Vues aériennes du golf de Mâcon La Salle – Bourgogne Franche Comté
VIDEO
Au nord de Mâcon, le parcours bourguignon de La Salle en vidéo aérienne.
Parcours du golf de Mâcon La Salle – Le corps à dessin
Concevoir, sur sa planche à dessin, un parcours suggérant le corps féminin : ce fut le projet original de l’architecte français Robert Berthet. Et l’audace paie. L’idée originale s’est concrétisée par une approche paisible d’un environnement privilégié.
Dominant la vallée de la Saône, Mâcon La Salle doit d’abord s’apprivoiser par de premiers trous en devers et quelques départs à l’aveugle. Sur le retour, au cœur du vignoble mâconnais, l’exigence technique s’affirme. Commençant par son célèbre green en forme de pied, la seconde personnalité du golf s’affiche avec ses obstacles d’eau et l’orée de la forêt.
Infos pratiques
Création : 1989
GPS
Green-fee (18 trous) : à partir de 45 €
18 trous
E 04°50’14’’
Voiturette : 35 €
5.895m, par 71
N 46°24’15’
Fermé de mi-décembre à mi-janvier
Adresse : Route de Clesses, 71260 La Salle
Mets et logis
Restaurants
Auberge des Grenouillats
Un bistrot centenaire, baptisé en mémoire des chasseurs de grenouilles d’antan, au cœur du petit village, avec sa terrasse à l’ombre des platanes… Le bonheur simple.
Tarif : menu à partir de 24 €
Adresse : Le Bourg, 71260 Saint-Maurice-de-Satonnay
Téléphone : 03.85.33.40.50
Site Internet : les-grenouillats-bourgogne.fr
La Table d’Igé
Dans un « château-hôtel » du XIIIème siècle, une carte signée Georges Blanc à déguster au bord de l’étang dès les beaux jours, ou face à la vaste cheminée en hiver.
Tarif : menu à partir de 32 €
Adresse : 252 rue du Château, 71960 Igé
Téléphone : 03.85.33.33.99
Site Internet : chateaudige.com
Hôtels
Le Château de Besseuil
Au cœur du vignoble mâconnais, un décor unique du XVIème siècle avec 6 appartements et 14 chambres au design contemporain et couleurs toniques. Restaurant gastronomique.
Tarif : chambre à partir de 99 €
Adresse : Route de Rousset, 71260 Clesse
Téléphone : 03.85.36.92.49
Site Internet : chateaudebesseuil.com
Frédéric Carrion
Le Relais de Montmartre de Frédéric Carrion propose un luxe de caractère au sein d’une vaste maison bourguignonne en pierre blanche. Spa, hammam. Restaurant gastronomique.
Tarif : chambre à partir de 125 €
Adresse : Place André-Lagrange, 71260 Viré
Téléphone : 03.85.33.10.72
Site Internet : hotel-restaurant-carrion.fr
Incontournables
Le Couvent des Ursulines
Construit à partir de 1615, le couvent des Ursulines s’est transformé en maison d’arrêt à la Révolution puis en caserne avant de devenir un musée et une « maison du peuple » en 1965. Les salles sur l’archéologie régionale et sur l’ethnographie permettent de suivre l’histoire de Mâcon et de sa région, l’évolution de son urbanisme et la vie quotidienne le long de la Saône, autour des vignes ou de la batellerie. L’espace des beaux-arts exposent des nombreuses œuvres remarquables depuis le XVIème siècle.
Tarifs : 4,50 € (réduit, 3 €)
Adresse : 5 rue de la Préfecture, 71000 Mâcon
Téléphone : 03.85.39.90.38
Site Internet : macon-tourisme.com
Le Mâconnais
Les pittoresques villages se succèdent dans cette région de terres rouges où s’épanouissent ses précieuses vignes. Les paysages s’avèrent variés entre les forêts des monts, les versants arides ou les prairies épaisses. Point de rencontre (et de batailles) des peuples d’Europe depuis l’Antiquité, le Mâconnais a toujours représenté un enjeu stratégique pour les puissants, des gouvernants aux religieux. Il en demeure, le long des routes et chemins, des vestiges traversant les époques.
