Vidéo aérienne du golf de Fontainebleau – Ile-de-France
VIDEO
Le parcours historique de Fontainebleau, entre les rochers, en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Fontainebleau – Le parquet impérial
La grandiose forêt de Fontainebleau préserve, tel un trésor, l’un des plus beaux golfs du monde. Tout simplement. Chaque visiteur – comblé – est marqué par cette immersion rare entre les rochers qui émergent de certains fairways, les splendides bruyères, les genêts, les 103 bunkers de sable fin, si typiques…
Tracé, dans un premier temps en 1909, par le Français Julien Chantepie, redessiné en 1920 par le génial Tom Simpson, allongé et un brin modifié par Fred Hawtree en 1963, le parcours s’est naturellement posé sur l’ancien parquet des chasses impériales. Bénéficiant du sol sablonneux du vaste domaine forestier, Fontainebleau se déguste à toutes les saisons, pour profiter de toutes ses couleurs, toutes ses odeurs.
Infos pratiques
Création : 1909
Slopes
Green-fee (18 trous) : à partir de 80 €
18 trous
141 / 133
Voiturette déconseillée
6. 203 m, par 72
138 / 132
Fermé le mardi
Adresse : Route d’Orléans, 77300 Fontainebleau
Mets et logis
Restaurants
L’Axel
Le chef Kunihisa Goto vous propose de partager sa conception de la gastronomie française , sous un plafond lumineux, dans un cadre épuré, reflétant la cuisine de votre hôte. Table étoilée.
Tarif : menu à partir de 60 €
Adresse : 43 rue de France, 77300 Fontainebleau
Téléphone : 01.64.22.01.57
Site Internet : laxel-restaurant.com
L’Ermitage Saint-Antoine
« Un joli casse-croute chez Stephan… » interpelle le chef Delhommel qui propose, au cœur de Barbizon, une table « simple et relax » avec de belles spécialités comme la pastilla de confit de canard ou le tajine de dorade.
Tarif : menu à partir de 36 €
Adresse : 51 rue Grande, 77630 Barbizon
Téléphone : 01.64.81.96.96
Site Internet : lermitagesaintantoine.com
Hôtels
Hôtel de Bourron
Un « château-hôtel » de charme, de style « brique et pierre » construit au XVIIème siècle sur l’emplacement d’une ancienne forteresse féodale. Chambres décorées avec grand soin.
Tarif : chambre à partir de 157 €
Adresse : 16 avenue Blaise-de-Montesquiou, 77780 Bourron-Marlotte
Téléphone : 01.64.78.39.39
Site Internet : bourron.fr
L’Aigle Noir
Dans l’atmosphère d’un ancien hôtel particulier du XVème siècle, face aux jardins du château, une plongée « historique » parmi les 53 chambres de style Empire avec des prestations****.
Tarifs : chambre à partir de 160 €
Adresse : 27 place Napoléon-Bonaparte, 77300 Fontainebleau
Téléphone : 01.60.74.60.00
Site Internet : aiglenoirhotel.com
Incontournables
Le Château de Fontainebleau
A la veille de son sacre, en 1804, Napoléon Bonaparte fait renaître Fontainebleau, choisissant le château Renaissance de François 1er comme l’une de ses résidences. Il ordonne la rénovation de palais, notamment pour y recevoir le Pape Pie VII venu le couronner. Il poursuivra l’aménagement de ce fleuron des biens de la Couronne jusqu’à la fin de son règne. La très riche visite « A la rencontre de Napoléon 1er » permet de découvrir, dans ces murs prestigieux, l’homme d’Etat, le chef de guerre, le chef de famille et le promoteur des arts.
Tarif : 12 € (moins de 26 ans, 10 €)
Adresse : Place Charles-de-Gaulle, 77300 Fontainebleau
Site Internet : chateaudefontainebleau.fr
Barbizon
Avec sa rue principale au charme fou (en évitant la foule…), la petite commune de Barbizon est mondialement connue pour son « école » de peintres. On peut y dater la naissance du « pré-impressionnisme » avec les coups de foudre d’artistes venus de toute l’Europe au début des années 1850. Le hameau de bucherons de la forêt de Fontainebleau devient une vaste source d’inspiration puis un lieu de villégiature très prisé grâce à l’arrivée du chemin de fer.
