison Henri Barbusse à Aumont-en-Halatte 60 300 (40 kms A/R)
Le vrai « roman » de la Grande Guerre
Familier des salons littéraires, journaliste républicain et pacifiste, homme de lettres comme on pouvait l’être à la Belle Epoque, Henri Barbusse, en 1908, est un homme heureux. Son roman naturaliste L’enfer , obtient un succès de scandale. De quoi s’acheter une maison, longue et étroite, de briques et de bois, dans ce charmant village de Seine-et-Oise, Aumont-en-Halatte. L’horizon, tout festonné de forêts, enchante aussi par ses souvenirs littéraires : ce Valois, le grand Gérard de Nerval l’a parcouru et décrit dans ses Filles du feu. L’heureux auteur se plaît à nommer Sylvie sa modeste villa. Pour fuir la trépidante vie parisienne, il s’y retire.
Une anxiété le saisit parfois : l’Allemagne de Guillaume II l’inquiète. A quarante ans, sa santé est fragile ; après de longs mois de convalescence en Suisse, il revient à Aumont au début de l’été 14. L’assassinat de Jaurès le bouleverse, mais ses aspirations pacifistes se plieraient aux nécessités d’une guerre juste. Un jour d’août, le tocsin sonne, le tambour Ruffin bat le rappel du village : c’est la guerre. Sur les murs de la mairie s’affiche bientôt l’appel à la mobilisation générale.
Aussitôt Henri Barbusse se porte volontaire, et pour le front qui s’ouvre, début septembre, à quelques cinquante kilomètres, sur l’Aisne. On veut le verser à la Territoriale. Il proteste, soutenu d’ailleurs par le directeur de l’Oeuvre, Gustave Téry, qui espère que son journaliste se transforme en reporter du front. La bataille de la Marne enthousiasme les patriotes et rassérène les pacifistes. Barbusse rejoint les premières lignes en décembre, à la fois curieux et assuré de « faire la guerre à la guerre », la « der des der ». Mais on n’est pas à Berlin pour ce Noël 1914. Dans un an peut-être.
Pour l’heure, le fantassin est dans le Soissonnais, à Crouy, affecté à la 231ème division d’infanterie. Entre deux attaques, il rêve de la Villa Sylvie, à quelques dizaines de kilomètres de là, cet autre monde. Aumont peut être entend le bruit sourd du canon. Du 8 au 13 janvier 1915, mort de 161 officiers et de 12 250 hommes. A ses camarades tombés à côté de lui, il dédiera Le Feu . C’est l’enlisement. Les fronts se figent, on s’enterre en attendant de s’entretuer pour quelques centaines de mètres aussitôt repris. L’écrivain combattant se dévoue pour les blessés et avec ses compagnons en sauve trois. En juin, la Brigade reçoit une citation. En octobre, Barbusse installe un poste de secours sous le feu ennemi ce qui lui vaut une citation individuelle, à l’ordre de l’Armée.
A partir du 15, l’héroïque brancardier prend des notes sur deux petits carnets, dessine, aussi, une pièce de sa chère maison de l’Oise. Il est en Artois, sur la route de Béthune. Les morts, la nuit, la boue : « Je n’étais qu’une terre » . Ses compagnons, venus de toute la France, parlent des langages imagés, populaires, « le poilu » comme le dira Gaston Esnault qui, en 1919, publiera un extraordinaire dictionnaire des tranchées. Le voyant un crayon à la main, l’un d’eux lui demande s’il écrira sur eux, avec leurs « gros mots » qui ne plairont pas à tous mais qui seront vrais. Les soldats d’ailleurs s’exaspèrent des fables qu’on raconte pour ces « embusqués de l’arrière ». Quant aux morts que montre la presse, ils sont tous allemands !
Chez l’écrivain, socialiste et pacifiste, une certitude grandit : « Le métier que je fais ici est en effet terrible et le spectacle journalier plus épouvantable encore qu’on ne pourrait l’imaginer. Mais cette guerre est une guerre d’idées et de libération et j’y ai pris part parce qu’elle aboutira à la défaite de notre vieil ennemi, le militarisme. » confie-t-il à sa femme. Il faut dire la vérité sur cette guerre.
En janvier 1916, Henri Barbusse, atteint de dysenterie, est évacué sur l’hôpital militaire de Chartres puis de Plombières. Il a été un an en première ligne, poilu avec les poilus. S’il ne pouvait se lancer à l’assaut, surgir hors des tranchées, il s’est porté volontaire pour les plus périlleuses missions. Il a vécu les temps de longue attente, les virées des permissions, l’ignorance profonde de « l’arrière » des réalités de la guerre. Loin du fracas, de la crasse, de la boue, de l’horreur mais habité des siens, de son escouade, de ceux « tombés à Crouy et la cote 119 », il jette sur le papier ce qui deviendra Le Feu , un des plus grands romans de la Grande Guerre. Il y fait parler, en leurs argots et même leurs patois, les « troufions » et leur donne vie. Aucun fard, la réalité crue, un lyrisme précis et fraternel.
