Vues aériennes du golf de Baden – Bretagne
VIDEO
Donnant sur le golfe du Morbihan, le parcours Bluegreen de Baden en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Baden – Sur la rivière d’Auray
Les yeux s’écarquillent dès le premier départ. Face à vous, la rivière d’Auray, ses rives et ses embarcations au mouillage. Le parcours Bluegreen de Baden vous permettra d’en profiter sur plusieurs trous. Puis de retourner dans les terres, peut-être de reprendre pied dans une zone plus dégagée. Avant un troisième acte dans les pins qui s’achève au pied du clubhouse.
Au sein du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan, le site de Kernic bénéficie d’un des plus beaux panoramas bretons. Qui, au gré du « temps golfique », présente des reliefs et des couleurs différents suivant les marées. Il est alors très tentant de replanter son tee sur le tee n°1…
Infos pratiques
Création : 1989
GPS
Green-fee (18 trous) : à partir de 41 €
18 trous
W 02°56’12’’
Voiturette : 32 €
6 007. m, par 72
N 47°37’23’’
Fermé les 25 décembre et 1er janvier
Adresse : Kernic, 56870 Baden
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Mets et logis
Restaurants
Le Gavrinis
Privilégiant les produits locaux bios, le chef Christopher Le Coq joue la carte de l’audace entre tradition bretonne et saveurs d’ailleurs, dans un cadre harmonieux.
Tarif : menu à partir de 33 €
Adresse : 1 rue de l’Ile-Gavrinis, 56870 Baden
Téléphone : 02.97.57.00.82
Site Internet : gavrinis.fr
La Chaumière de Pomper
Galettes et crêpes subtiles et gourmandes servies dans une belle chaumière moderne et élégante. La maison a opté pour le bio et s’appuie sur une jolie réputation. Réouverture le 11 mars 2020.
Tarif : menu à partir de 15 €
Adresse : 14 hameau de Kerhervé, 56870 Baden
Téléphone : 02.97.58.59.66
Site Internet : lachaumieredepomper.fr
Hôtels
Le Parc Er Greo
Une belle maison fort bien située proposant seulement 14 chambres, assurant calme et détente, proposant des modelages à la carte. Sauna, spa extérieur, piscine couverte et chauffée.
Tarif : chambre à partir de 89 €
Adresse : 9 rue Mané Guen, 56610 Arradon
Téléphone : 02.97.44.73.03
Site Internet : parcergreo.com
Alicia
Surplombant la superbe rivière du Bono, sur un site rare, l’établissement est niché dans un écrin de verdure avec 21 chambres chaleureuses au mobilier sobre.
Tarif : chambre à partir de 54 €
Adresse : Rue du Général De Gaulle, 56400 Le Bono
Téléphone : 02.97.57.88.65
Site Internet : hotel-alicia.com
Incontournables
L’île aux Moines
La plus grande île du Golfe du Morbihan (7 km de long et 3,5 km de large) est préservée comme une perle, proposant une des nombreuses facettes de la riche Bretagne. L’enchevêtrement de petites maisons blanches de pêcheurs, les lacets de venelles fleuries débouchant sur un jardinet avec vue sur mer, donnent un caractère unique, bordé par de charmantes plages et criques. On y flane à pied ou à vélo afin de profiter des 14 km de sentiers balisés.
Traversée : depuis Baden, 5,50 € aller-retour (enfant 4-10 ans, 3 €)
Adresse : 6 allée de l’embarcadère de Port-Blanc, 56870 Baden
Téléphone : 02.97.57.23.24
Site Internet : morbihan.com/ile-aux-moines
Cairn de Gavrinis
Sur l’ile de Gavrinis, en face de Larmor-Baden, fut construit l’un des monuments mégalithiques de Bretagne des plus intéressants. Datant d’environ 6.000 ans, il est constitué de pierres amoncelées sur une petite butte, atteignant 6 m de haut pour 50 m de diamètre. La galerie couverte de 14 m mène à la chambre funéraire recouverte d’une seule pierre de granite dont les supports sont ornés de gravures. Réouverture au printemps 2020.