Adresse : OT Mâcon-Sud Bourgogne, 1 place Saint-Pierre, 71000 Mâcon
Téléphone : 03.85.21.07.07
Site Internet : macon-tourisme.com
Denis Lebouvier
Hors limites
Circuit 71260 Mâcon-La Salle- 01570 Feillens- 01570 Manziat-01190 Sermoyer- Mâcon-La Salle. 60 km du golf de Mâcon-La Salle
Les gens de la lune
1941 : neuf parachutages… Les Anglais sont très mécontents, ils ne largueront plus rien ni personne au-dessus de la France occupée. Leurs pilotes, leurs avions sont en danger : mauvais renseignements, communications radio défaillantes, balisage erroné… Ces Français, au sol, ne sont que des incompétents. Deux stages obligatoires pour les futurs chefs de terrain qu’on fera venir en Angleterre : « Eurêka-S Phone » consacré au guidage radio des bombardiers pour les parachutages « Dépôt »; « Hudson- Lysander » dédié aux deux avions des atterrissages « Homo » de la Royal Air Force. Pour la pratique, on s’exercera dans la campagne anglaise, de nuit. Car toute opération ne peut se faire que six nuits, avant et après la pleine lune. Pour toute la résistance, ils deviendront les « gens de la lune ».
Dès le printemps 1942, à la demande de Jean Moulin, émissaire personnel du général de Gaulle, Raymond Fassin, alias Sif, recrute les groupes de résistance locale pour organiser ces liaisons clandestines extérieures. Les avions doivent pouvoir transporter des résistants, échanger des courriers, parachuter des hommes, larguer des colis. La chose est rude, il faut faire avec les moyens du bord, bien peu de monde et quelques traitres dévastateurs. Les services anglais tiennent à former eux-mêmes les responsables de terrain. Ainsi le garagiste de Pont-de-Vaux, Marcel Sandeyron, chef du réseau de renseignement Azur, est envoyé à Londres.
Selon les exigences de sécurité, un « comité de réception » de douze hommes, disponible à tout moment – les « messages personnels » de la BBC l’avertissent le jour même- obéit au « chef de terrain ». Les uns s’occupent du balisage, les autres de la récupération des containers, de leur évacuation à bord de différents moyens de transport, toujours maintenus à disposition -charrettes, camions, véhicules de gendarme patriote…-, de leur stockage dans des « caches provisoires ». Le responsable régional, ou OPS, informé par son chef départemental, communique alors à la RAF, converties en nombre d’avions ou de containers, les capacités de tonnage du terrain retenu, son emplacement précis avec toutes ses caractéristiques environnantes, dont les capacités d’hébergement dans des maisons sûres.
La Royal Air Force est draconienne : chaque terrain d’atterrissage doit répondre à des exigences précises pour être homologué. Un net repère au sol pour le pilote en approche (lac, fleuve, voie ferrée, pont), à au moins quatre kilomètres de toute surveillance ennemie et de toute habitation, aucun vallonnement ou arbuste, un sol plat et ferme (on s’en assure en pesant de tout son poids sur un seul talon, qui ne doit pas s’enfoncer) un axe correspondant aux vents dominants, une piste de six cents mètres de long et de trois cents de large pour un Lysander, léger et maniable, mais de huit cents mètres sur quatre cents pour un Hudson, lourd de huit tonnes.
Le passionnant ouvrage Les réseaux actions de la France Combattante cite cet exemple de demande d’homologation d’un terrain « Homo » :
« — pour homologation top — primo quatre cinq homo top — secundo sept cinq top — tertio quatre trois un deux top — quarto cinq huit neuf huit top — quinto quatre six ouest nord ouest souillac top — sexto quatre homo quatre cinq containers top mon ops quatre deux du un quatre avril fin.
Ce qui signifie en clair : — Pour homologation — 1. 45 Homo : ce terrain porte le numéro 45. On peut y parachuter des hommes, — 2. 75 : il se trouve sur la carte routière Michelin n° 75, — 3. 4312 : sa longitude se situe à 43 mm à l’est du méridien 1,20 g, — 4. 5898 : sa latitude se situe à 58 mm au nord du parallèle 49,80 g (pour les méridiens et les parallèles on ne prend qu’un chiffre de chaque côté de la virgule), — 5. Ce qui correspond à 46 mm à l’ouest-nord-ouest de la ville de Souillac, — 6. 4 parachutistes sont assurés de trouver un hébergement en toute sécurité. 45 containers peuvent être réceptionnés par opération ou encore possibilité d’un parachutage avec trois avions. »
Ou celui-ci, pour un terrain d’atterrissage : Mon OPS 37 : « Suite mon 36. De 2 heures à 340 par 3 heures à 250 par 4 heures à 250 à 5 heures à 330, haie d’arbres de 6 à 8 mètres. De 5 heures à 330 à 5 heures 10 à 370, palissades un mètre cinquante. De 5 heures dix à 370 à 4 heures 45 à 480, palissade un mètre cinquante et fossé 50 centimètres. A suivre ».