Site Internet : fontainebleau-tourisme.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Promenades en forêt de Fontainebleau et à Barbizon
Naissance du premier guide de voyage
« Ce fut à la fin du mois de juillet 1821 que j’arrivai au village de Chailly, situé près de la forêt : après m’être assuré d’une chambre dans une auberge où étaient logés plusieurs paysagistes, je continuai ma route avec un de ces jeunes artistes qui allait y joindre ses camarades. » Stamati Bulgari, qui fut élève de David, passe alors les plus beaux jours de sa vie dans ce hameau perdu, à la lisière du désert de Franchard.
Dans ces parages reculés, des peintres croisent des carriers, des fermiers, des braconniers, des botanistes…Une bien curieuse société, laborieuse, hétéroclite et savante. Paris est si loin, à dix heures de diligence, à sept heures de coche d’eau. Seuls quelques lecteurs d’Obermann ou admirateurs du peintre Oudry connaissent ces étendues autrefois redoutées. On ne craint plus désormais les brigands et les bêtes sauvages. En 1836, les Ganne, accueillants aubergistes, agrandissent leur établissement, de plus en plus prisé par ces paysagistes d’un genre nouveau : ils partent, musette et boîte de couleurs à l’épaule, large blouse sur le dos, vaste béret sur la tête, pour la journée, peindre en pleine nature sur « motif ». L’un d’eux, Aligny, a même élu domicile dans l’unique rue du hameau.
Mais en 1830, commence une plantation massive de feuillus et de pins sylvestres. Les landes à bouleaux, les bruyères sont menacées et les peintres, furieux, arrachent les pousses : « Il fut un temps où l’on ne devait pas rentrer chez Ganne sans apporter quelques douzaines de têtes. » se souvient l’un d’eux. Le roi Louis-Philippe quant à lui préfère aux chasses à courre les promenades en forêt et autres flâneries en calèche : il fait aménager de larges routes forestières, dégager des points de vue. La cour suit cet engouement. Des premiers guides forestiers sont publiés. Des villégiatures s’élèvent à l’ombre des grands arbres, des hôtels s’ouvrent. On loue des voitures à cheval, on remarque des peintres Gorge-des-Loups. En 1839, de riches familles se pressent camp d’Arbonne pour assister aux manœuvres militaires. La ville, la forêt sont prisées par la bonne société.
Qui aurait pu penser qu’un grognard républicain allait imposer dans l’esprit des élites, puis des modestes, une fascination universelle pour la plus royale des forêts françaises ? Que ces secrets sentiers seraient foulés par des millions de promeneurs deux cents ans plus tard ? Un certain Claude-François Denecourt, concierge de la caserne de Fontainebleau, rumine, lui, son dépit : la République n’est pas encore pour demain et seuls les grands bois de Bière le console de ses espoirs ruinés. Mais l’homme, qui a appris tardivement à lire et à écrire, qui a tenu un lucratif commerce de vin, a l’esprit d’entreprise. Tous ces badauds auraient bien besoin de visites plus complètes de ces lieux à la mode.
Le 6 juillet 1839, dans L’indicateur général de Seine-et-Marne , Jules Jamin se félicite : « La forêt de Fontainebleau et le Guide du voyageur de M. Denecourt » préserve l’audacieux promeneur des plus terribles égarements car « avec lui on peut parcourir la forêt de Fontainebleau sans craindre de se perdre au milieu de ces nombreuses sinuosités, expliquées par la nature du sol et les variations continuelles qu’on remarque sur toute sa surface . ». Cinq itinéraires de promenade en calèche traversent les « sites les plus pittoresques » .
Denecourt devient dès lors « l’inventeur » de la forêt bellifontaine. Il note, dessine, relève, élague, remblaie. Son « amante » a des beautés cachées. Explorateur autant que poète, il se perd dans les vallons, les grottes, les clairières : « Des chênes de sept à huit cents ans, qui avaient bravé mille tempêtes, paraissent s’incliner et me supplier de faire serpenter mon méandre sous leurs ombrages ; d’imposants rochers aussi vieux que le monde semblaient d’un air gracieux me réclamer une ou deux courbures. » En 1842, l’amoureux autodidacte peut tracer les premiers sentiers, balisés de marques bleues, de ce bleu des soldats de l’an II. Une mise à jour du guide s’impose ; le pavé de quatre cents pages remporte un succès fou. Rééditions garanties jusqu’en 1930.