Traversée : Cale de Pen Lannic, 56870 Larmor-Baden
Téléphone : 02.97.57.19.38
Site Internet : cairndegavrinis.com
Hors limites
Visite de 56340 Carnac, 56400 Auray, 56510 Saint-Pierre de Quiberon et 56170 Quiberon. 80 km A/R du golf de 56870 Baden
Eté 1795 : la terrible bataille de la Monarchie contre la Convention
De la Restauration à la République, les guerres révolutionnaires de l’Ouest hantent les esprits chagrins ou curieux. Or quel plus fascinant épisode que celui du débarquement de Quiberon, qui vit, à l’été 1795, l’échec de la Monarchie contre la Convention ? Aussitôt, on cherche à déterminer les causes du désastre : responsabilité anglaise, royaliste, républicaine ? Un tel événement, de ceux qui donnent à l’Histoire son cours – les émigrés auraient pu damer le pion à la République – ne peut s’oublier. Aux lendemains du désastre, les relations de témoins, de survivants se multiplient. Dès les années 1820, on se passionne pour ces mémoires et souvenirs de « l’affaire de Quiberon », accusant tour à tour les généraux républicains Hoche et Humbert de trahison, d’incurie les chefs royalistes d’Hervilly, Puisaye, secondés pourtant du redoutable chef chouan Cadoudal. On exige l’examen des lieux, des précisions.
L’endroit se prête d’ailleurs à la description, utile à la compréhension de la chose militaire : « Entre Vannes et Lorient, à sept lieues environ de chacune de ces deux villes, la côte de Bretagne s’allonge du nord-ouest au sud-est à plus de trois lieues dans la mer : c’est Quiberon. Cette pointe est naturellement divisée en deux parties, la falaise et la presqu’ile . » (photo) La hauteur de Sainte-Barbe semble l’attacher au continent, tandis qu’au pied de la colline veille le moulin de l’étang du Bégo.
Chasle de la Touche poursuit dans sa Relation du désastre de Quiberon (1838) : « C’est une plaine inculte dont la monotonie n’est coupée que par des dunes de sables mouvants que le vent charrie et amoncelle . » Bref, pas terrible pour se prémunir contre l’ennemi, surtout s’il a l’idée d’un talus défensif… Le fort Penthièvre « commande l’entrée de la presqu’ile, entièrement fermée par un camp retranché à marée haute ; car à mer basse une assez large grève se découvre et laisse un passage à l’est . » Embêtant, surtout la nuit…
Le 25 juin, la flotte anglaise mouille au large de Quiberon. Les deux frères du feu Louis XVI sont là, cocarde noire au chapeau. Le 27, débarquement sur les plages de Carnac : le roi est de retour ! Sous la conduite d’un Prince, Puisaye va conduire son armée jusqu’à Paris. Allégresse pour les « Blancs », panique pour les « Bleus ».
Tandis que s’entassent (parmi les menhirs) vivres, faux assignats, chevaux, les six mille hommes des Royal-Artillerie, Loyal-émigrant, Rohan-infanterie, Royal-Louis et les quatre mille chouans, on décampe d’Auray, de Vannes, on s’enferme à Lorient. De rares troupes républicaines ont été repoussées du rivage. Quatre cents hommes, le régiment d’Auray, fraternisent. Au hameau de La Genèse, Puisaye établit son Quartier Général, d’Hervilly, à Carnac, surveille les munitions. Les chouans, dans les genêts, abasourdis des tonnes de vivres qui s’étalent là, scrutent les abords de Saint-Michel et de Kergonan. Au fort de Penthièvre, le commandant républicain Delise vérifie les défenses.