Un avion de reconnaissance photographie le terrain. La RAF peut se montrer tatillonne : ces hautes herbes sont inquiétantes, il faut les faucher ! « Prière parachuter faucheuse » répond un OPS agacé. Ou ce champ qui présente des trous dangereux : il faut niveler ! Les patriotes du coin, aidés d’un des leurs aux Ponts et Chaussée, simulent la réparation d’une route voisine et font passer les engins sur le précieux terrain. La RAF attribue un nom de code au terrain enfin homologué. Trois « messages radio personnels » de la BBC informent l’ensemble des « gens de la lune » de l’opération programmée… ou déprogrammée à 13h15, 19h30 et 21h30.
Sif, chef du Service des Opérations Aériennes et Maritimes (SOAM en zone sud, Bureau des Opérations Aériennes, en zone nord), installe à Lyon son secrétariat dédié à la difficile recherche des terrains idoines. La vaste région « R 1 : Saône-et-Loire libre, Jura libre, Loire, Rhône, Ain, Haute-Savoie, Savoie, Isère, Drôme, Ardèche avec le val de Saône, lui-même proche des montagnes de l’Ain, du Jura, de l’Isère, si favorables aux activités résistantes et bientôt aux maquis, apparait essentielle dans ce dispositif. Quand Sif réussit un premier atterrissage de Lysander sur « Orion » près de Lons-le-Saunier, chacun respire : les Anglais sont d’accord pour reprendre leurs opérations aériennes clandestines.
Seuls des partisans, natifs de la région, et surtout convaincus de l’importance de cette mission ingrate, sont capables de déceler ces perles rares. Aimé Broyer, dit Mémé, boucher à Manziat, devient vite l’âme de son groupe. « La prairie du val de Saône, plate, stable et sans arbres, convenait parfaitement » se souvient Roger Renoud-Grappin. A bord de sa camionnette, Mémé peut aisément explorer tous les recoins herbeux et isolés du bord de la rivière. Le groupe Mémé déniche trois terrains au nord de Macon : « Junot », « Aigle » et « Marguerite », à la lisière du département de l’Ain.
En 2010, une stèle commémore « Marguerite » (photo) , situé sur la gauche de la route de Feillens en venant de Vésine. Dans la nuit du 13 au 14 avril 1943, Bruno Larat y dirige sa première opération : deux Lysander pour Homo. Dépose d’un passager et embarquement de quatre autres, dont Jean-Pierre Lévy, fondateur de Franc-Tireur. Tous ont traversé la Saône sur une barque, dans le plus complet de silence, se sont blottis, muets, dans l’ombre. Enfin, à 2 heures, les moteurs ! Un quart d’heure plus tard, c’est le décollage. Arrivée sans encombre à Chichester, sud de l’Angleterre, à 5h15.
L’importante « Opération Knuckleduster », deux mois plus tard, est périlleuse. Pluie et nuit d’encre sur « Marguerite ». Paul Rivière, Henri Frenay, chef de Combat et Raymond Fassin (Sif), totalement grillé, patientent, transis de froid, tendus : l’avion arrivera-t-il ? A deux heures trente, l’Hudson du capitaine Verity, enfin ! « Je connus pendant le quart d’heure qui suivit mes moments de vol les plus difficiles » et jamais message codé pour une opération ne lui a paru plus adapté : « Ecoute mon cœur qui pleure… » se souvient l’officier britannique. Il doit s’y reprendre à trois fois avant d’atterrir sur le champ détrempé et boueux. Deux passagers sautent à terre, on s’empare des quatorze colis tandis que les trois fugitifs s’engouffrent dans la carlingue. Tous parviennent à bon port après avoir dû se dérouter vers Gibraltar et Alger. Cinq jours plus tard, Bruno Larat est arrêté. Paul Rivière doit retourner en France de toute urgence superviser du Service Atterrissages et Parachutages (SAP), ainsi dénommé pour tenter d’égarer les recherches ennemies. Trop près de Macon, « Marguerite » sera repéré et rendra son tablier en aout 1944.