Stendhal, âpre auteur de Le Rouge et le Noir , s’agace de cette louange unanime : les rochers de Fontainebleau, « ridicules « , »n’ont pour eux que les exagérations qui les ont mis à la mode « . On se croit, de fait, en Suisse, en Italie, sur les flancs du Mont-Blanc, et on s’entiche à présent de cette « école de Barbizon ». On se transporte sur les lieux des « motifs », on marche en plein tableau de Millet, Diaz, Rousseau, Aligny, Corot… Un concurrent, Charon, insiste dans sa Promenade philosophique et sentimentale au sentier Bournet sur les vertus régénératrices d’une déambulation mêlant souvenirs historiques et admirations agrestes en vallée de la Solle.
En 1849, le premier « train de plaisir » débarque en gare d’Avon des voyageurs enchantés de tant d’aventures. Un an plus tard, ce sont mille Parisiens qui s’élancent sur les sentiers, musardent dans les déserts, se désaltèrent de fraiches limonades dans les multiples buvettes…Les peintres regrettent leur chère solitude, pestent contre ces aménagements qui défigurent la nature…mais vendent davantage.
En 1855, tous « les Barbizon » sont présents à l’Exposition universelle. On s’arrache leurs œuvres dans les galeries du boulevard des Italiens. Un hommage à Denecourt, Sylvain démiurgique selon Théophile Gautier, est publié, qui rassemble des textes des plus grandes plumes françaises : Senancour, Sand, Nerval, Baudelaire, Hugo… Dans tous les salons romantiques d’Europe, le site s’impose comme le lieu de l’âme et de la nature à défendre contre les odieuses prétentions de l’administration qui prétend, après avoir planté des pins, couper des chênes.
Si la haute société du Second Empire, préfère Arcachon, Nice, Biarritz, élégantes ensoleillées du bord de mer, les familles endimanchées s’embarquent pour le nouvel Eden, s’enhardissent à leur tour sur les « sentiers bleus » de Denecourt, s’inventent des monstres dans les grès, grimpent en haut du Fort Napoléon (aujourd’hui Tour Denecourt) et s’émerveillent du panorama formidable. Au mont Ussy, au Bas-Préau on peut dessiner « sur motif » ces arbres des plus célèbres tableaux, puis sortir le pâté de campagne et déjeuner sur l’herbe. Et tout ça, à une heure et demie de Paris.
Mais la forêt rappelle ces côtés obscurs. En ce 12 mai 1867, Onésime-Auguste Noel, cocher de son état, s’en revient du Bouquet du roi. Il remarque sur le talus herbeux une crinoline rouge, une ombrelle : une jeune femme endormie. Le lendemain, Onésime conduit derechef ses touristes. Mais la femme est toujours là, immobile. Onésime, intrigué, s’approche, soulève l’ombrelle qui protège le visage…et recule d’horreur : c’est une morte, depuis quatre jours déjà déterminera l’enquête.
Ainsi commence « l’affaire de Fontainebleau ». Une certaine Mathilde Frigard est arrêtée, jugée en août, condamnée aux travaux forcés à perpétuité. Elle a empoisonné son amie pour la voler, avouera-t-elle après son procès. Les deux compagnes ont passé la nuit à l’Hôtel de France et d’Angleterre, déjeuné au restaurant Franchard. Là, elles ont renvoyé leur cocher : elles rentreront à pied. On n’a jamais revu Sidonie. Mathilde a repris le train pour Paris. Affreux, effrayant. Là où on va avec les enfants ! Le fait divers passionne. Claude-François Denecourt publie Forêt de Fontainebleau . Excursion à la Fosse-au-Rateau où fut assassinée Marguerite-Sidonie Mertens, par la femme Frigard, le 8 mai 1867. Le démiurge ne perd pas le sens des affaires.