Le lendemain, dimanche, monseigneur Hercé, évêque de Dol, préside une cérémonie grandiose en l’honneur de Louis XVIII (on a appris début juin la mort du jeune Louis XVII) et bénit les drapeaux des nobles bataillons « au milieu des pierres druidiques « . Cadoudal commence de fulminer : tout ça vaut bien une messe, mais il ne faut pas lambiner davantage. Il a raison. Non, décrète d’Hervilly, indigné de ce désordre crasseux. Il a tort. La nuit même, Lazare Hoche, ayant quitté Rennes en toute hâte, est à Auray : « Un homme paraît, tout change de face » s’écrie Rouget de l’Isle – oui, oui, l’auteur de la Marseillaise ! – en un lyrique décasyllabe dans son Historique et souvenirs de Quiberon (1834).
Les planqués de Lorient regagnent leurs quartiers, dare-dare, de toute la Bretagne les Bleus affluent vers les côtes du Morbihan. La France, l’Angleterre, l’Europe attendent mais… rien. Car du côté de Carnac on ne bouge pas, on apprend à défiler en rang, huit longs jours, aux Chouans de plus en plus exaspérés de ce d’Hervilly, un incapable. Hoche, lui, les sait redoutables : « Nous voyons à chaque instant les sentinelles des brigands ; marchons-nous dessus ; tout disparaît ; il ne reste aucun vestige… On dirait qu’ils ont des télégraphes. « .
Le 1er juillet, Penthièvre est enlevé. « Pour que la République n’eût pas à pleurer leur mort » Delise demande la reddition de ses cinq cents hommes, aussitôt versés dans l’armée Puisaye. Mais d’Hervilly s’oppose à une progression dans les terres, ordonne même un repli sur la presqu’ile. Hoche reconquiert les fragiles positions royalistes le 7. Cadoudal, furieux, ne peut que couvrir le retrait. Les généraux Dubayet, Humbert et Lemoine placent leurs trois colonnes sur la colline de Sainte-Barbe, y installent leur Quartier Général dans une grange, construisent un camp retranché à l’entrée de la falaise.
Une cohue affolée de familles, de paysans, de vieillards se bouscule sous le fort. Dix jours après le débarquement, les troupes royalistes sont confinées en un minuscule réduit, sans protection naturelle et acculées à la mer. L’affaire tourne au désastre malgré le renfort des troupes du marquis de Sombreuil. Le 17 juillet, l’ordre du jour de Hoche est limpide « La presqu’ile de Quiberon sera attaquée, aujourd’hui 1er Thermidor, à onze heures du soir « , c’est-à-dire à marée basse. Les colonnes républicaines franchissent l’étroit chenal et attaquent le fortin découvert. Personne ne voit rien, le vent tord la lueur des torches. La situation est confuse. On crie, on s’épouvante, on se tue. De rares chaloupes s’échappent vers l’escadre anglaise.
La colonne Humbert progresse dans la presqu’ile, fait main basse sur les parcs d’artillerie. A l’aube, Penthièvre est aux mains des Républicains. Puisaye envoie Sombreuil tenir la hauteur du moulin entre Kernavest et Saint-Julien pour mieux gagner Port-Orange et déserter à bord de La Pomone. Reste le marquis, vers qui se tournent, désespérés, les royalistes : « Ils se retirèrent dans le plus grand désordre au Fort Neuf, autrement le fort Saint-Pierre, redoute éloignée d’un quart de lieue du port Aliguen, qui défend la côte, mais sans fortifications du côté de l’intérieur, et dernier rocher sur le bord de la mer . » se souvient Rouget de l’Isle, témoin de la scène avec Tallien. Hoche et Humbert enlèvent le tertre de Kernavest. Sous le nombre des fugitifs affolés, les barques chavirent. C’est la fin, mais la flotte anglaise crache tous ses feux.
