Vidéo aérienne du golf du Claux-Amic – PACA
VIDEO
Panoramas époustouflants depuis le golf du Claux-Amic avec notre vidéo aérienne.
Parcours du golf du Claux-Amic – En états de Grasse
Les chevreuils n’ont plus peur des balles. Depuis celles des fusils volent dorénavant les projectiles des clubs, beaucoup plus inoffensifs. Et les petits cervidés, à l’intérieur des vieux murs de l’enceinte, profitent paisiblement du merveilleux site. Ainsi, l’ancienne réserve de chasse du XVIIème siècle, fort réputée, est devenue un golf spectaculaire.
A une altitude de 600 m, au-dessus du vieux village de Grasse, les vues sont tout d’abord époustouflantes. Vers la baie de Cannes et les Iles de Lérins sur fond du bleu azur de la Méditerranée. Vers le massif de l’Esterel, en se retournant. De quoi perdre un peu la tête alors que le joueur heureux doit demeurer concentrer sur un long parcours bordé de magnifiques arbres.
Infos pratiques
Création : 1992
GPS
Green-fee : à partir de 55 €
18 trous
E 06°53’28’’
Voiturette : 39 €
5.896 m, par 72
N 43°40’03’’
Ouvert toute l’année
Adresse : 1 Route des Trois Ponts, 06130 Grasse
Mets et logis
Restaurants
La Bastide Saint-Antoine
Au sein d’un sublime hôtel Relais & Châteaux , avec un magnifique panorama, une cuisine de haut vol signée par le grand chef Jacques Chibois qui exerça notamment chez Michel Guérard et au Gray d’Albion. Table étoilée.
Tarif : menu à partir de 66 €
Adresse : 48 avenue Henri Dunant, 06130 Grasse
Téléphone : 04.93.70.94.94
Site Internet : jacques-chibois.com
Ici t’es ailleurs
Dans un centre équestre, un petit restaurant familial avec des plats qui fleurent bon la campagne. L’accueil, chaleureux, contribue aux qualificatifs du Livre d’Or : « Unique ! », « Intemporel ! »
Tarif : plats de 10 € à 30 €
Adresse : 321 route de Cannes, 06130 Grasse
Téléphone : 06.13.41.89.22
Hôtels
La Bastide Saint-Mathieu
Villa privée et hôtel de charme dans cette bastide du XVIIIème siècle. Entourée d’un parc luxuriant, la maison de campagne a été restaurée et modernisée. Terrain de boules et piscine.
Tarif : chambre à partir de 250 €
Adresse : 35 chemin de Blumenthal, 06130 Grasse
Téléphone : 04.97.01.10.00
Site Internet : https://bastide-stmathieu.com/
L’Auberge du Vieux Château
Sur les hauteurs de Grasse, dans le village typique de Cabris, l’auberge séduit par sa situation, son charme et sa simplicité. Seulement quatre chambres… Restaurant avec cuisine méditerranéenne du marché.
Tarif : chambre à partir de 85 €
Adresse : Place Mirabeau, 06530 Cabris
Téléphone : 04.93.60.50.12
Site Internet : aubergeduvieuxchateau.com
Incontournable
Le Musée de la Parfumerie
Créé en 1989, le Musée international de la Parfumerie glorifie les effluves emblématiques qui ont fait de Grasse une destination mondialement connue. Le visiteur découvrira l’histoire et l’originalité du métier des industriels et des grandes maisons de parfumerie qui sont toujours présentes dans le village et à sa périphérie. S’évaporent ainsi tous les sens du parfum à travers les âges et une multitude d’objets depuis l’Antiquité. Hommage aussi à la rose de Grasse, la Centifolia , à la senteur puissante, qui s’invite dans nombre de flacons.
Tarifs : adulte 4 €, réduit 2 €
Adresse : 2 boulevard du Jeu de Ballon, 06130 Grasse
Téléphone : 04.97.05.58.00
Site Internet : museesdegrasse.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Musée Fragonard à Grasse (06130) – 10 km A/R du golf de Claux Amic
Et Fragonard trouva exil à Grasse…
Son ami Hubert Robert insiste : il faut quitter Paris. Les événements, dans leurs premiers jours, semblaient à certains une longue fête, mais ils ne tarderont pas à montrer leur inquiétante tournure. Lorsqu’à l’aube du 15 juillet 1789 le peintre s’est installé sur le chantier de la démolition de la Bastille, la fumée noire de l’incendie s’élevait encore. En haut des murailles monumentales, qu’ils semblaient petits ces citoyens qui, un à un, enlèvent les blocs de pierre ! Il n’y aura pas que du bon dans cette Révolution. Et ceux qui représentent l’ancien monde se doivent d’être prudents.