La renommée grandissante de la forêt irrite à présent l’administration : se liguer contre les carrières et les coupes d’arbres nuit à la production de bois, de pavés. Il n’y a pas que l’art bellifontain dans la vie. Déjà Denecourt avait alerté Napoléon III des dévastations de ses sentiers par les carriers ou les bûcherons. Protégeons les sites les plus remarquables ! La forêt est musée, monument naturel, mémorial de l’histoire. La Direction générale des forêts ne comprend rien, il faut confier l’affaire à la Commission des sites historiques. Le Chêne brisé en forêt de Fontainebleau de Théodore Rousseau, Le bouleau mort carrefour de l’Epine de Jean-François Millet sont autant de manifestes. L’empereur, que l’on sait sensible à l’histoire et à l’archéologie, se laisse convaincre. Une « réserve artistique », créée en 1861, préserve, sur plus de mille hectares, les paysages des peintres.
Mais rien n’est gagné. La coupe de bois, interrompue par la guerre de 1870-1871, doit reprendre. La forêt, ainsi abandonnée, est stérile. Rentré d’exil avec la République, Victor Hugo se fâche tout rouge : « Il faut absolument sauver la forêt de Fontainebleau. Dans une telle création de la nature, le bûcheron est un vandale. Un arbre est un édifice ; une forêt est une cité, et entre toutes les forêts, la forêt de Fontainebleau est un monument. Ce que les siècles ont construit, les hommes ne doivent pas le détruire . » Deux ans plus tard, un Comité de défense de la forêt s’installe à Bois-le-Roi, le peintre Millet à sa tête. Le combat fait rage jusqu’au début vingtième siècle. En 1904, la « réserve artistique » s’accroit de quatre cents hectares. La Société des amis de la forêt, fondée trois ans plus tard, surveille farouchement l’administration.
« Le 5 décembre 2016 débutaient en forêt de Fontainebleau, dans le chaos rocheux d’Apremont, proche de Barbizon, d’importants travaux d’abattage de centaines d’arbres ; cette coupe suscita, immanquablement, l’ire du quotidien écologiste Reporterre , lequel publiait le 9 février 2017 une tribune hostile intitulée « Massacre au bulldozer en forêt de Fontainebleau « , mais surtout un vrai étonnement : pourquoi couper des arbres sains, jeunes, vigoureux ? Que signifiait cette intervention ? Au visiteur qui s’interrogeait, légitimement, l’Office National des Forêts (ONF) apportait une réponse claire, affichée sur un panneau installé à l’entrée du site. Ces travaux avaient pour objectif de « redessiner les paysages qui inspiraient autrefois les peintres » , de « mettre en valeur un patrimoine paysager » rappelle Chantal Georgel dans son passionnant article La forêt de Fontainebleau : une nature monumentale, un monument naturel ?
Avec quelque anachronisme donc, la sensibilité contemporaine s’attache à l’écologie bellifontaine. L’invention touristique de Denecourt, sa formidable entreprise de promotion d’un imaginaire a conduit à une fréquentation de plus en plus massive et sportive de sites autrefois « esthétiques ». L’Office national des forêts, confronté aux effets de cette universelle renommée, tente de concilier, par divers aménagements, respect de la nature et exercice sur ces sentiers et rochers jadis si solitaires et si farouchement défendus.
Anne Thoraval
gallica.bnf.fr Nouvelle carte topographique de la forêt de Fontainebleau, Denecourt,
youtube.com Plein air et peinture de paysage, Grand Palais, 2014
onf.fr Office National des Forêts : la forêt de Fontainebleau
Sources
Bernard Kalaora, Naissance et développement d’un loisir urbain : la forêt de Fontainebleau, Etudes rurales, 1981.
Chantal Georgel, La forêt de Fontainebleau : une nature monumentale, un monument naturel ? Perspective, Institut national d’histoire de l’art, 20
A noter
Circuit Fontainebleau-Barbizon, à vélo ou à pied
Site Internet : barbizon.fr
Circuit découverte des gorges de Franchard avec un audio-guide
Office du Tourisme de Fontainebleau : 4 rue Royale, 77300 Fontainebleau
Téléphone : 01.60.74.99.99
Site Internet : barbizon.fr
Circuit découverte des peintres de Barbizon
Adresse : 13 Grande-Rue, 77630 Barbizon
Téléphone : 01.60.66.41.92
Site Internet : barbizon.fr
Musée départemental des peintres de Barbizon
Adresse : 92 Grande-Rue, 77630 Barbizon
Téléphone : 01.60.66.22.27
Site Internet : barbizon.fr
Maison-atelier de Jean-François Millet
Adresse : 27 Grande-Rue, 77630 Barbizon
Galerie photos du golf de Fontainebleau