« Rendez-vous ; bas les armes ; on ne vous fera pas de mal . » assurent les grenadiers républicains ; Humbert, selon plusieurs témoins retrouvés par Chasles, s’écrie alors : « Rendez-vous prisonniers ! Mettez bas les armes ! Bas les armes ou la mort ! » Rouget de l’Isle affirme quant à lui avoir convaincu Hoche, préoccupé des canons ennemis, de ne pas se livrer à un épouvantable massacre.
Là se situe le véritable objet de la controverse : y eut-il capitulation de Sombreuil contre promesse de vie sauve pour les Emigrés ? D’après Louis-Eugène d’Albenas, qui publie en 1820 ses Ephémérides militaires , un tragique dialogue s’instaure : « Sombreuil, qui ne craint pas pour lui, mais qui veut tenter de sauver ses malheureux débris de l’armée royale, s’avance alors. Le général Hoche fait cesser le feu, et va au-devant du jeune héros dont il admire le courage. « Vous le voyez, lui dit celui-ci, les hommes que je commande sont déterminés à périr les armes à la main : laissez-les rembarquer, vous épargnerez le sang français ». Le général républicain, enchainé par les ordres de la Convention et la présence du conventionnel Tallien, obligé de faire taire sa générosité naturelle ne peut accorder la demande de l’ennemi dont il plaignait le malheur. « S’il faut une victime, ajoute Sombreuil, prenez-moi ; je mourrai satisfait, si je puis sauver mes camarades ». Hoche (…) engage le comte à se confier à la générosité nationale » et exige des Anglais la fin de leur terrible canonnade. Dix jours plus tard commenceront plus de sept cents exécutions. Le prestigieux « pacificateur de l’Ouest » serait-il un traître ?
6.262 prisonniers, rassemblés en une longue colonne, gagnent Sainte-Barbe. On part à dans l’après-midi par la route d’Auray, Monseigneur Hercé et le comte de Sombreuil en tête. Il fait nuit, bientôt. Il pleut dans les bois sombres. « Le temps n’a point affaibli l’impression que produisit sur moi ce déplorable cortège » se souvient Rouget de l’Isle : ces hommes aux « traits altérés par la fatigue et l’humiliation, la douleur virile de la plupart, la pusillanimité de quelques autres, ces figures pâles, agitées par l’indignation, la colère, la détresse et tous les tourments de l’incertitude. Plusieurs lisaient une proclamation qu’à leur arrivée les représentants avaient publié à Vannes, et qui contenait cette phrase prophétique et terrible, que les malheureux se montraient les uns aux autres : « Ils ont remis le pied sur la terre natale ; la terre natale les dévorera « ».
Auray, enfin. Les captifs sont jetés dans ses nombreuses chapelles, l’église Saint-Gildas, les officiers dans la « prison des Anglais ». Rien n’est menaçant. Les généraux rivalisent d’amabilité avec le marquis de Sombreuil, à présent logé au Pavillon d’en-bas (69, rue du Château) point de ralliement des Républicains. Quatre mille voitures sont nécessaires pour charger les bagages de l’armée de Quiberon. Hoche, depuis longtemps suspect de modération, a gagné Rennes le 24. Devine-t-il que tout est perdu, désormais, pour les vaincus ? Le vent tourne, mauvais. Rendu à Paris, Tallien a demandé la tête des Emigrés.
La première commission militaire siège à Auray. Mais les juges se récusent : ils ne participeront pas à cette infamie. Le 27, aux vieilles halles (détruites en 1905), Monseigneur Hercé et douze abbés réfractaires, le marquis de Sombreuil, chef de l’expédition, et deux officiers, La Landèle et Petit-Guyot, comparaissent devant un tribunal présidé par Husson, fanatique accouru de Gironde. Tous sont condamnés à mort et prennent la route de Vannes. Ils y sont exécutés le lendemain, sur la garenne. La Chapelle de la Congrégation (aujourd’hui l’Office du Tourisme d’Auray), désormais tribunal de la Convention, est « l’antichambre de la mort « . Les Bleus gardent les abords de la route de Vannes que prennent les condamnés.