Jean-Honoré Fragonard est passé de mode, mais toujours fortuné : les grandes familles du siècle de Louis XV et de ses fêtes galantes lui ont toutes passé commande. Chacun sait qu’à la du Barry même, il avait livré quatre panneaux pour son château de Louveciennes. Certes, la favorite du roi, croyant reconnaître Louis XV dans les traits de l’amant, les avait refusés. Délaissé mais connu ; il peut être menacé. Et puis, il est fatigué, malade même. Il ne fait plus rien ou presque depuis deux ans. Ses plus proches amis, Hubert Robert et l’abbé Saint-Non, Marie-Anne son épouse ne savent plus que faire pour lui. Ses séjours au château de Cassan, près de l’Isle-Adam, chez le fils Bergeret, ses allers-retours à Paris depuis 1788 retardent son travail, l’épuisent. Il faut aller à Grasse, à l’abri, en convalescence surtout, chez son cousin Alexandre Maubert qui a acheté il y a quelques années une jolie bastide, au nord, en dehors de la ville, non loin cependant de la Porte Royale.
Ce que le peintre de La Liseuse à la robe d’or et de matin veut fuir, ce n’est ni cette révolution qui l’indiffère, ni sa maladie, ni les commandes réduites, c’est le souvenir de sa fille, de sa petite Rosalie, morte on ne sait de quoi, de silence et d’ennui, le 8 octobre 1788 au château de Cassan. Il faut donc s’arracher au silence de cette tombe chérie dans le grand parc, aux longues heures perdues, mais passées. « Frago » se laisse convaincre. Au début de janvier 1790, pendant cinq jours, avec sa femme et sa belle-sœur Marguerite, et Evariste-Alexandre son fils, il traverse la France sans rien voir, transporté dans une solide voiture prêtée par l’ami Bergeret, les quatre panneaux de la du Barry roulés à ses pieds. Après le désert de l’Estérel, voici la bourgade perchée sur un ultime ressaut des Alpes.
Le charmant couple Maubert est là, tout est prêt : à l’étage, trois pièces sont réservées à la famille qui restera bien tout l’hiver ! Et quelle fierté aussi de recevoir l’illustre cousin dont le Le lavement des pieds illumine la nef de la cathédrale de Grasse ! Notre-Dame-du-Puys, bien sûr, sert aussi d’agora aux patriotes : la Révolution est parvenue jusqu’ici, et Alexandre Maubert ne s’en plaint pas. Toutes ces idées nouvelles l’ont convaincu, et d’ailleurs les ateliers maçonniques ont contribué aux progrès des Lumières. Dès 1782, le négoce et la noblesse se sont retrouvés dans la loge Saint Jean de la Vraie Humanité pour libérer le commerce, garant de progrès. Dans sa maison même se sont écrites des pages du Cahier de doléances des Grassois.
Marguerite et Evariste-Alexandre, malgré son jeune âge, partagent les espoirs, les certitudes du riche négociant en parfum. L’accueillante maison s’emplit de visiteurs, curieux d’entendre les Parisiens raconter les événements. Quel dommage qu’ils n’aient pas rapporté quelques cailloux de la Bastille ! Et le roi, ont-ils vu le roi aux Tuileries ? Evariste-Alexandre est enchanté d’obtenir un public avide d’informations. Marguerite se répand en souvenirs de cocarde et de clameurs patriotiques, tandis que les solides financiers grassois reconnaissent que les affaires marchent moins bien, surtout pour la tannerie. Il est à craindre aussi que la fuite des riches familles aristocratiques n’entrave les ventes de parfum. Certes, mais Grasse a les reins solides et s’en sortira, même si cette Révolution allait plus loin encore. Espérons qu’elle s’arrête. Mais où est monsieur Fragonard ?
Dans sa chambre, à l’étage. Il ressemble à Rosalie, mais avec de l’embonpoint. Lui qui enfant courait rue Tracastel où il est né, au 23, pour se précipiter place aux Aires, le rendez-vous des corroyeurs, et remonter la source de la Foux, à peine s’est-il déplacé jusqu’aux hôtels Cabris et Pontevès construits il y a tout juste vingt ans. Cette ville construite sur un piton « coupé, monteux, inégal » comme le dit si bien l’abbé Expilly, est insupportable. De toute façon, descendre, et gravir plus encore, les escaliers de la maison l’essoufflent, l’oppressent. Il ne vaut plus rien, il n’est plus rien : il ne peint plus. Tout est dit. Il fait l’effort d’aller souper. Il traîne sa vie de lendemain en lendemain, inutiles, oubliés, vains. Que cet hiver est long ! Des promenades solitaires dans les champs, de temps en temps. Qu’en sera-t-il du printemps ? Pire sans doute avec sa lumière, sa couleur éclatante et cruelle.