La police allemande se félicite en effet en ce sinistre début d’été 1943 : « le bureau COPA a été démantelé […] ; des documents essentiels sur les terrains d’atterrissage pour avions et les terrains pour parachutage ont pu être saisis et mis en sécurité ». Le colonel Passy, chef des services action et renseignement de la France Libre tient à rappeler : « Le COPA fut l’un des organes les plus dévoués et les plus actifs de la Résistance et, d’autre part, l’un des plus durement touchés par la répression ennemie. Sur cinq officiers, trois devaient mourir pour la France en accomplissant leurs périlleuses missions ». Pourtant, malgré tant de tragédies, le SAP survivra jusqu’en 1944 sur les terrains du val de Saône.
Plus au nord, « Aigle », sur la prairie de Vésine, à 2,5 kilomètres de Manziat en allant vers Asnières-sur-Saône par la D1, semble s’être dédié aux évacuations de personnalités. Le site est en effet plus sûr encore de la discrète surveillance d’Aimé et de sa femme Georgette qui tiennent boutique dans le bourg. D’octobre 1943 à août 1944, huit opérations évacueront le général de Lattre de Tassigny, futur chef de l’Armée d’Afrique, mais aussi le Bressan Joseph Guillermin, ancien du groupe Mémé et responsable du réseau de renseignements Hunter, le délégué militaire Jacques Chaban-Delmas. Mais Le 11 août 1946, à 10h30, c’est au milieu des hourra, que le fameux général de l’Armée d’Afrique, descend d’un avion de la RAF. Il vient présider l’inauguration de la stèle du terrain « Aigle », honorer les morts, et les vivants, décorés de la médaille de la Résistance.
Aux abords du petit pont qui enjambe le fleuve, rendue presqu’invisible par la rambarde métallique qui longe la tranquille départementale 126 venant d’Arbigny, une simple stèle rappelle « Junot », piste d’atterrissage coincée entre la rive et le hameau de Sermoyer. Le 1er septembre 1942, Paul Rivière, chef régional et Paul Debat, son adjoint local, réceptionnent leur premier avion, piloté par Hugh Vérity. Le 31 août 1942, ce fut une belle frayeur : le Lysander a versé dans un fossé, brisant train et hélice. L’équipe au sol ne perd pas son sang-froid : on incendie la carlingue, on cache le pilote jusqu’à son évacuation, prioritaire, vers l’Angleterre quant au passager, Pierre Delahaye, envoyé comme officier radio de Christian Pineau, il est indemne et peut rejoindre le fondateur de Libération-Nord. « Junot », jamais découvert, reprendra le 1er septembre 1944, son paisible métier de prairie bourguignonne.
De l’automne 1942 à l’automne 1944, douze opérations aériennes sur dix-neuf sont menées à bien dans le val de Saône. Cela paraît bien peu, en deux ans. Mesure-t-on les difficultés ? Les dangers ? Selon la belle formule d’André Malraux dans son oraison funèbre de Jean Moulin, la résistance fut avant tout « un désordre de courages » de la part de pilotes et d’hommes rares, quasi sans moyen. Leur génie de l’organisation et de l’improvisation laisse pantois.
Anne Thoraval
https://www.youtube.com/watch?v=NMBEZbJto9c Lumières en val de Saône, montage de photographies prises par Jean Meunier entre 1920 et 1940, vidéo de Gabriel Meunier
https://www.youtube.com/watch?v=AOJ7Zkae4mE Lysander en 1940, British Pathé
http://itineraire-jean-moulin.fr/expo/6 Itinéraire Jean Moulin, Mission Rex, fiche sur Raymond Fassin dit Sif.
Sources
Site du Maquis de l’Ain et du Haut-Jura
Rapport d’activité du colonel Paul Rivière, site du Mémorial Jean Moulin
Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit…, Editions Vario, 2004
Amicale des réseaux action, Les réseaux action de la France Combattante, France-Empire, 1986
A noter
Stèle de « Marguerite » à 01570 Feillens, route de Vésine, en provenance de 01570 Vésine, sur la gauche de la route, à 2.5 km de Feillens.
Stèle de « Aigle » à 01570 Manziat, sur la D1 en direction de 01570 Asnières-sur-Saône
Stèle de « Junot » à 01190 Sermoyer, sur la D126 en provenance de 01190 Arbigny, à gauche du petit pont (il faut peut-être chercher un peu. N’hésitez surtout pas à me communiquer des infos !)
Galerie photos du golf de Mâcon La Salle