La ville est devenue un camp retranché. Les troupes campent à la Madeleine. Dans la cathédrale s’amoncellent les vivres, bagages, fausses monnaies de l’armée de Quiberon. On ferme les portes dès la nuit tombée ; chaque quart d’heure les sentinelles se hèlent. Sur les quais, les chouans attendent, entassés. Les chapelles et couvents de la rue des Ursulines, du Père éternel, du Roulage sont autant de prisons. Au siège de l’Etat-Major, à l’hôtel Lenvos-Charpentier (aujourd’hui Saint- Georges), rue des Orfèvres, le général Lemoine, chef de l’armée du Morbihan, organise neuf commissions militaires. Une certaine effervescence règne au 8 rue Saint-Vincent depuis le départ de Hoche : les officiers comptent bien y installer leurs quartiers. Impasse de l’Hôtel-de-Ville, la maison Montfort, redoutée, du conventionnel Blad et de ses affidés. Du 27 juillet à la mi-août, on condamne à mort à Quiberon, Auray, Vannes. La municipalité le 14, s’inquiète auprès du district : « Il nous est impossible de trouver du fer et de l’acier pour forger les outils nécessaires aux fossoyeurs de cette commune, et cependant rien de plus urgent que cette besogne . »
Sur la presqu’ile, à partir du 28 juillet, la commission Dinne, enfermée au manoir de Kerdavid, à Saint-Pierre-de-Quiberon, condamne pauvres et riches, jeunes et vieux : « C’est sur les plaines arides du Kergrois, vers la côte ouest, au bord de la mer sauvage, que tombèrent ces vieillards, lâchement assassinés. Un monticule portant, depuis lors, le nom de Fosse des Martyrs, indique le lieu de leur inhumation » écrit, à la toute fin du siècle, Charles Robert dans son Expédition des Emigrés à Quiberon . Au presbytère de Quiberon, s’entassent les blessés, achevés le 30. Dinne, qui a installé dans le salon son tribunal, poursuit son œuvre. On fusille les valides sur la plage de Port-Maria et dans la prairie Le Zal, à l’est du village. En 1899, la Croix des Bertiniaux, marquant « le lieu des hécatombes « , a disparu, relève Charles Robert. Au nord, le général Lemoine et le commissaire Dubois siègent quatre jours à Kerraud. On abat près du port Orange. Quelques soldats tirent en l’air.
Napoléon défait, les deux frères de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, se succèdent sur le trône restauré. Les royalistes, les Chouans veulent honorer la mémoire des leurs, massacrés par les Bleus. A Vannes, dès 1814, on rassemble en neuf cercueils les restes des fusillés de la garenne, de la pointe des Emigrés, de l’Armor, du Bondon et de Grasdor. Le 7 novembre, l’évêque Bausset-Roquefort préside le service funèbre dans la cathédrale où se presse une foule considérable de familles, d’anciens Chouans. L’inhumation a lieu dans la chapelle Saint-Louis, « monument simple, mais éloquent [qui] doit transmettre à la postérité le nom des braves qui ont péri et la cause de leur mort » stipule le procès-verbal de la paroisse Saint-Pierre.