Alexandre et Douceline insistent doucement : il peut rester chez eux, avec les siens, le temps nécessaire. Jean-Honoré, à bout de force, accepte à la condition de payer un loyer pour l’année : ils sont quatre, ont le gîte et le couvert. Ce sera 168 livres, inscrit Alexandre sur son livre de comptes. Marguerite, qui regrette le Paris de la Révolution, se soumet, mais Evariste-Alexandre est furieux. Il est étrange, ce garçon, insupportable, capricieux, souvent agressif à l’égard de son père. Bien curieusement, les deux sœurs Anne-Marie et Marguerite sont venues jusqu’à Grasse, en 1780, où il est né. Marguerite aurait-elle été la maîtresse de son beau-frère, serait-elle la mère de l’enfant ? Rien n’a transpiré. On ne sait pas. La famille rentrée à Paris, le gamin brûlera en tout cas la célèbre collection d’estampes de son père, au nom de la pureté révolutionnaire. Bêtise ou haine ? Mais il dessine magnifiquement…
Face à son cousin désemparé, « Frago » se souvient des quatre panneaux des Progrès de l’Amour dans le cœur d’une jeune fille . Curieusement, à les revoir, là, étalés, il a l’étrange sentiment de retrouver la peinture, de se retrouver lui-même. Que donneraient-ils dans le salon du bas ? C’est magnifique, Alexandre Maubert en balbutie d’émerveillement. Un cinquième panneau cependant s’impose. Fragonard renoue avec le travail, pour la première fois depuis la mort de Rosalie. Les murs s’enrubannent de roses, des buissons de trémières grimpent le long des murs : un printemps nouveau, parfumé, léger, heureux envahit les pièces et les cœurs. Jean-Honoré entraîne son fils dans cette heureuse fébrilité créatrice. Leurs hôtes accepteraient-ils une fresque grisaille sur la pierre blanche de la cage d’escalier ? Des décors en trompe-l’œil ? Un abbé Grégoire, pour le père ? Un Robespierre, pour le fils ? Douceline et Alexandre assistent, médusés, à la métamorphose de leur maison sous la main du maître. Tout Grasse vient admirer le chef d’œuvre. Quand certains désapprouvent en silence les figures tutélaires de cette Révolution, d’autres apprécient avec bruit.
Mais tout a une fin et la féérie de l’art cesse dans la maison des Maubert : il n’y a plus de place pour la peinture. « Frago » retombe dans sa prostration et sa lassitude. L’Histoire est loin de lui. Il va mieux, certes, mais que vivre, et où ? Or, voici qu’un an après son arrivée à Grasse, une lettre d’Hubert Robert le prévient : l’abbé Saint-Non est à l’agonie, il faut rentrer, malgré les dangers. Car à Paris l’ambiance devient plus empoisonnée encore par cette affaire de Constitution civile du clergé. Pour Jean-Honoré, revenir est impératif : il ne laissera pas mourir seul son grand ami. Début mars, il quitte Grasse soucieux de se rendre au plus vite au chevet de Saint-Non ; Marie-Anne, Marguerite et Alexandre-Evariste, eux, sont ravis de retrouver la capitale.
La vie reprend son cours dans la vaste bastide des Maubert. Mais dans le formidable bouleversement de la Grande Révolution, des effluves colorés, des ombres souriantes aux sentiments surpris, errent, la nuit, du salon aux paliers des portes closes.
Anne Thoraval
https://www.youtube.com/watch Présentation de l’exposition Fragonard amoureux, Grand Palais, 2015
http://www.parcsafabriques.org/cassan Le domaine de Bergeret à Cassan
http://www.grasse-historique.fr/rue_tracastel Les maisons remarquables de la vieille rue Tracastel
Source
Sophie Chauveau, Fragonard, l’invention du bonheur, Editions Télémaque, 2011
A noter
Villa-Musée Jean-Honoré Fragonard
Adresse : 23 boulevard Fragonard, 06130 Grasse
Téléphone : 04.93.36.98
Site Internet : museesdegrasse.com
Musée Fragonard, Collection Hélène et Jean-François Costa, Hôtel de Villeneuve
Adresse : 14, rue Jean Ossola, 06130 Grasse
Téléphone : 04.93.36.02.07
Site Internet : fragonard.com
Galerie photos du golf du Claux-Amic