Gustave Téry ne s’y trompe pas, qui, le mardi 1er août, annonce à ses lecteurs le prochain feuilleton de l’Oeuvre : Le Feu , journal d’une escouade, par Henri Barbusse « romancier au talent puissant – engagé volontaire et deux fois cité à l’ordre du jour ». « C’est prise sur le vif, la suite des faits et gestes sur la ligne de feu de simples soldats (…) C’est, après tant de récits convenus, le Poilu par lui-même « . Le jeudi, en page 3, est publié le premier épisode. Dès le 20, Téry se félicite du succès grandissant de son journal malgré son format restreint : « L’Oeuvre dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas » ; sans nul doute Le Feu, nouveauté littéraire autant que journalistique, attire les lecteurs qui tous ont au front l’un des leurs.
Le 9 novembre, dernier épisode. A peine ce mois achevé, Flammarion publie en un volume le feuilleton. En décembre, Le Feu obtient le prix Goncourt. Deux cent mille exemplaires vendus en 1918. « Les simples soldats » se reconnaissent en ce récit, y trouvent un profond réconfort et, dans des lettres par centaines envoyées à l’auteur, expriment leur gratitude, leur réconfort, leur fierté. L’éclatant succès convainc le lauréat, démobilisé depuis juin 1917, d’un engagement alors plus social que politique : en novembre, il crée l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) avec Paul Vaillant-Couturier et Raymond Lefèbvre. La Révolution d’Octobre, le retrait russe de la guerre interrogent cependant les fondateurs tandis qu’une droite nationaliste dénonce la crudité anti-française du « Zola des tranchées ».
Tandis que le traité de Versailles tout juste promulgué promet que « l’Allemagne paiera », Henri Barbusse publie en janvier 1920 Paroles d’un combattant , s’élevant contre le nationalisme et le militarisme. L’impressionnante série des « cartes spéciales des régions dévastées » du service géographique des Armées, déploie alors en ternes colorations, stries et autres croix la légende de la catastrophe. La ligne précise du trait, mêlée à la poésie des patronymes, guide l’observateur dans tout le nord et l’est de la France. Rehaussés de rouge, « voies inutilisables (route, voie ferrée, canal), « bois (disparu, coupé ou démoli) », »village disparu (dont il ne reste plus de trace), « localité démolie (en totalité ou en partie) », « bâtiment important disparu (usine, ferme, gare, etc…) ». Quant à « la partie teintée en jaune bistré [elle]correspond à la zone du front bouleversée par les tranchées et les bombardements ». Coloriés de bleu « camp et baraquement », « voie normale, gare, station, halte ». De bleu aussi,du côté de la civilisation, « cimetière, tombes isolées, monument commémoratif « , sans distinction de nation.
En cette même année, on dévoile un sobre pilier devant la vieille église Saint-Gervais-Saint-Protais et le tambour Ruffin – trois membres de la famille ont disparu- bat le rappel : « 1914-1918, à ses enfants morts pour la patrie, la commune d’Aumont reconnaissante ». Les quelque deux cents habitants du petit bourg campagnard, épargné par la guerre, pleurent leurs morts, dix-huit noms inscrits. Les veuves s’inscrivent pour demander leurs pensions. Henri Barbusse partage alors sa vie entre son appartement parisien, la Villa Sylvie et des séjours en URSS, professant désormais un bolchévisme messianique au travers de nombreux ouvrages et la fondation de la revue communiste Clarté. Faisant montre d’un pénible aveuglement, il publie Staline , l’homme d’un monde nouveau en 1935. La même année, Il meurt à Moscou.
Son épouse souhaite alors faire de la Villa Sylvie un établissement de convalescence. Mais la demeure, trop humide, ne saurait convenir. En 1940, les nazis saccagent ce lieu hautement symbolique, un autodafé dans le parc détruit archives et livres du disparu de Moscou. Seul rescapé, un piano. Les fonds manqueront pour une restauration digne de ce nom. Le 18 juin 1967, cependant, l’inauguration du petit « musée d’Aumont permet d’évoquer dans son salon, dans sa chambre, dans son cabinet de travail – pièces meublées comme l’était son appartement parisien de la rue Albert-de Lapparent – » la vie d’Henri Barbusse, précise Le Monde.
La Villa Sylvie, trop secrète, rappelle pourtant l’auteur d’un des plus grands romans de la Grande Guerre, matrice de tout le vingtième siècle.
Anne Thoraval
gallica.bnf.fr Henri Barbusse, Carnets de guerre, Gallica
archive.org Le poilu tel qu’il se parle, dictionnaire des termes populaires employés au front , Gaston Esnault, 1919. Un extraordinaire ouvrage, mis en ligne en 2008 par l’université de Toronto, Canada.
gallica.bnf.fr Cartes spéciales des régions dévastées, service géographiques des armées, 1920, Gallica
histoire-image.org Plus jamais ça, Histoire par l’image, Alexandre Sumpf, 2007
A noter
Musée Henri Barbusse
Adresse : 4 chemin Grueries 60300 Aumont-en-Halatte
Téléphone : 03.44.53.21.41
Site Internet : musee-henri-barbusse
Galerie photos du golf de Raray