En 1899, Charles Robert s’est rendu dans la vallée d’Auray : « Il ne semble y avoir eu qu’un lieu d’exécution pour les condamnés des commissions militaires d’Auray. Le peuple lui-même lui a donné le nom de Champ-des-Martyrs. Il se trouve à deux kilomètres au nord d’Auray, au fond d’une vallée où, au milieu de planes marécageuses appelées Prateaux, coule la rivière d’Auray. C’est sur la rive droite de cette rivière, adossés à colline, que 200 royalistes, Emigrés et Chouans, furent fusillés. Une allée de funèbres sapin, conduisant à une froide chapelle, au sévère portique grec, auquel le granit rouillé donne l’aspect d’une entrée de nécropole, indique l’emplacement du massacre. »
Le 15 octobre 1829, quelque quarante-mille bretons s’y rassemblent. Parmi eux un survivant du désastre de Quiberon, l’évêque de Quimper Poulpiquet de Brescanvel, hissé par des inconnus, en toute hâte, sur un chasse-marée. « Trois immenses civières drapées de velours rouge à broderie d’argent contenant les ossements des fusillés d’Auray étaient portées sur les épaules de vigoureux paysans bretons, descendants de ces Chouans, dont le sang avait consacré à jamais ces contrées à Dieu et au Roi « , s’émeut Charles Robert. On s’écarte, on se signe au passage solennel. Deux cents bannières guident la longue procession qui chemine jusqu’à la chapelle sépulcrale des Chartreux, ossuaire des héros.
Aussi, lorsqu’au temps de la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, Armand Dayot, radical, anticlérical et grand amateur de statues, veut ériger celle Lazare Hoche sur la place de Quiberon, la chose passe mal. On la confie au grand Jules Dalou, vieillissant : « Je veux faire un Lazare Hoche beau comme le Dieu de la Liberté. Je ne ferai pas le tueur d’hommes au regard dur et à la main menaçante, mais un vainqueur appuyé rêveusement sur son sabre et comme attristé par la nécessité de son sanglant triomphe « . Il est certain que le fameux général n’a organisé les commissions militaires, ni soutenu le crime mais l’emphatique maladresse du sculpteur du Triomphe de la République ajoute à la confusion et exaspère son monde en Morbihan.
Le curé de Quiberon s’étrangle : on veut l’empêcher d’édifier la chapelle expiatoire sur sa paroisse ! De fait puissante association de Dayot, Les Bleus de Bretagne, obtient sans peine les souscriptions de la République radicale. Cependant, le marquis de Roys, descendant de Lazare Hoche, s’indigne à son tour : mêler le nom de son grand-père à ceux des sanguinaires ! Ce n’est qu’au bout de deux ans, le 20 juillet 1902, qu’est inaugurée la fameuse statue ; Armand Dayot en profite pour annoncer son futur combat : une statue à la gloire d’Ernest Renan, figure de la Libre-Pensée, à Tréguier.
Mais quelques années plus tard, à l’été 1914, le tocsin de ces mêmes chapelles, églises et cathédrales appellera tous ces royalistes et républicains, pauvres ou riches, soldats ou officiers, descendants des « Blancs » et des « Bleus » de Bretagne, à périr ensemble dans les tranchées de la Champagne, de l’Artois ou de la Meuse.
www.histoire-image.org/fr/combats-quiberon Combat de Quiberon 1795, Histoire par l’image
www.bibliorare.com/histoire_2.htm D’intéressantes illustrations, association Souvenir chouan de Bretagne
wikisource.org/La_Mirlitantouille La Mirlitantouille, récits de la chouannerie, par l’extraordinaire Georges Lenôtre
Sources
Les ouvrages cités
Le site Info-Bretagne
A noter
Musée de la chouannerie
Adresse : Bois du Bégo, 56340 Plouharnel
Téléphone : 02.97.51.32.32
Le Fort Penthièvre
Adresse : 56506 Saint-Pierre-Quiberon
Site Internet : www.musee-vendee-chouannerie.com
La Croix des Emigrés
Adresse : Avenue Saint Colomban Avenue des Emigrés, 56340 Carnac
Site Internet : www.sortir-en-bretagne.fr/la-croix-des-emigres
Chapelle expiatoire du Champ-des-Martyrs
Adresse : rue du Champ-des-Martyrs, 56400 Brec’h
Statue du général Hoche
Adresse : jardin Place Hoche, 56170 Quiberon
Promenade de la garenne de Vannes
Adresse : Promenade de la Garenne, 56000 Vannes
Site Internet : voyages.michelin.fr/promenade-de-la-garenne
Galerie photos du golf de Baden